31.5.08

481 - Claudia veut se taper....

480 - Sainkho NAMTCHYLAK : StepMother City 2002



1. Introduction
2. Dance of Eagle
3. Like Transparent Shadow
4. Order to Survive
5. Let the Sunshine
6. Ritual Virtuality
7. Tuva Blues
8. Old Melodie
9. Lonely Soul
10. Boomerang

Ce sera (c'est) une manière assez élégante que de finir ce mai pluvieux.
3 fois Sainkho pour ce 31 mai.
Quelque part entre futur & tribal, entre éternel et fugitif.

(lien là où vous savez, par exemple en commentaire)

479 - Sainkho NAMTCHYLAK : Naked Spirit 1998



1. Naked Spirit
2. Badjirgal's Wish
3. Inuit Wedding
4. Midnight Blue
5. From Me To You
6. Valley Of Shadows
7. Amethyst II
8. Moon Trance
9. Long Way Home
10. Siber-Shaman
11. To The Master Hunashtar-ool

Un portrait par ici, chez Mondomix.
A part ça, que dire de cette voix qui noie le passant ?

(lien quelque part où vous savez...)

478 - Sainkho NAMTCHYLAK : Who Stole The Sky 2003 (rappel)


Présent ici (330), mais le lien n'est plus valide.
D'où ce rappel.
Ici & Maintenant.

1. Music mail to tuva
2. Who stole the sky?
3. Runnin' tapes
4. Predchuvstvije
5. Digital mutation
6. Electric city
7. Kaar deerge
8. Ohm suhaa
9. Amidiral
10. Temple of Majtreja

Claudio Giussani Mastering
Lansine Kouyate Kora
Stefano Bollani Piano
Vittorio Cosma Piano, Keyboards, Horn Arrangements, String Arrangements
Sainkho Namtchylak Keyboards, Voices, Re-Arranged
Lorenzo "Moka" Tommasini Programming, Sound Effects, Mixing, Editing
Tony Bowers Bass, Arranger, Voices, Bendir, Editing, Ghaita, Uillean Pipes, Programming, Flute


(lien toujours là où vous savez : dans le commentaire)

477 - Gérard MANSET : 68 / 71



Les débuts, car il y a toujours un début.
En cette année 1968.
Voilà.
Ce sera l'unique allusion à ces années perdues.
Déchues.
Oubliées & truquées par les mémoires oublieuses atteintes par les virus modernes.
Seulement voilà.
Les débuts de Gérard Manset recèlent des territoires immenses.
Où l'on se perd.
Mais où il n'est pas possible d'oublier.

01 Je suis Dieu
02 Mon Amour
03 La Toîle du Maître
04 On ne Tue Pas son Prochain
05 La Femme fusée
06 Animal, on est Mal
07 L'Une et l'Autre
08 Pas de Pain
09 Il rentre à 8 heures du soir
10 Tu t'en vas
11 Le Père
12 Un Jour
13 L'Arc en ciel
14 La Dernière Symphonie
15 Golgotha
16 L'Amour éternel
17 Caesar (français)
18 Caesar (latin)

(lien là où vous savez)

29.5.08

476 - Gérard MANSET "La Mort d'Orion"


Réalisé en 1970, cet alboume peut encore sublimer des générations entières.
Immortel.

Où l'horizon prend fin,
Où l'œil de l'homme jamais n'apaisera sa fin,
Au seuil enfin de l'univers,
Sur cet autre revers,
Trouant le ciel de nuit
D'encre et d'ennui
Profond,
Se font et se défont les astres.

Par delà les grands univers
Où les colonies de la terre
Prolifèrent
Et dans la grande nébuleuse noire
Dont, voici dix mille ans, fut l'histoire.

Depuis qu'ils cheminaient par dix et cent de milles
Pour délaisser la terre et ses anciennes villes,
Depuis qu'ils voulaient voir
Ce peuple fou, ailé, la nébuleuse noire,
Depuis donc et déjà tant de siècles passés
Qu'ils avaient délaissé
La terre,
Ce peuple solitaire
S'éprit de ses vestiges
Et voulu en revoir la tige.

