29.6.08

511 - Cosa Brava : Fred Frith / Zeena Parkins / Carla Kihlstedt / Matthias Bossi / Norman Teale



Fred
Frith, guitar, bass, electronics & voice.
Zeena
Parkins, synthesizer & accordion
Carla
Kihlstedt, violin, electronics & voice.
Matthias
Bossi, drums, percussion & voice.
Norman
Teale, sound engineer

LIVE BARCELONE
14 avril 2008


Encore un exemple de ce mouvement permanent de Fred Frith qui le mène de projets en projets, tous plus passionnants les uns que les autres.

Il approche des genres musicaux tellement différents qu'il est en train de créer à lui tout seul un genre musical unique & universel.

Cela fait plus de 30 ans qu'il nous surprend, nous enchante, nous emmène là où personne ne l'attend, nous quitte, reprend la route, s'éloigne pour mieux revenir, nous déroute.

Voilà, Fred Frith nous déroute pour notre plus grand bonheur.

Ce concert à Barcelone en avril dernier témoigne de cette soif inextinguible de créer, composer, jouer, improviser, accompagné par la fine fleur des musiciennEs qui empruntent ces chemins vierges chers aux passantEs.

En plus, dédier le deuxième titre à .... Albert Marcoeur fait très chaud au coeur du passant.

A ma connaissance, il n'y a pas d'enregistrement officiel de ce concert, ni d'aucun autre du quartet "Cosa Brava" en concert.
Raison de plus pour y aller.

Le site de Fred Frith
Le MySpace de Cosa Brava
Fred Frith chez Orkhêstra International

Pour mieux découvrir l'univers global de Fred Frith, procurez-vous l'immense "Step Across the Border" (1990), un documentaire qui lui est consacré.

Un extrait :



Encore un extrait :



Et un autre :



lien dans le commentaire

510 - Scorch Trio "London Suite 2002"



Raoul Bjorkenheim - guitar
Ingebrigt Haker Flaten - bass
Mark Sanders - drums

Diffusé le 23 mai 2008 à la BBC, voici 45 ' de concert de Scroch Trio en public, au Southbank Centre's Queen Elizabeth Hall le 16 novembre 2002.

C'est Mark Sanders qui est à la batterie, alors que le batteur en titre du trio (depuis le début) est Paal Nilssen-Love.

A ma connaissance, cet enregistrement diffusé à la BBC n'a fait l'objet d'aucune édition sur CD ou autre support à destination du grand public.

Cette "London Suite 2002" n'est qu'un seul titre d'environ 45 minutes, où le trio laisse libre cours à cette sorte de proto-punk / free-jazz / fusion débridée sans cesse en "tension" car il semble que l'énergie libérée en produise sans cesse davantage.

Du début à la fin, il n'y a pas de temps mort, mais une frénésie extrêmement jouissive, une éruption continue de lave en fusion, avec plus où moins d'explosions, le tout très vite, voire très très vite. Âmes sensibles, veuillez descendre du train, car une fois parti, l'arrêt est programmé dans 45 minutes.

Davantage de photos par ici.

Tous les alboumes de Scorch Trio sont chez Rune Grammofon.


Lien dans le commentaire

23.6.08

508 - EST (en public 14 - 09 - 2004)


First set (69:38)

01. Elevation of Love (8:03)
02. Why She Couldn't Come (11:49)
03. drum solo (2:57)
04. Did They Ever Tell Cousteau ? (8:38)
05. interlude (5:23)
06. From Gargarin's Point of View (5:17)
07. remarks, introductions (3:20)
08. Mingle in the Mincing Machine (13:17)
09. When God created the Coffeebreak (9:15)
10. applause, announcements (1:35)

Second set (77:07)

01. Seven Days of Falling (8:24)
02. Rube Thing (13:19)
03. remarks (1:27)
04. Believe, Beleft, Below (6:44)
05. Definition of a Dog (13:41)
06. Carcrash (9:18)
07. Behind the Yashmak (16:12)
08. Round Midnight (encore 8:00)

507 - Potlatch 28 (prêt depuis si longtemps... et si souvent différé)

Têtes Raides - Je chante
Alain Bashung - Je t'ai manqué
Vic Chesnutt - Iraq

She is beautiful and rich
And married to a world-class prick
He beats her and rages
So I’m gonna save her
That puty bully is no match for my
Well toned muscles

While I’m tearing him limb for limb
She will see what great shape I’m in
She’ll kiss me on the cheek
And say “you’re my hero”
I’ll take her in my arms
And then I’ll have her

She’ll be mine!

