The Cinematic Orchestra est devenu depuis son 2e album "Everyday" une référence mondiale pour tous les auditeurs recherchant dans la musique à la fois une beauté mélodique et une véritable émotion via les sens auditifs... Métissage d'un jazz puriste et de nappes électro cuivrées, l'instrumental du groupe a rarement flirté avec les voix, même si les résultats ont toujours été somptueux, avec notamment Roots Manuva ou la diva soul Fontella Bass. Ma Fleur réussit un terrible exploit : rendre l'univers de Cinematic Orchestra encore plus profond et plus accessible, en se libérant des références d'autrefois (Man With A Movie Camera) et en plaçant la voix et le piano au centre des compositions. Bien sûr, la contrebasse, chaude et grave, est toujours là ; les rythmiques jazz et les cordes sont encore plus au service d'une décharge émotionnelle, à la fois dramatique et cinématique... mais les voix (et donc les textes) placent le groupe encore une marche au-dessus, avec une once microscopique de pop et une dose magistrale de poésie.Vous aurez donc le bonheur de découvrir Patrick Watson, facilement comparable à la voix de Chris Martin (Coldplay), sur le sompteux "To Build a Home' ou encore sur "Music Box'... Vous retouverez la légendaire Fontella Bass avec sa voix quasi-androgyne sur "Familiar Ground' et "Breathe'... Et la surprise de taille est Lou Rhodes (chanteuse de Lamb) qui apporte une touche de perfection sur "Time And Space' et sur "Music Box'... Difficile de rêver un meilleur casting pour cet album, qui sans nul doute est un des meilleurs toutes catégories de cette année et le meilleur du groupe à ce jour. Dude Trip hop
2 Sidsel ENDRESEN – Here the moon
Par Philippe Robert (4 octobre 2005)
Alors que le label ECM sort le nouvel opus de Jon Balke / Batagraf dans lequel Sidsel Endresen est récitante, retour sur le dernier disque -passé inaperçu- de la chanteuse sous son nom.
Bien que cela fasse à peine plus de deux décennies qu'elle trace son chemin et façonne sa voix dans le sillage des aînés Terje Rypdal et Jan Garbarek qui ont également marqué ses compatriotes et contemporains, les influences de Sidsel Endresen s'avèrent plus larges que le seul jazz – elles englobent la soul (elle a repris Donny Hataway) et le folk –, en faisant autre chose qu'une nième diva nordique mâtinant son univers d'électronique tendance. On la connaît surtout pour avoir enregistré quelques opus majeurs pour l'écurie ECM, en compagnie des incontournables Bugge Wesseltoft et Nils Petter Molvaer notamment. Curieusement, ses étirements de tempo tout en langueurs tenaient autant de Joni Mitchell que d'une recherche sur la forme plus abstraite, et ils n'avaient pas beaucoup à voir avec l'essentiel des productions du label munichois. D'ailleurs, quelle que soit la place que l'on accorde à son excellent "Exile", ses oeuvres les plus singulières sont à chercher autre part : par exemple, du côté de sa collaboration avec le compositeur contemporain Rolf Wallin, de son album entièrement a cappella gravé bien avant le "Medulla" de Björk, ou de "Duplex Ride" dont la douleur contenue annonçait "Merriwinkle", son dernier opus. Ces disques sont probablement ceux qui témoignent avec le plus de justesse de l'art très subtil de cette Norvégienne qui a été l'élève de la chanteuse contemporaine Meredith Monk et le professeur de la turbulente Maja Ratkje -elle plus versée dans le noise comme le relate son ébouriffant "Voice" réalisé en compagnie de Lasse Marhaug de Jazzkammer.