Or, pendant que coulaient
Tous ces millions d'années
Sur la planète mère,
Les survivants damnés
Redoraient le parvis
De leur vie,
Cependant que croulait interminablement
Un bruit de poussière et de vent
Et que s'affaissait le béton
Que coulait le peuple d'Orion.

On a vu bien d'autres étoiles depuis,
Allumées comme au fond d'un puits.
Sur Orion que la mort attend,
Un prêtre fait asseoir les hommes à genoux
Et le peuple incompris
Prie.

Orion ne reverra plus jamais le pays
Et la lune, sa sœur, aura bien loin d'ici
Des ailes.
Les cieux comme un taudis,
Privés de leur dentelles
Baissent les yeux

Au milieu des cerisiers blancs,
Sur son cheval,
Le prêtre a des ciseaux d'argent.
Il a les mains couvertes de papier doré
Et le devant de son visage est décollé.

Les grands arbres se dressent, les yeux mouillés
Et leurs cheveux comme des tresses
Qui cachent le soleil,
Les fleurs sont comme des oreilles, décollées.

Nous,
Même si nos membranes fragiles
Nous rendent un peu moins agiles
Ensemble,
S'il faut venger nos morts,
S'il faut souffrir encore,
Nous incinèrerons leurs corps
Si on veut de nous encore, encore,
Si on veut de nous encore, encore.

Et l'autel est dressé
Sur ses deux mains, sur ses bras blessés,
Regardant vers le nord,
Les mains tendues comme une plante carnivore.

Et du plus loin que l'on entende les rires
Déjà morts au sortir de leur bouche de cire,
Il faut les laisser faire.
Ce ne sont que des mammifères
Dans ce monde de prose
Où rien ne tient quand on le pose.

Nous,
Même si nos yeux sont trop clairs,
Nous retournerons sur la terre
Ensemble.
Nous franchirons les mers
De notre planisphère,
Reprendrons nos mines de fer
Si on nous laisse faire,
Si on nous laisse faire.

Nous,
Même si nos membranes fragiles
Nous rendent un peu moins agiles
Ensemble,
S'il faut venger nos morts,
S'il faut souffrir encore,
Nous incinèrerons leurs corps
Si on veut de nous encore,
Si on veut de nous encore.

Orion,
Sentant sa fin venir,
Dressa ses habitants contre leurs souvenirs,
Contre leurs souvenirs.

Depuis longtemps,
Depuis longtemps
Riche de tout,
Ce peuple parasite
Auquel nous rendions visite
Souvent fit notre faillite.

D'où il les avait mis sur le sol d'Orion,
Il pointa ses canons la tête la première
Vers l'horizon puis vers la terre.

Par delà les plus hauts monts,
Au milieu des goémons,
Vit Salomon,
Pareil aux preux chevaliers teutoniques,
Comme les lépreux sataniques,
Et dont la descendance princière et millénaire,
Pour toujours, un jour quitta la terre.

C'est au creux d'une lagune
Dont il cheminait les dunes
Qu'un soir de lune,
Descendant du ciel en spirales,
Tombèrent les anges des étoiles.

Tenant à peine debout,
Ensevelis par la boue,
Le sable mou,
Leur semblant comme autant de serpents,
Ils détruisirent tout en un instant.

Depuis longtemps,
Depuis longtemps
Riche de tout
Comme un coquillage
Dont la coquille est sans âge,
Salomon ignorait d'autres rivages.

Par delà les plus hauts monts,
Au milieu des goémons,
Vivait Salomon,
Pareil aux preux chevaliers teutoniques
Comme les lépreux sataniques,
Et dont le descendance princière et millénaire
Pour couvrir son corps creusa la terre.

Les fossoyeuses marines
Trouveront dans sa poitrine
Tant de vermines
Qui malgré les prêtres d'Orion,
Se nourrissant de lui, revivront.