Well I did just what I said
I beat that bastard dead
But as I was punching and pounding and beating
She was sobbing and bleeding and screaming
Which wasn’t exactly what I was expecting
But never for one moment did I
Let it distract me

His blood, my sweat and her tears soaked me
As I rose to my feet above his body
His head in my one hand
Held high triumphantly
But I had to hit her
To keep her from clawing me

But I knew she didn’t know what she was doing
So I held her down until she stopped flailing
And then I whisper in her ear
You are free, baby
You are free
Make love to me

She spat at my face
As I tightened my embrace
And as I pressed against her
She twisted and resisted
She tried to fight it
As I pushed inside her
I said, you’ll learn like it
You’ll learn love it
You’ll learn to love me
For I am your hero

Daniel Yvinec - Skylark
Jean-Louis Murat - Avalanche IV

J'ai été pris dans l'avalanche
J'y ai perdu mon âme
Quand je ne suis plus ce monstre qui te fascine
Je vis sous l'or des collines
Toi qui veux vaincre la douleur
Tu dois apprendre à me servir

Le hasard t'a conduit vers moi
Pauvre chercheur d'or
Mais ce monstre que tu as recueilli
Ignore la faim ignore le froid
Il ne recherche pas ta compagnie
Même ici au cœur au cœur du monde

Si je suis sur un piédestal
Je le gravis seul
Tes lois ne m'obligent à rien
Ni fessée ni prière
Je suis moi-même le piédestal
Par cette marque hideuse qui te fascine

Tu ne pourras vaincre la douleur
Sans être généreuse
Ces miettes que tu m'offres amour
Ne sont que les restes de mes festins
Ta douleur ici ne vaut rien
Ce n'est que l'ombre l'ombre de ma blessure

Pourtant vois comme je te désire
Moi qui n'ai plus d'envie
Vois comme partout je te chante
Moi qui n'ai plus de désirs
Tu penses m'avoir abandonné
Mais je frémis encore quand tu soupires

Ne mets pas ces haillons pour moi
Je sais que tu es riche
Ne m'aime pas aussi férocement
Si tu ne sais plus ce qu'est l'amour
A toi de jouer allez viens
Regarde j'ai revêtu ta chair

John Cale - Hallelujah
Angelique Kidjo - Salala
Dagmar Krause & Kevin Coyne - I really love You
John Greaves - La lune blanche
Ikue Mori - Kiss of Fire

"Kiss of Fire" is credited as a "traditional arrangement" and features Catherine Jauniaux on voice and Hahn Rowe on bass and violin. This is a song realized in Ikue Mori's sonic sensibility. Rowe maintains a steady bass line as the drum machine sounds avoid anything resembling a steady beat while Jauniaux delivers an english text. One can imagine this being the sound of a bar band filtered through the mind of an incredibly drunk/stoned patron.

iKUE mORI

Stephan Micus - The horses of Nizami (Sarangi, 5 Dondon, 23 voices)
Arja Kastinen - Laikky
Isobel Campbell & Mark Lanegan - The circus is leavinf town
Cinematic Orchestra & Patrick Watson (live) - To build a home
Savina Yannatou - A fairy's love song
Ketil Bjornstad - Floating 1
Ketil Bjornstad - Floating 2
Kim Doo Soo - Deja-entendu



Autrefois
Hier
Parfois
Délétère
Humain
Souffrance
Patience
Absence

Trois fois rien
L'orchestre continue de jouer
Le verre brisé sous les explosions
Les traces sur les visages, de sang
Absences d'ailes
Même pas de rêves
Dormir dans le néant
Poussières et temps
S'élever toujours
A tire d'ailes
Que devient-elle
Elle

Dors-tu lorsqu'il pleut ?

Homme ordinaire déboitant des allées nocturnes qui se perd de travers marche en crabe soulève des pinces creuses et concasse des roches friables
Le hasard effectue et traque des recherches
Le hasard fait des miracles, dit-on dans les salles obscures des désirs las et déchirés
Abandonnés
Avec parois érigées et murs semés
J'ai souligné le t'aime
Lente montée improvisée et chorus éclatés
Son souligné appuyé accompagné enluminé par basses profondes et tempo gracile
Touches effleurées et cordes frottées
Déchirées
Corps touchés
Caressés
Harpes enluminées contrebasses contre toi basse sans toi avec toi
Ne descend pas, pas trop bas son rauque
Voix grave
Voix d'aile
Voir
Voix d'Elle
Des cendres
Les cendres des étapes
Descendre et gravir
Pendulaire
Oscillatoire
Ahanant
Courbé parfois sous la forme très particulière des empreintes éprises et prenantes que je fuis épris et sans prises tout glisse les doigts lâchent et décrochent les ongles arrachent de la chair des murs qui s'effritent
Musique molle machine folle métronome phéromone
Deutéromone
Soif et désert
Son et sphère
Dérisoire
Marche et noir
Les scènes de bataille restent un spectacle pour amants de passage
Amants détournés
Amants irréels
Pas encore nés
Irréels et parfois absents
Des amants peu présents
Indécents
D'où parfois la lente descente
Décente
Innocente
Vivante
Absente
Fuyant
Je cours et me cache
Me cache des ailes
Me cache d'Elle

Lente montée du chorus
Dernière ou pas descente des petites ruses ordinaires et ignorance des sons et des sifflets de qui sera de nous deux.
Se tenir
A distance
Pour ne pas être
Trop proche
Vitale distance.

(lien là où vous savez)

21.6.08

505 - Un message d'Ellery Eskelin : c'est l'été !

EdkOb,
Why are you giving my music away for free? It costs me many thousands of dollars to make this CD.

Can you please remove these files?

Ellery Eskelin
eskelin@earthlink.net

Ellery Eskelin a raison. De quel droit je dispose de sa musique ?