Edité par un label branché sur des grooves n'ayant rien à voir, le fantastique "Merriwinkle" est difficilement étiquettable. Même s'il possède quelque chose d'irrémédiablement typique des créations musicales d'Europe du Nord (certains songeront certainement à Anja Garbarek, la fille du célèbre saxophoniste), il déborde néanmoins de ce seul crédo pour atteindre des hauteurs insoupçonnées, que son auteur n'avait jusqu'ici qu'effleurées, et qui sont le fruit d'exigences sans concessions à rapprocher, plutôt, de celles des réalisations d'une maison de disques comme Rune Grammofon. Sidsel Endresen semble avoir trouvé en Christian Wallumrod et Helge Sten des coloristes inventifs qui, ensemble, oeuvrent dans un registre proche de Matmos. Leurs arrangements, analogiques ou numériques, en oscillant entre élégance minimaliste et bruitisme échevellé, rappellent ce grain particulier que Paul Bley inventait au synthétiseur derrière Annette Peacock que la Norvégienne, au moins ici, évoque. Souvent déroutantes, ses chansons expérimentales sans filet font effectivement parfois penser à ce que l'Américaine développait à l'époque où elle avait mis sur pied le label Ironic. Avec ses vocalises étranges, "Merriwinkle" s'insinue durablement avant de vriller les neurones. "J'aime l'imprévu, l'inattendu, l'improvisation. Rien ne m'effraie plus que la complaisance" confie-t-elle, définissant ainsi au passage quelques-unes de ses évidentes qualités.
3 Airelle BESSON Sylvain RIFFLET – Désert
Pierre Villeret
Airelle Besson - Sylvain Rifflet
Rockingchair (Chief Inspector 2007)
Airelle Besson trompette, bugle & violon
Sylvain Rifflet saxophones, flûtes & clarinettes
Pierre Durand guitare
Guido Zorn contrebasse
Nicolas Larmignat batterie
Gilles Olivesi son
4 Ane BRUN - This Voice
This voice
Is it calling?
Is it calling?
It´s your choice.
She said
Take or let go
Is it calling?
When you´re all alone
In your own sweet home
Is it calling?
This voice
Is it calling?
I have to say
I choose get out of my way
Leave my ghost alone
Let me walk on by
This voice
It is calling
It is calling for me
If you still have´nt heard it
You should´nt ask for it
You should just leave it be
´cause you´re deaf until
the day for you it will
be calling
this voice
it is calling
5 ART BEARS - Civilisation
Punk rock...
Bretchien...
6 COLLEEN - Sun against my eyes
7 Anat FORT - just now, var. 1
le piano d'Anat
8 David SYLVIAN - The Song Wich Gives You The Key To Perfection
dead bees....
9 Julie TIPPETTS - Oceans and Sky (And Questions Why)
10 LOULE SABRONDE - Osperinet
11 Connie FRANCIS - Siboney
12 Sidsel ENDRESEN - Out here in there
13 The NATIONAL - Gospel
14 Hope SANDOVAL - Untitled
15 Patricia BARBER - You Gotta Go Home
16 CINEMATIC ORCHESTRA - Ode To The Big Sea
Un chemin inconnu, figurant sur nulle carte, jamais indiqué, ne disant pas où il mène, d'où il vient, Je sais seulement que je l'emprunte parfois, sur une petite distance, étant merveilleusement effrayé par ce que j’imagine pouvoir découvrir si un jour je vais au bout. J’imagine toujours des futurs incertains, différents. Aujourd’hui, ce sera toi, qui sera au bout, là où je n’arriverai jamais (qui sait ?)
Je chemine le plus loin possible, là où mes pas ne m’ont pas encore déplacé. Encore une illusion.
Il y a des ornières, des bas-côtés en friche, riche du désordre organisé de la nature qui reprend le dessus sur la volonté spécifique de vouloir toujours se déplacer droit, de tailler dans la masse vivante, aller ailleurs trop vite, ne pas se figer dans une immobilité équivalant à un acte d’abandon, celui de nier le mouvement. Les sons bruts de toute la vie invisible parviennent à mes oreilles, je m’arrête parfois, désarçonné par de brefs moments de révélations, touchant fugitivement à des vérités passagères, les oubliant tout aussi vite, ne reste alors que cette vibration dans l’air, ce son inaudible qui est le signe que je dois reprendre la route. Je peux alors, seulement dans ces rares silences absolus, me remémorer le but de cette quête buissonnière et si puissante, celui de réussir à parvenir jusqu’à l’origine de la mémoire à venir, de ce que j’imagine être au bout du chemin. Je suppose que je peux aussi me retourner, pour vérifier cette hypothèse, mais cela sera aussi la fin immédiate et éternelle de mes déplacements. Et j’aperçois encore tant de si belles lumières au loin, je ne voudrais pas rester trop dans l’ombre qui me suit.
C’est toujours au bout des chemins inédits que les rencontres se réalisent.
(liens dans le commentaire)