Depuis longtemps,
Depuis longtemps
Jaloux de tout,
Debout dans leurs caravelles,
Ce peuple aux formes nouvelles
Fit tomber nos citadelles
D'un coup d'aile.

Orion ne reverra plus jamais le pays
Et la lune, sa sœur, aura, bien loin d'ici,
Des ailes.
Orion n'aura jamais s'il faut, pleuré, grandi,
Quoiqu'aura bien vécu du moins à ce qu'on dit
Sans elle.
Les cieux comme un taudis
Privés de leurs dentelles
Baissent les yeux.

Nous,
Par le droit que nous donne notre âge
Réduisons nos fils à l'esclavage,
Ensemble.
Si demain chacun d'eux nous ressemble,
Il faudra faire en sorte
Qu'aucun d'eux ne ressorte
Du monde dont nous fermons les portes.

Que la légende d'Orion
Soit morte.


(lien là où vous savez)

28.5.08

475 - Ellery Eskelin Andrea Parkins Jim Black : 12 (+1) Imaginary Views




Why the word "imaginary" you ask? Because these pieces barely exist, at least on paper. They exist more so in our minds and imaginations at the time we perform them. But of course as documented on this recording they exist in a very real way. As with all improvisation there is an element of indeterminacy that when negotiated in the spur of the moment ultimately results in definitive musical statements. And these pieces rely on improvisation more so than any we've played thus far. Each one is an idea, a concept containing some specific element that characterizes an otherwise open improvisation.

These twelve short pieces were conceived of and written as a suite and were developed in performance during our 2001 spring tour of Europe. Since the ideas and concepts were predetermined I think the use of the word "pieces" does apply. We're operating about as close to the border of pure improvisation as possible while still performing what could rightly be thought of as compositions. But just to throw everyone off balance a little bit I'll continue to refer to them as imaginary.
In retrospect I can see that there is a certain trajectory that can be traced over the course of our our previous recordings that led up to this point. Our first recording, "Jazz Trash", probably had more to do with texture than groove while "One Great Day..." showed me that having musicians that could switch between itchy and scratchy texture improv to rock band in the blink of an eye was a great asset. On "Kulak 29 & 30" we kind of embraced our our "inner" rock band with a bit more gusto and on "Five Other Pieces (+2)" we introduced some cover tunes into the book. Then on "The Secret Museum" I began writing music that was a bit more open, partially inspired by a couple of tunes written by guitarist Eugene Chadbourne that we recorded on that project. After hearing our renditions of his music Eugene paid us a very nice compliment saying, "I like the way the three of you have such different personalities in your playing, but it holds together. You are the Beatles of avant jazz!" Looking back, I might have thought that this instrumentation was too limited to take us this far. In fact, one New York radio DJ (who seemed almost surprised that he even liked our first record) was sure that there would be nowhere to go after "Jazz Trash". But even to my own surprise there is still more to do. In many ways this music is a recapitulation of all we've done so far, but probably the most fundamental difference is the change in overall organization and presentation of the music. This suite of pieces can be seen as twelve imaginary miniatures, magnifying smaller more detailed improvisational ideas as they appear and disappear, shifting and mutating in and out of the musical foreground. The musical information on the page may be minimal yet the music that results is very different than had there been no "pieces" involved. From the beginning I always had the idea that this was a band of improvisers for whom I happen to write music in order to structure the sound and make sure that certain things occur in the music that I wanted to hear. This requires that we improvise more as composers than soloists.

Needless to say, putting these same pieces in front of any other musicians would result in something very different.
So how does a dry, academic and overly analytical explanation of music such as this one suffice when one tries to reconcile this listening experience to the real world? Well, that's up to each and every listener. I don't espouse affixing specific meanings and connotations to music. The music is simply a catalyst for you to explore feelings and emotions that perhaps you've not thought about or felt before, wherever you are, whatever you do. Sometimes I worry that jazz and improvisational music seems destined to exist within a small and insular world.