Pour une leçon, c'en est une, et pas des plus "simples" à gérer. Car elle vient d'un artiste qui cherche à vivre de son art, et rien que pour ça, respect.
D'où le retrait des liens.
J'espère humblement que celles et ceux qui ont téléchargé cette musique auront l'envie de soutenir Ellery et d'acheter ses alboumes, notamment "Quiet Music".

PassantEs, achetez "Quiet Music".

En plusieurs exemplaires, pour l'offrir, pour l'écouter partout.
Sérieux, cette musique devrait être diffusée partout.
Alors... qu'attendez-vous ?

504 - Robin Holcomb - John Brown's body

ROBIN HOLCOMB : piano, voix
EYVIND KANG : viola
STEVE MOORE : trumpet
DAVE CARTER : trombone, glockenspiel

KOEHNE QUARTET
JOANNA LEWIS : first violon
ANNE HARVEY-NAGL : second violon
PETRA ACKERMANN : viola
MELISSA COLEMAN : cello

Disponible chez Orkhêstra international.

Cet alboume est une palette des multiples talents de Robin Holcomb, à la fois chanteuse / auteur et comme pianiste qui n'hésite pas à emprunter les chemins de traverses de l'improvisation.

Ici, nous voguons sur des ruisseaux dans la barque fragile d'un piano où les rares notes s'échappent comme un souffle si léger qu'on a parfois du mal à le percevoir - et pourtant, ses doigts respirent à chaque touche effleurée, des rivières avec des cordes lentes et des allées où la voix belle et douce nous illumine pour les jours sombres et lointains qui hantent nos mémoires.

*** liens supprimés ***

20.6.08

503 - Enzo Cormann - Jean-Marc Padovani - Jean-Marie Machado - "Le Dit de la Chute" Tombeau de Jack Kerouac



Jazz poem de et par Enzo Cormann
Avec : Jean-Marie Machado (composition, piano), Jean-Marc Padovani (composition, saxophone ténor et soprano)

La plupart des débuts se ressemblent.
Comme la plupart des romans.
La plupart des vies s'efforcent de ressembler aux romans qui imitent la vie.
Ma vie est une catastrophe.
Mes romans ressemblent à la catastrophe de ma vie, qui ne ressemble à rien.
Comme la plupart de mes débuts.


Texte complet disponible sur le site d'Enzo Cormann.




Fervent admirateur des grandes figures de la scène jazzistique américaine des années cinquante, l'auteur de Sur la route a souvent relaté dans ses récits les soirées passées à boire et à écouter de la musique dans les clubs de la 52è On sait moins qu'il aimait à grimper sur l'estrade pour interprêter ses poèmes (parfois même les improviser) en compagnie de ses musiciens préférés. Quelques rares enregistrements ont conservé la trace de ces fins de soirées homériques. D'autres ont été réalisés en studio, avec des artistes tels que Steve Allen, Al Cohn, Zoot Sims…
En 1957, Max Gordon, propriétaire du fameux "Village Vanguard", impressionné par sa réputation de lecteur, lui signa un engagement de plusieurs semaines. Entrant soûl chaque soir en scène, afin d'anesthésier son trac, Jack en vint à redouter ces lectures publiques, saluées de sifflets et de ricanements. Pour tâcher de reconquérir un public hostile, il lut des textes d'Allen Ginsberg et de Gregory Corso, des prières, des mantras, improvisa des sermons bouddhiques ou des éloges à l'œuvre de Thoreau ou de Joyce… Rien n'y fit : les new-yorkais branchés venaient contempler la déchéance de l'homme qui s'était fixé pour programme essentiel d'habiter "l'Amérique comme poème, au lieu de l'Amérique comme endroit où se débattre et suer". Ce pathétique épisode de la vie tumultueuse de Jack Kerouac fournit le cadre et le point de départ du "Dit de la Chute", qui tire son titre d'un passage des "Anges de la désolation", roman-récit de 1965 : "Quelle est la Lumière qui nous pousse — La Lumière de la Chute — Les Anges sont encore en train de Chuter — Une explication de ce genre, pas vraiment le genre de truc pour un séminaire à New-York University, m'a permis de tenir pour que je puisse chuter avec l'homme, avec Lucifer, jusqu'à l'idéal excentrique de l'humilité de Bouddha — (Après tout, pourquoi Kafka a-t-il écrit qu'il était un Insecte aussi gros)—" (p326, dans la trad. française de Pierre Guglielmina, Denoël, 1998.) Production et premières représentations : Théâtre d'Auxerre, mai 2003. Reprise : Paris, Maison de la Poésie 15 sept/10 oct 2004. Tournée : Metz, Douai, Blois, TNP (Villeurbanne), festival de Blaye, Figeac, Chateauvallon, Pont-à-Mousson...


Jazz poem, pour reprendre l'expression d'Enzo Cormann qui, avec 2 musiciens issus du jazz, Jean-Marc Padovani et Jean-Marie Machado, revisite Jack Kerouac avec une dramaturgie lyrique et nue.
Nus, les mots.
Nue, la musique.
Nues, les émotions.
Nos corps sont râpes par la toile abrasive de cette oeuvre, comme nos sens sont touchés par les encres noires des mots dits par Jack Kerouac.
Cet alboume sera le témoin d'une oeuvre dense, qui nous fait prendre conscience du poids de nos corps, quand ils tentent de s'arracher du sol pour aller vers les étoiles.
Seuls les mots et les sons s'élèvent.
C'est notre manière à nous d'échapper à la gravité.

Cet alboume rare fait partie d'une trilogie consacrée à ce "routard émotif et universel".

(lien là où vous savez)

19.6.08

502 - Denis ROBERT, (dernier ?) message




Goodbye

Ce texte est ma dernière intervention publique à propos de Clearstream. J’ai pris la décision de refuser toute interview liée à la chambre de compensation luxembourgeoise et de ne plus l’évoquer sur Internet, dans les journaux, à la radio, à la télévision.

Cette décision est douloureuse mais réfléchie. Je la prends après ma lourde et incroyable condamnation pour diffamation (pour un montant de 12500 euros) par le tribunal de Bordeaux suite à des propos vieux de deux ans et plutôt modérés (1) sur le fonctionnement de cette multinationale qui officie dans plus de cent pays, dont quarante paradis fiscaux.

Cette condamnation pour laquelle j’ai fait appel intervient le jour de la dernière audience civile du tribunal de Luxembourg où Cleastream me réclame 100 000 euros en réparation des 421 exemplaires vendus de Clearstream l’enquête dans le Grand Duché. Plus de 237 € par livre (2). C’est aussi le jour où le Parquet de Paris demande, dans son réquisitoire supplétif, mon renvoi en correctionnel pour recel d’abus de confiance et recel de vol de documents bancaires en déformant d’une manière particulièrement malhonnête la réalité de mes enquêtes (3).

Je jette l’éponge.

C’est une victoire de Clearstream, de ses avocats, de ses juristes, de ses dirigeants, des banquiers de son conseil d’administration. Une victoire de la censure.

En écrivant "Révélation$" ou "La Boîte noire" avec le soutien de Laurent Beccaria, aux éditions des Arènes, en réalisant avec Pascal Lorent et Canal plus les dissimulateurs ou l’affaire Clearstream racontée à un ouvrier de chez Daewoo, je ne pensais pas en arriver à cette extrémité. A ce K.O. Je n’imaginais pas subir ce harcèlement et cette entreprise de déstabilisation. Je suis entré dans un cercle vicieux : plus Clearstream m’attaque plus je me défends, plus je me défends plus je prends des risques. En premier lieu, celui d’être taxé d’obsessionnel. Ce que je ne suis pas.

Je me suis battu pendant vingt ans pour la construction d’une justice européenne. J’ai toujours écrit pour informer l’opinion de l’intégration croissante du crime organisé dans les circuits financiers et les processus de décision de nos sociétés mondialisées. Depuis mon travail à Libération à la rédaction de l’appel de Genève ou par mes autres livres et films, j’ai essayé d’informer le public de ce qui se passait dans les coulisses du pouvoir et de la finance clandestine. Mais la partie est devenue trop dure et inégale.

J’ai entrepris ce travail de journaliste avec mes moyens, ma bonne foi. Je le paie cash. Un peu trop. J’ai passé des centaines d’heures à filmer des témoins, recouper des informations, éplucher des listes de comptes, forcer les barrages des secrétaires et des attachés de presse, envoyer les lettres recommandées, questionner des banquiers ou des PDG. J’ai toujours évité les compromissions quand beaucoup de mes détracteurs parmi les journalistes ne connaissent du travail d’investigation que les rendez vous discrets avec les commissaires des RG, de la DST ou les avocats.

J’ai réalisé une enquête de première main, avec des dizaines de témoins différents. Huit ans de ma vie. Nous avons remporté de belles victoires, repoussé plusieurs dizaines d’assauts de banques russes, luxembourgeoises ou de Clearstream devant les tribunaux français, belges, canadiens, suisses et même à Gibraltar.

Mais ce n’est plus possible.

Ma confiance envers la justice et les hommes qui ont à juger de mes écrits s’est émoussée. Les tribunaux sont plus sensibles à l’air du temps et au harcèlement juridique d’une société aux moyens inépuisables, qu’à l’examen des faits. Je suis condamné par des magistrats qui, la plupart du temps, ne connaissent des mécanismes financiers que leur livret de Caisse d’Epargne.

Aujourd’hui en expliquant que des clients douteux se servent de Clearstream comme "d’un poumon à la finance parallèle" , je prends le risque d’être poursuivi. Et condamné. Alors que je peux prouver que des milliers de comptes sont ouverts chez Clearstream dans des paradis fiscaux qui abritent des milliards d’euros. C’est injuste. C’est ainsi.

J’ai le sentiment d’être plus poursuivi et sanctionné en écrivant sur la délinquance financière que si je faisais une apologie du nazisme ou du viol de la vie privée. Au bout d’un moment, cela n’a plus de sens, sinon, celui de donner du travail à l’avocat et aux juristes de Clearstream.