I deeply appreciate every person who comes to this music but sometimes the situation frustrates me. I like to think that this music can communicate to anyone who wants to open up to it. No prerequisites, no secret knowledge for "getting it". Just an openness and a desire to experience something different. All the music that I like best in the world has a certain communicative power to it, from the introspective electricity of the Bill Evans trio to the intensity of a late John Coltrane recording. It could be the skronk of a kick-ass punk band, the emotional directness of a simple pop tune or the grandiosity a symphony, it's not really about style. So in the end this music may not be for everybody but it certainly is for anybody.
Oh, and as for Thelonious Monk's rarely played composition "Oska T", which closes the program; given it's "minimal" quality on paper it simply seemed about as natural to us to play as anything we've ever done. And so we did and yet it finishes the recording with a slightly different "view"...

Ellery Eskelin November 2001 New York City Ellery Eskelin with Andrea Parkins and Jim Black 12 (+1) Imaginary Views

Ellery Eskelin - tenor saxophone Andrea Parkins - accordion, piano, sampler Jim Black - drums and percussion

1 opener 4:22 2 four chords 3:27 3 low(ly) 4:49 4 plastiche 4:06 5 grafik 6:11 6 hûm 2:02 7 modular 7:38 8 naked eye 7:05 9 combulatory 5:24 10 kicks 3:17 11 middle C 3:42 12 magnets 3:16 13 oska t 5:29 Total Time 60:48

***** Liens supprimés *****

474 - Paavoharju - Laulu Laakson Kukista


Alors là, pour recopier les noms des musiciens et les titres, .... même pas en rêve.

C'est exactement la musique entendue par Alice, dès qu'elle est passée de l'Autre Côté du Miroir. Je le sais, j'y passais, justement !
Comment peut-il en être autrement.
Il y a comme des "airs" ou des "sons" qui nous font penser à quelque chose de connu, mais très vite, on bascule dans cet ailleurs sonore absolument différent.

Ces nordiques nous montrent que pendant leur hiver, ils créent des univers d'une beauté inconnue.

Alboume à faire tourner inlassablement.

(lien là où vous savez)

473 - Assier, n° 23 (en travaux)


Assier, Lot, Midi-Pyrénées....

27.5.08

472 - Stefano Bollani Piano Solo


Entre ballades et tempo(S) rapides, un aperçu du travail d'un véritable & authentique musicien qui ose proposer de la musique "grand public" sans faire de concession.
Musique très écrite et improvisée, comme ça, au détour de pièces majestueuses sans être "lourdes", SB poli son art, sans le rendre lisse, juste pour tenter d'en faire un miroir pour tous.
Les références (classique, jazz, pop, ...) perdent leur origine pour devenir de nouvelles pièces universelles pleines de silences et d'émotions.

(lien là où vous savez)

25.5.08

471 - John ZORN, Lou REED & Laurie ANDERSON : The Stone, Issue 3


Dans la même série que Death Ambient, voici l'opus 3, celui de Zorn + Reed + Anderson pour populariser "The Stone", salle réservée aux expérimentations musicales et aux performances.
Et là, vous allez être subjugués.
Lou Reed renoue avec une folie musicale pas sage. Et Zorn mène un truc assez fou. Ce trio spécial reste loin devant...

(lien là où vous savez)

470 - The National The Virginia ep


Alboume du dimanche.... en rapide, c'est un cd bonus livré avec le documentaire réalisé par Vincent Moon, pendant la création de "The Boxer".

Des trucs inédits, en public, des faces "B" (là, j'ai un doute, car il n'y a plus qu'une face sur les alboumes, alors...)