Mon blog est surveillé. En écrivant au jour le jour les fragments de cette histoire, je m’expose trop. Je livre des éléments qui ensuite se retournent contre moi et alimentent des procédures de plus en plus longues et coûteuses. Chaque jour, le chargé de communication de la firme s’y connecte et fait son compte rendu aux avocats de Clearstream. Ce dernier message est donc d’abord pour eux. Vous ciblez vos attaques sur moi, en évitant de poursuivre les auteurs qui publient des livres tout aussi accusateurs, les articles qui s’étonnent de la réputation de vos clients et de certaines de vos pratiques ou même l’Autorité des Marchés Financiers qui met en cause votre opacité. Il vaut mieux s’en prendre à un seul. Je suis celui qui a révélé votre existence. Je dois payer. Voilà, messieurs, vous allez gagner du temps. C’est la dernière fois que vous aurez à lire mes réflexions. Comment dites-vous déjà? "Obsédé, falsificateur, conspirationniste…" Je suis las de lire ces mensonges à longueur d’assignations.

Vous voulez me détruire et me ruiner. Vous vous servez de tout ce qui traîne pour me faire une sale réputation. Peut-être y parviendrez-vous. Peut-être pas.

Vous vouliez que je me taise. Je me tais. C’est paradoxal à l’heure où la jurisprudence européenne tient les journalistes pour "les chiens de garde de l’Information". Et où "Millenium" triomphe en librairie. Un million de lecteurs se passionnent pour cette trilogie et les aventures de Blomqvist, en butte à la délinquance financière. Mais dans la vraie vie, les Blomqvist ont des enfants, des fins de mois et parfois le blues.

De nombreux procès restent en suspend et une commission d’enquête parlementaire européenne est toujours possible. A tous ceux qui m’accompagnent dans ce travail, aux centaines de journalistes qui envoient un message et leur carte de presse pour ma défense, aux magistrats spécialisés qui écrivent des attestations en ma faveur, aux députés français et européens qui me soutiennent, à mes avocats, aux 300.000 internautes qui suivent ce blog, au comité qui m’aide à payer les frais de justice, je dis "merci et persévérerez". Le combat continue, même si je dois me taire.

Denis Robert


Je laisse les clés de mon blog à quelques amis qui tiendront, s’ils le désirent, la chronique non autorisée du capitalisme financier.

Pour ceux que ma défense intéresse, je vous invite à régulièrement jeter un œil sur :
LE BLOG du COMITé de Soutien

(1) Le tribunal de Bordeaux me dénie le droit de mettre en avant le témoignage d’un responsable informatique de la firme qui a attesté effacer les traces de virements de transactions portant sur des sommes importantes. Régis Hempel a maintenu ses accusations en 2002 et 2003 devant une mission d’enquête parlementaire, face à nos caméras, lors des procès en diffamation qui m’ont été intentées. La seule fois où il est revenu sur ceux-ci remonte à 2001 face aux policiers luxembourgeois. Il n’avait, justifiait-il, pas confiance en la justice de son pays. Les magistrats de Bordeaux ont pourtant retenu cette audition pour trancher en ma défaveur. L’article en cause est à lire sur le site du comité de soutien.

(2) Clearstream préfère jouer à domicile. La firme n’a pas bougé en France où le livre s’est vendu à près de 20.000 exemplaires malgré une interdiction le lendemain de sa sortie.

(3) Le réquisitoire supplétif du Parquet de Paris indique que ma thèse serait fondées sur des "microfiches détournées" et viserait "l'utilisation de la chambre de compensation à des fins mafieuses par des organisations russes, à des fins de corruption par des industriels et enfin pour le financement d'opérations spéciales par les services secrets français..." Les magistrats parisiens ajoutent: "Les recherches sommaires menées à la suite de la parution de cet ouvrage devaient amener la constatation de l'inanité de ces accusations."Révélation$" décrit le fonctionnement d’un service interbancaire devenu en trente ans un monstre informatique, domicilié au Luxembourg. Sur la base d'un fichiers de clients, le livre révèle l’existence de comptes non publiés. Les microfiches n'ont servi qu'à retracer une transaction entre une banque mafieuse anglo-pakistanaise (la BCCI) et la Banque générale de Luxembourg.
Je n'ai jamais parlé d'organisation (s) mafieuses russes mais j’ai démontré qu'une banque russe -la MENATEP- dont le dirigeant est en prison et contre qui nous avons gagné tous nos procès (24 au total) avait un compte non publié et non rattaché à un compte principal publié dans Clearstream.
Je n'ai jamais évoqué de corruption par des industriels mais j’ai révélé le fait avéré aujourd'hui que des multinationales comme Siemens, Unilever, Shell ou le groupe Accor y avaient des comptes illégaux.
Le paragraphe sur les services secrets ne représente que dix lignes dans un livre de plus de 400 pages. Le sigle DGSE n'était pas celui des services secrets, mais appartenait à la Banque de France, qui s'en servait pour intervenir anonymement sur les marchés financiers.
Quant à "l'inanité" de mes accusations, aucune enquête n'a été menée par la justice en particulier française. Mon livre "La boîte noire" est sorti un an plus tard et a développé et creusé mes thèses. Clearstream a perdu le procès qu’elle m’a intenté sur ce livre. Nous sommes en appel. Une mission d'information parlementaire a repris mon travail, comme des dizaines de journalistes (Nouvel Obs, Inrocks, Canard enchaîné, AFP, Libé, Point, France Inter, France 2). Nous butons depuis le début, avec cette affaire Clearstream, sur le mur judiciaire des paradis fiscaux qui empêchent toute investigation sérieuse.

La Domination du Monde.

à lire, sur les "paradis" fiscaux....

501 - EST - 7 days of falling




*** liens supprimés ***

5 cent - Ellery Eskelin - Jessica Constable - Andréa Parkins - Jim Black - Philippe Gelda "Quiet Music"




Ellery Eskelin - tenor saxophone
Jessica Constable - voice
Andrea Parkins - accordion, piano and sampler
Jim Black - drums and percussion

With special guest Philippe Gelda - piano, organ and voice (on selected tracks)

disc one
1. coordinated universal time 11:22
2. I should have known 6:32
3. 48 A & B 6:18
4. read my mind 8:01
5. instant counterpoint 10:38
6. how do I know 6:32
7. quiet music 9:12

disc two
1. split the difference 4:43
2. cuarenta y neueve 5:20
3. the curve 12:32
4. let's change the subject 3:56
5. like I say 5:32
6. La Berceuse d'Angela 6:22
7. tomorrow is a new day 22:35

Coordinated Universal Time




The Curve




Instant Counterpoint



Vous pouvez acheter directement les alboumes d'Ellery Eskelin sur son site, c'est ce que je fais...

****Liens supprimés****

18.6.08

499 - Gérard Lesne - Bruno Angelini - Jean-Philippe Viret - Ramon Lopez "Colors" (en attendant 5cent - truc quatre)



Grâce aux questionnements de Raphaël Imbert ou de Bruno Angelini qui visitent aussi bien Mingus que Messian ou Bartok, nous avons compris que mémoire et improvisation appartenaient autant à l’héritage classique que jazz et c’est cette conviction qui nous habite.

La Rencontre de ces quatre musiciens

Gérard Lesne, Bruno Angelini, Jean Philippe Viret, Ramon Lopez, quatre musiciens quadragénaires, lassés des carcans, célèbrent l’éclectisme pour faire valser les étiquettes. Du mépris au respect, de la défiance à l’attirance, de l’ignorance au partage, c’est presque un siècle qu’il aura fallu pour accepter de marier le talent des uns et des autres. Ici, ce n’est pas de jazz et de java qu’il est question, mais plutôt de mémoire et d’improvisation. Mémoire, cette mémoire commune qui nous rappelle qu’adolescents, on écoutait les mêmes musiques, à savoir tout et n’importe quoi. L’improvisation, cette liberté d’être et de jouer ce que l’on est aujourd’hui. Gérard Lesne aime Monteverdi, il aime également Pink Floyd, Massive Attack et Miles Davis ; Bruno Angelini aime Miles Davis, il aime également Olivier Messiaen, Caetano Veloso et Steve Reich ; Ramon Lopez aime Steve Reich, il aime également Camarón, Ali Akbar Khan et John Coltrane ; Jean Philippe Viret aime John Coltrane, il aime également Tom Jobim, Debussy et... Monteverdi.

Jean Philippe Viret. Genèse du projet

À l’origine étaient les thèmes, inspirés évocateurs, puis s’imposèrent les couleurs, primaires, secondaires, chaudes ou froides, puis, comme une évidence, les tableaux ont prix leur place dans cette alchimie improbable, les mots mis ensemble, haikus d’aujourd’hui, sous forme de petits cadavres exquis sont devenus les compagnons inséparables des mélodies de Bruno et Jean-Philippe, merci à toi Ramon pour ta poésie rythmique. Gérard Lesne

zig-zag territoires
Après un "Disque du moment" bleu puis un noir.... quoi de plus naturel que de poursuivre avec ce disque de toutes les couleurs édité par le label Zig-Zag Territoires. Dix couleurs dominantes issues de dix tableaux source d'inspiration des textes écrits par le contre altiste Gérard Lesne. Si le mélange des couleurs primaires peut donner naissance à une infinité de couleurs, le mélange de ces musiciens intéressés tant par la musique baroque que le jazz ou le rock et la musique électronique... bref la musique dans son sens large... ouvre ici la porte à une rêverie infinie.
En fait non seulement la musique et la peinture réunissent ces musiciens mais aussi la poésie : Gérard Lesne a composé des haïkus d'aujourd'hui en forme de cadavres exquis, dont les mots décrivent très justement tant le dessin que l'atmosphère de chaque oeuvre concernée, essentiellement des tableaux de la première moitié du 20ème siècle, on pourra juste regretter que ces textes soient chantés en anglais, langue dont la sonorité est peut-être mieux adaptée à sa voix aérienne, mais l'on peut trouver la traduction française dans le livret qui accompagne le disque. Si bien sûr la voix aigüe et légère de Gérard Lesne est une des caractéristiques essentielles de cet album, les musiciens qui l'accompagnent ont une place tout aussi importante ainsi les mélodies ont toutes été créées par le pianiste Bruno Angelini, hormis la dernière créée par le contrebassiste Jean-Philippe Viret. Le pianiste d'ailleurs assume une place très importante dans cette évocation colorée où l'improvisation reste reine laissant au piano, comme à tous les autres instruments, toute liberté pour s'exprimer amplement dans tous les tons et couleurs lors de cette rencontre musicale d'empreinte surréaliste. Comme le résultat d'un cadavre exquis cet enregistrement est novateur.
Piano Bleu



White : Lyonel Feininger - L'Homme blanc

Brown - Max Ernst - Sans titre 1920 (Difficile à trouver...)