1) YOU’VE DONE IT AGAIN, VIRGINIA

2) SANTA CLARA

3) BLANK SLATE

4) TALL SAINT

5) WITHOUT PERMISSION

6) FOREVER AFTER DAYS

7) REST OF YEARS

8) SLOW SHOW

9) LUCKY YOU

10) MANSION ON THE HILL (live cover)
written by Bruce Springsteen

11) FAKE EMPIRE (live)

12) ABOUT TODAY (live)


(lien là où vous savez)

24.5.08

469 - nik bärtsch's ronin



Ils sont 5 et sonnent comme 100.
Ils fabriquent des modules très élaborés, autant de pièces de mécano dont on ne mesure l'ensemble terminé que longtemps après avoir tout écouté. Et là, dans le silence retrouvé, c’est gigantesque.
Comme si cette musique là devait longuement mûrir pour mieux nous imprégner même quand elle a fait place au silence depuis longtemps.

C’est peut-être ainsi qu’il faut approcher les longues pièces en construction soigneusement préparées, montées, imbriquées, comme des assemblages multiséculaires (de ceux qui ont construit notre espèce humaine et l’on accompagné même dans les étapes difficiles de notre développement) réalisés à la main, celle qui tient le sabre ou la toise ou tout autre instrument de mesure, même les plus abstraits ou ceux réservés à des catégories particulières (comme l’astrolabe ou le sextant).

La musique de ces « mercenaires » nous renvoie à notre passé, à notre vision du futur et à l’extrême bonheur de découvrir de nouvelles voies.

(lien là où vous savez)

22.5.08

468 - Arcanum Moderne, par le trio d'Ellery Eskelin


Je pense que je devrais particulièrement créer une rubrique "Trio".
Très particulièrement "Trio". Même quand ces "trios" sont parfois plus de ...3. Comme pour le "Ten" d'Ellery Eskelin, où le trio croise d'autres musiciens / artistes.
Cela ne change rien, c'est à la base un trio.
Rien que le message précédent (oui, juste là, le n° 467) est centré sur un trio.

Pourquoi des "trios" ? Ben justement, c'est toujours magique, un trio.
Essentiel.

Les mots se forgent avec une poignée de lettres.
Pareil pour les musiques.
Avec une poignée de notes & des "trios".

Celui d'Ellery Eskelin est un trio majeur.
Formidablement créatif.
Comment l'impro se construit.
S'improvise.
Comment construire l'impro.
Quelques éléments de réponse dans cet alboume où non seulement il y a ce son terriblement beau du sax d'Ellery Eskelin, mais (ET) aussi toute la lumineuse présence d'Andrea Parkins et de Jim Black.
Il est question ici de musique de rêve, quand le marcheur avance sans savoir qu'il avance.
Oublier le pas, n'être que le chemin.

***** Liens supprimés *****

21.5.08

467 - Das KAPITAL / Banlieues Bleues 2 avril 2008


« On dit que le rock est mort, que le jazz l'est aussi, on a enterré le socialisme, la liberté a été sécurisée, 68 est en retraite, on nous ordonne de divertir, on nous impose d'avoir peur et de se méfier d'autrui… Enfin, ce n'est pas vraiment notre genre ! »

Concert diffusé le dimanche 13 avril à minuit dans l'émission "Le jazz, probablement..."

Hasse Poulsen: guitare, Daniel Erdmann: saxophones, Edward Perraud: batterie

(lien là où vous savez)

13.5.08

466 - (petite) Pause


Le passant en mode "pause".
@ bientôt

11.5.08

465 - H, comme Arthur H

Une belle chronique par ici.

Entre douceur, amertume, joie et .... un ailleurs à venir.

(lien là où vous savez)

464 - Masada Recital : Sylvie Courvoisier & Mark Feldman


Rappel des faits : quand en 1994 est publié par le label japonais DIW, Alef, le premier volume du Masada Quartet (John Zorn, Dave Douglas, Greg Cohen, Joey Baron), la critique souligne à juste titre l'intensité de cette musique à mi-chemin entre tradition klezmer et harmolodie colemanienne. Neuf autres volumes verront le jour puis se serra au tour des enregistrements live et autres produits dérivés (Masada String Trio, Masada électrique, Masada acoustique, Masada guitars, Masada electro-bruitiste...). La saga Masada fête sa dixième année d'existence (chipotons un peu ; la première trace recensée de Masada remonte à septembre 1993) et pléthore d'enregistrements sont d'ores et déjà annoncés. Le Masada Recital est sans nul doute le projet le plus ambitieux et le plus convaincant de la série.