Orange : Giorgio de Chirico - Le chant d'amour

Purple : Fernand Khnopff - En écoutant Schuman

Red : Piet Mondrian - Broadway boogie woogie"

Blue : René Magritte - L'empire des lumières

Cream : Fernand Khnopff - Sapho

Le site www.zigzag.territoires.com vous permet d'écouter des extraits du catalogue, d'acheter les disques, de télécharger les albums et de trouver en exclusivité certains concerts des artistes Zig-Zag Territoires.
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MM Anderson et Attali annoncent la gratuité de la musique, c’est d’oublier qu’il y a autre chose que le web, la radio et les ipod et qu’un temps personnel, intime sera toujours désiré et essentiel pour rester des êtres sensibles, ouverts aux autres.

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17.6.08

498 - Eyvind KANG The Yelm Sessions (en attendant 5cent - truc trois)


Shahzad Ismaily: Drums
Eyvind Kang: Violin, Viola, Cello, Basses, Guitars, Sitars, Drums, Keyboard, Trumpet, Recorders, Bird Ambience, Compositions
Steve Moore: Trombone
Hans Teuber: Bass Clarinet, Clarinet, Flute
Doug Wieselman: Bass Clarinet
Thilges 3: Programming
Dave Abramson: Percussion
Mell Dettmer: Rain Ambience, Echoplex, Korg MS 20
Barbara Fasching: English Horn
Wolfgang Heiler: Bassoon
Taina Karr: English Horn, Oboe, Oboe D'Amore
Jessika Kenney: Voice
Don McGreevy: Drums
Scott Schaafsma: Double Bass
Nikolaus Vogelhofer: French Horn
Gretchen Yanover: Cello

Degenerate Art Orchestra
Kala Ramnath: Violin Soloist
Joshua Kohl: Conductor
Madeleine Sosin: Quijara De Burro

Orchestra Del Teatro Communale Di Bologna
Matt Chamberlain: Hand Drums, Gongs
Marco Dalpane: Keyboards
Aldo Sisillo: Conductor
Walter Zanetti: Guitar

1. The Clown's Song
2. Enter the Garden
3. The Yelm Sessions
4. Fire in Wind
5. Locus Iste
6. Sulpicia Variation
7. Hawks Prairie
8. Hiemarmene
9. Mistress Mine
10. Asa Tru
11. Epoché for Strings

Totalement inclassable, explorant des univers comme rarement un musicien issu du classique ne l’ose, Eyvind Kang est un artiste du Monde.
Il tisse à la fois une œuvre sonore qui emprunte aussi bien au passé qu’à des contrées lointaines, parfois oubliées ou encore inconnues.
Alboume impossible à décortiquer, tant il subsiste une très forte impression d’unité, y compris là où les mélanges sont les plus forts et les « sources » les plus diverses.

Baignant dans des images envoutantes et charnelles, puissantes et apaisées, contemplatives et vivantes, la musique d'Eyvind Kang reste un puissant accélérateur d'émotions.

Il y a là un pan entier de la musique d’aujourd’hui qui se reflète dans les étoiles. Les passantEs cheminent parfois avec grâce, les yeux levés vers le Ciel...

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14.6.08

497 - Beñat Achiary Ramon Lopez Philippe de Ezcurra "Avril" (en attendant 5cent - truc deux)



La filière Lopez & Achiary est déjà présente par ici, (Song of the Spanish Civil War, attention, nouveau lien, voir commentaire 6) pour des chants révolutionnaires de la guerre civile d'Espagne, revus et réinterprétés selon l'angle de vision de Ramon Lopez, c'est à dire à la manière du free-jazz, ce qui semble évident, vu le propos de cette lutte inégale entre les Républicains lâchés par presque tous et les fascistes surarmés qui ont non seulement profité de la lâcheté banale de l'Angleterre et de la France, mais également des luttes internes (lire Orwell).
A croire que les personnes ou groupes de gauche ne peuvent pas apprendre de l'Histoire et surtout de la division.
Mais c'est un autre propos.

Les chants basques (& en anglais aussi !) proposés dans "Avril" ne sont pas du tout un témoignage local d'une culture limitée à une petite zone géographique.
C'est d'abord et avant tout une création musicale et vocale magnifique, tant les musiciens sont au sommet de leur art, musical & vocal.
Il n'est pas question de prouesse, mais de poésie, de musique, de lyrisme et d'universel, par les thèmes abordés et par la beauté fragile qui ressort de cet alboume.
Car ce que montre ces chants en basque, en anglais et les improvisations musicales, c'est bien l'universalité de nos vies et de nos émotions. Partir du local pour embrasser le Monde, et de fort belle manière, voilà le propos de "Avril", ce début de vie dans le cycle des saisons.

Chant traditionnel, poésie, jazz, improvisation, tous les éléments de la vie sont donc réunis pour nourrir à la fois nos voyages intérieurs (tous les chemins des passantEs) et nos envies des Autres.

Ne passez pas à côté de ce trio qui est l'une des plus belles aventures vocales & musicales de nos contrées (encore un peu) libres.

Beñat Achiary, chanteur et percussionniste.
Ramon Lopez, batteur, percussionniste et compositeur.
Philippe de Ezcurra, accordéoniste et compositeur.