En donnant carte blanche à Mark Feldman et Sylvie Courvoisier, John Zorn se doutait-il que ses compositions allaient être à ce point transformées, métamorphosées ? Mark Feldman est un violoniste virtuose, un improvisateur né et un mélodiste hors pair. Tantôt tendre et nostalgique (Mashav), tantôt aiguisant ses ergots pour mieux déchirer et reconstruire la partition (Malkut entre chocs brutaux et humour noir), nous découvrons ici un soliste particulièrement inspiré. Sylvie Courvoisier, plus sombre et nocturne que d'ordinaire, cisèle douze bijoux impressionnistes. Ici, elle préfère nourrir l'espace de notes espacées et néanmoins récursives, ossature faussement fragile sur laquelle peuvent s'exprimer les folles élucubrations de son partenaire. Non dénué d'humour (Abidan et ses faux airs d'Ennio Morricone, l'un des compositeurs préférés de Zorn, faut-il le rappeler ?), cette Masada déboussolera quelque peu les fans de Zorn. Mais il est vrai qu'ils commencent à avoir l'habitude.

Luc BOUQUET - Jazzbreak

(lien là où vous savez)

463 - Lucia RECIO & Xavier GARCIA

Garcia/Recio Duo

Lucia Recio (voix), Xavier Garcia (sampler, traitement), Thierry Cousin (son).

Nous sommes à Stains (93), c'est Banlieues Bleues en 2002.
Le duo RECIO - GARCIA en est à sa première année d'existence.

Et c'est seulement en 2005 que sortira l'alboume "studio".

En attendant (d'acheter l'alboume par exemple chez les Allumés, sans négliger de vous renseigner sur le site de l'ARFI), voici un témoignage unique (un authentique "collector") de ce concert où nous plongeons dans une musique hors norme.
Qui dépasse presque tout ce que nous avons l'habitude d'écouter.
Qui peut se « comparer » aux expériences les plus extrêmes de SIDSEL ENDRESEN (avec Speeq, déjà évoqué par ici), voire même avec celles de
MAJA RATKJE (avec "Voices", par exemple)

Et encore.

Ne pas oublier que Lucia RECIO est andalouse. D’où des « rencontres » stupéfiantes entre cette voix qui crise, chuchote, s’élève, gronde, feule, … et qui nous offre par fragments des chants profonds et sensuels dignes des plus grandes chanteuses « traditionnelles ».
Mais attention, rien n’est figé.
Le dialogue entre la « voix » et les drôles de machines est en perpétuel mouvement.
Là où parfois le passant s’attarde, aime nonchalamment cheminer en prenant le temps de choisir ses chemins en restant assez distrait, ici, c’est cette « folie » déconcertante et inouïe qui mène la sarabande. Cette folie qui
nous foudroie d'une bacchanale sonore dans laquelle se heurtent ces sirènes si venimeuses et mortelles pour les esprits des marins sans boussoles.
Il y a du désordre dans les sons, et c’est tant mieux.
Il y a des chemins qui se referment derrière nous, et nous voilà dans l’incapacité de retourner sur nos pas.
Il y a parfois comme une appréhension de poursuivre plus avant, mais même l’immobilité nous est interdite.
Ce duo nous aspire, nous heurte, nous foudroie, nous croque, mais c’est pour mieux nous donner des vibrations dans un air sans cesse renouvelé par ce déluge sonore parfaitement maitrisé et toujours en rupture, la vraie rupture, la seule qui vaille : celle qui donne l’assaut à nos sens pour mieux nous soumettre pour nous pousser loin devant nous, hors de nous.

Marcher loin devant soi.

Lucia RECIO à Assier (festival estival un peu foutraque) en 2003 (en trio avec Régis HUBY et Philippe DESCHEPPER)

Lucia RECIO à Assier (festival estival un peu foutraque) en 2003 (en trio avec Régis HUBY et Philippe DESCHEPPER)

(lien là où vous savez)

10.5.08

462 - NICO - REIMS - 1974



En provenance de différentes sources, en remerciant l'honorable anonyme de dimeadozen qui nous offre un présent inestimable.
@ vi(t)e

(lien là où vous savez)

8.5.08

461 - Matt ELLIOTT

460 - Tony MALABY "Adobe"


Tony Malaby, tenor & soprano saxophone
Drew Gress, bass
Paul Motian, drums

  • Humpty Dumpty (5:30) [Ornette Coleman]
  • Maine (6:14) [Tony Malaby]
  • Adobe Blues (4:43) [Tony Malaby]
  • Dorotea La Cautiva (9:30) [Felix Luna]
  • No Brainer (5:43) [Angelica Sanchez]
  • Mia (5:48) [Tony Malaby]
  • What Is This Thing Called Love (4:51) [Cole Porter]
  • Cosas (6:30) [Tony Malaby]
  • Gone (3:56) [Tony Malaby, Drew Gress, Paul Motian]
Ouvrir avec une composition d'Ornette Coleman place la barre déjà très haut, mais nos trois lascars démontrent qu'ils n'ont pas à rougir d'une éventuelle comparaison ni d'une (fausse) modestie déplacée.
C'est exactement à ce niveau là (très haut) que se situe tout l'alboume.
Une foison / fusion artistique de 3 gaillards qui ne sont pas des "bleus" et qui n'ont rien perdu de la formidable écoute dont ils sont capables. Car sans écoute de l'Autre, rien n'arrive.
Rien.
A l'heure où les frontières physiques et mentales deviennent de plus en plus nombreuses, dès lors que notre monde fini ne nous propose (du fait des secousses et des tentations) qu'un "hubris" détestable lié à l'économie galopante où les êtres n'arrivent qu'à se dresser contre eux-mêmes tout en supposant que l'Autre ne cherche qu'à nuire (les cerveaux lavés deviennent plus rugueux), quand les dogmes de la séparation issu d'un passé révolu reviennent à ce point nous dicter des conduites d'auto-gardiens de nos pensées (défense d'y), il est temps de prendre dans sa besace des musiques qui enjambent.

En voici une.

Disponible ici.

(lien là où vous savez)

459 - Death Ambient live at "The Stone"





Déjà 2 fois présent dans ces pages (310 & 271), voici un témoignage en direct de ce que ce trio hors-norme construit en direct.

Rien d'étonnant (si, quand même !) quand on sait que c'est chez Zorn que cela se passe. Si vous n'avez pas l'occasion d'aller à NY (même le passant ne peut pas y aller pour l'instant, et les USA sont terriblement fermés alors qu'il y a tant de défricheurs, cliché de contrastes), vous pouvez soutenir la démarche en achetant des alboumes spécialement édités pour cela.

Personne ne sait exactement ce qui se "joue" ici, mais c'est d'une rare et essentielle urgence. Un seul et long extrait musical d'une pièce contemporaine du troisième alboume du trio ("Drunken Forest") composé par les 3 artistes magiques que sont Ikue MORI, Fred FRITH et Kato HIDEKI.

(lien là où vous savez)

4.5.08

458 - Carte postale (de ce Paris de Mai 2008)

Manifestation à Paris pour la fermeture des centres de rétention

04/05/2008-[18:29] - AFP PARIS, 4 mai 2008 (AFP) -

Plusieurs centaines de personnes ont défilé dimanche à Paris entre la Porte Dorée et le centre de rétention de Paris-Vincennes, où des retenus observent une grève de la faim, pour réclamer la fermeture des centres de rétention administrative (CRA), a constaté une journaliste de l’AFP. Arrivés devant le CRA de Paris-Vincennes, une liaison téléphonique a été établie avec Oumar Bali, le porte-parole des protestataires dans le centre. "Nous sommes plus que jamais déterminés et nous ne lâcherons jamais. Non à la politique d’immigration choisie de Nicolas Sarkozy et non à la stigmatisation", a-t-il lancé, sous les applaudissements des manifestants, dont certains faisaient des signes en direction des retenus rassemblés dans la cour du CRA. Les manifestants ont réclamé "des papiers pour tous", "la fermeture des centres de rétention" et "l’arrêt des expulsions".