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12.6.08

496 - André MINVIELLE "L'ABCD'erre de la volcachimie" (en attendant 5cent - truc un)




Et là, laissons parler les "spécialistes". Non pas que je ne suis pas capable d'en dire des mots, même que ça serait assez marrant, quitte à louper des étapes, pat et épates, mais voilà, j'ai comme une envie de me ... reposer sur d'autres.
Notez, c'est assez occasionnel, même si parfois je fais des emprunts pas toujours sourcés.
Seulement voilà, après ce feu d'artifice vocal, y'a de quoi, parfois, pour rester humble et dire "temps de repos".
Bref, donc sans (m)oignons.

Renaud Czarnes
Jazzman, n° 106, octobre 2004
Choc de Jazzman

Ah ! André Minvielle, « vocal chimiste » et « batteur maigre » révélé au sein de la Compagnie Lubat. Chanteur exceptionnel, ses enregistrements sont trop rares pour ne pas être chers. Minvielle, l'ancien apprenti-horloger, met une nouvelle fois les « pendules à l'œuvre » (comme dit Lubat) et livre un disque-manifeste accompagné d'un livret (une œuvre en soi) pour nous expliquer « l’abcd’erre de la vocalchimie ». Tout, tout est bon pour faire du son, et tout, tout est bon pour faire du sens, dessus comme dessous. Rarement un artiste a donné à ce point libre cours à ses idées. « Je suis pour le côté hybride qui mêle ancien et nouveau, pecno-beat et techno », nous indiquait le chanteur il y a quelque temps. Il n'a pas changé. Micro-reportages, fragments de vies, cloches de vaches, collages, samples, calembours (« Nul n'est censé ignorer la Loire »). Morceaux de bravoure (Balagora, J Fonce, Le Bo Vélo de Babel), chansons à danser (Tambouroundiou, L'Esquinade), ce n’est pas un enregistrement austère qu’on peut entendre, mais des fantaisies à écouter, à regarder (le livret) et pour rire : on se délecte avec les paroles des Chaudrons, écrites par Minvielle en hommage à ses camarades de classe qui chantaient épouvantablement faux ! Évidemment, on pourrait estimer qu'on est assez loin du jazz. Minvielle se situe davantage dans l'expérimentation (sans oublier l'improvisation). Agitateur d'idées, il fouille, farfouille, trifouille mais revient sans cesse à la cadence. D’ailleurs, il le dit lui-même : « La métrique, la métrique, je veux l'avoir et je l'aurai ! »


Frédéric Goaty
Jazz Magazine, n° 552, octobre 2004

C'est parti ! Minvielle fait vibrer sa crécelle de grillon-griot. Les mots crépitent. Volées de bois vert, et pourtant ça prend feu ! Unique ce loustic ! Alphabétique (l'abcd'erre, quel concept !) et désalphabétique, voyelles et consonnes valsent à tous les temps, c'est excitant. Humoristique sa cabalistique linguistique. Mystérieuse mais pas incompréhensible : frénétique, méthodique, vocalchimique et phonographique, journalistique, politique, ethnographique (« Le medium, c'est le message », et inversement), signifiante, mais pas insignifiante (jeux de mots pas laids qui claquent sur le palais). Minvielle, l'enfant des mots, persévère sans perdre ses vers en cours de roots. Le français sur tous les tons (mettons bien l'accent là-dessus), rythmé-rappé-tchatché-dévoré comme un cri de Munch inversé (sli tno élov el uaelbat sec snoc àl !), c'est lui. Minvielle tisse sa toile, connecté sans fil à tous les chants et les dires et les mots et les maux et les joies du grand village — la « villagisation globale » ! Minvielle est là, Minvielle est grand, c'est notre maître-fou de la rime riche, slammeur en VF, rappiste taille XL. Ne manquez pas ça (disque d'abcd'émoi, évidemment).


André Minvielle, voix, chant, table, sampler, bouteille, percussion, guimbarde, cloches, trompette de l'Est, accordéon, bambou des Landes, harmonizer, batterie, piano, porte-voix, sac plastoc, diapason, balais • Sylvain Guérineau, saxophone • Didier Petit, violoncelle et voix • Francis Marmande, Svante « Stiky » Jacobsson, contrebasse • Marc Perrone, Lionel Suarez, accordéon • Stéphane Bissières, Julien Sermet, guitare acoustique • Jean-Paul Raffit, guitare électrique • Bernard Lubat, basse synthé • Fabrice Viera, Yohan Scheidt, tambours • Arno Tartary, tres

La liste des titres est déjà tout une aventure de parlotte, que je ne sais même pas comment m'en dépatouiller.
Allez, je tente ;)

1. A. avertissement
2. B. balagora
3. C. c'est manifheste
4. D. 3d
5. E. les chaudrons
6. F. naviguer
7. G. point g
8. H. bèth cèu de pau
9. I. ii
10. J. j fonce
11. K. o.k.o
12. L. lagenaria
13. M. manuel
14. N. c'est non
15. O. photomatonomatopée
16. P. ppp
17. Q/r. barataclau
18. S. sigle
19. T. tambourondiou
20. U. unissons
21. V. l'esquinade
22. W. wah wah
23. Xyz. le bovélo de babel


*** lien supprimé ***