La rappeuse Keny Arkana et le groupe Kalash ont chanté avant le début de la manifestation, puis devant le CRA. "Il faut qu’on se batte, les prisons administratives ne sont pas tolérables", a déclaré à l’AFP Keny Arkana. "Nous vivons une époque où la déportation est légale et les abus policiers légitimés", a-t-elle ajouté. Parmi les manifestants, rassemblés notamment à l’appel du 9e collectif de sans-papiers, se trouvaient de nombreux membres d’organisations anarchistes et d’extrême-gauche, comme la CNT ou la Fédération anarchiste. Des manifestants, qui criaient "socialos collabos", ont violemment pris à partie la députée socialiste de Paris George Pau-Langevin, qui a tenté de prendre la parole. Mme Pau-Langevin a dû être évacuée sous protection policière. Selon M. Bali, une centaine de retenus ont entamé une grève de la faim le 1er mai au CRA de Paris-Vincennes, dont la capacité d’accueil est de 480 personnes, pour demander notamment "la libération et la régularisation inconditionnelle de tous les étrangers retenus dans le centre".

457 - Sylvie COURVOISIER Live à Cully 2005







Sylvie COURVOISIER : piano
Mark FELDMAN : violon
Vincent COURTOIS : violoncelle
Ikue MORI : électronique
Gerald CLEAVER : batterie

«...That her music is as aesthetically beautiful as it is strange and mysterious is only further testament to her prowess as a composer. That this trio plays her music as if it has been creating it from the air is nothing short of remarkable. Abaton is Courvoisier's crowning achievement thus far, and this group points her firmly forward in a direction where everything is still possible, demonstrating that there is something new under the sun in classical music and improvisation. Perhaps Abaton is the great moment of 2003 for new classical music
Thom Jurek, All Music Guide

«Courvoisier's playing is jaw-dropping at times, and there's an extended passage that features her working both inside and on the keyboard of the piano interacting with Rainey and the others in subtle combinations, and working up to a terrifying free jazz piano freakout that could make a person faint!»
Michael Anton Parker, 2005

«This highly original and new music has it all: razor-sharp edges, sounds of a thousand dancing needles, thundering power arising from deeply yawning chasms, mystic fluorescence throughout, calmness combined with a mysterious kind of moving»
Henning Bolte, 5/2007

Je n'ai pas la liste des titres. Si vous trouvez des ressemblances avec d'autres titres connus, vous pouvez en faire part, en passant.

(liens là où vous savez)

456 - (in) Extenz'O


Le trio se compose de :

Christophe Rocher clarinettes
Olivier Benoit guitare
Edward Perraud batterie
Sylvain Thévenard son

Edward Perraud & Sylvain Thévenard sont aussi présents dans l'aventure de Mineral Paradoxe (avec 2 très courts extraits d'un concert à Assier cet été : 442 & 443).

Jatropha I 02/ Femme and Co 03/ Pleur du noir 04/ Pleur du noir II 05/ Lettre verte I 06/ Lettre verte II 07/ 2e génération 08/ II I III IIII I II 09/ Tôt la fin I 10/ Tôt la fin II 11. Jatropha II

11 plages inexprimables, où le son l'emporte.
Définitivement.
En terme de musiques improvisées, voici une réussite où les mots sont impuissants pour décrire les successions de tableaux en chantier de cet alboume totalement réussi. Il s'agit là d'une création en, marche, d'un "agir" pour être, d'une musique pour vivre et donner. Si quelqu'un dispose d'éléments plus pertinents pour tenter de mettre des mots sur cette musique là, le passant prend ;)

(lien là où vous savez)