29.8.07

241 - Michel



Ce n'est pas parce que ma musique plaît qu'elle est pour autant commerciale. J'essaie seulement d'appliquer de plus en plus la leçon des grands maîtres: moins, c'est toujours plus.

Michel Petrucciani

26.8.07

240 - Marilyn CRISPELL & Annette PEACOCK


Définitivement au-delà de la musique.
Ce double CD hommage à la musique d’Annette Peacock représente à la fois l'idée de la musique, et ce qui se trouve après, et autour de la musique.
Un disque univers. Une métaphore et un continent.
Un univers infini, qui ouvre sur d'autres émotions, des sentiments inconnus, des sensations jamais "finies", toujours en chantier.
Chaque notes, sons, lignes, harmonies, sont faites de retenues, de suspensions, d'extases, d'attentes. Cet infini silence qui est sculpté par les notes, qui n’existe que par elles. Ce désir enfin exprimé. Cette pulsion sourde, feutrée, vitale, qui évolue avec nous.
La musique n'est là que pour ouvrir des espaces entre les sons, territoires jamais encore atteins, sauf par magie.
Cette musique est magique.

Et la grâce arrive à chaque secondes, magnifiée par la voix d’Annette Peacock, rare. Si rare que la musique de Marilyn permet cette absence par tous ces univers à portée de sens qu’elle créé et façonne en permanence.

Douce et tendre apnée, suspension du souffle, sculpture sonore et silencieuse, retenue et émotion.

Vie.

Disque : 1

1. Nothing Ever Was, Anyway [Version 1]
2. Butterflies That I Feel Inside Me
3. Open, to Love
4. Cartoon
5. Albert's Love Theme
6. Dreams (If Time Weren't)

1. Touching
2. Both
3. You've Left Me
4. Miracles
5. Ending
6. Blood
7. Nothing Ever Was, Anyway [Version 2]


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25.8.07

239 - Tiny Bell(e) Trio et les âmes errantes





Sam Hill
At Dusk
Prolix
Loopy
One Shot
Nicht so schnell, mit viel Ton zu spielen [R. Schumann]
Gowanus
Wandering Souls
Ferrous

Tiny Bell Trio :
Dave Douglas, trompette
Brad Shepik, guitare électrique
Jim Black, batterie


S'il est questions de chants pour des âmes errantes, ce sont celles de Booker Little et de Roland Kirk, les musiciens qui ont influencés Dave Douglas.
Ce trio étonnant distille un alcool à base de mélange. Au blues s'ajoute la mélancolie, des airs des Balkans, et une solide et très élevée foi, pas dans sa version religieuse, mais foi dans la musique comme passeport universel.
Le repertoire est passionnant de bout en bout, il n'y a pas l'ombre d'un seul temps mort sur cet alboume chaudement approuvé.

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238 - Black Splay (AlasNoAxis 2)








Jim Black (drums)
Chris Speed (tenor saxophone, clarinet, keyboards)
Hilmar Jensson (electric guitar)
Skuli Sverrisson (bass)

1 Aloe Evra
2 iCratic
3 Cheepa Vs. Cheep
4 You Were Out
5 War Again Error
6 Ble
7 Myndir Now
8 Ant Work Song
9 Awkwarder
10 Blissed - (Selfchatter mix)

Jim Black qu'on a découvert notamment derrière ses toms et ses cymbales au sein du "Tiny Bell Trio" de Dave Douglas ou du superbe trio d'Ellery Eskelin, s'affirme aujourd'hui comme l'un des acteurs décisif de la scène new-yorkaise.
«Ceux qui suivent de près les milieux du jazz moderne devraient bien connaître le jeu absolument unique du batteur Jim Black. Ce musicien d'à peine 33 ans a en effet déjà a son actif une quantité impressionnante d'enregistrements et on peut affirmer qu'il a contribué à transformer radicalement le rôle du batteur de jazz moderne. Comme le batteur de rock / jazz progressif Bill Bruford, Jim Black se distingue de plusieurs de ses pairs par ses fusions hétérogènes de rythmes traditionnels syncopés ou de backbeats inhabituels avec des polyrythmes complexes. Ce jeune homme au style inventif, qui a fait irruption sur la scène du jazz aux côtés de l'excellent saxophoniste Tim Berne et de son groupe novateur "Bloodcount", a aussitôt été remarqué par plusieurs amateurs.
L'engagement musical considérable de Jim Black auprès de musiciens reconnus et audacieux tels le pianiste Uri Caine, le saxophoniste Ellery Eskelin, le trompettiste Dave Douglas, les saxophonistes Chris Speed et Tim Berne,pour ne nommer que ceux là, lui sert de tremplin pour son premier projet comme leader "Alasnoaxis" avec Winter & Winter.
Outre ses collaborations durables avec quelques-uns uns des poids lourds du jazz moderne, le batteur a également participé aux enregistrements d'étoiles montantes, dont le pianiste-compositeur Satoko Fuji, le guitariste Ben Monder, le claviériste Jamie Saft et le trompettiste Cuong Vu. Quel que soit le groupe ou la musique jouée, Jim Black apporte une contribution essentielle. Le jeu immédiatement reconnaissable du batteur, son étampe indélébile font qu'il se démarque : les années passées à se frotter aux meilleurs lui ont en effet apporté une formation que ne saurait fournir aucune institution - même s'il a également fréquenté la prestigieuse Berklee School of Music de Boston, Massachusetts.» Glenn Astarita
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20.8.07

237 - Sylvie Courvoisier Abaton




ABATON (2003)

ABATON
The Trio invests new life into the formation of violin, cello and piano.

CD 1 : 4 compositions of Sylvie Courvoisier.
CD 2: 19 improvisations.

Mark Feldman violon
Erik Friedlander Violoncelle
Sylvie Courvoisier piano, composition

The Trio ABATON (Sylvie Courvoisier, Mark Feldman, Erik Friedlander) works to continue the tradition of composer-performer-improviser central to "concert" music of European Tradition in Century’s past.The composed works intergrate improvisation in a organic way resulting from the synthesis of musical language between the improvisations and the actual compositions, which though contemporary, employ a narrative approach based on the traditions of classical chamber music.By taking this approach, the trio ABATON infuses a exciting visceral quality into contemporary chamber music. Tonight, they will perform compositions from their new ECM CD and also some totally free improvisations using the language consistent with their compositional approach.


ABATON


Abaton, du grec a, exprimant la négation (ne pas), et baino, je vais...ou de l'anglais, a, une, et baton, baguette de chef d'orchestre.

Abaton est surtout cette ville à localisation variable, que personne n'a jamais atteinte."Les voyageurs en route pour Abaton errent pendant des années sans jamais réussir à jeter le moindre oeil sur la cité. Un petit nombre, cependant, a eu la chance de la voir s'élever légèrement au-dessus de l'horizon, au crépuscule.


Inexplicablement, cette vision leur a causé soit une grande joie, soit une douleur immense... Sir Thomas Bulfinch, qui aperçut les contours de la ville entre Glasgow et Troon, prétend que ses murs sont jaunâtres et qu'une musique qui ressemble à des sons de cordes s'échappe de l'intérieur des portes. Mais rien n'est moins sûr."


- Alberto Manguel & Gianni Guadalupi,Dictionnaire des lieux imaginaires, 1998.

- Sir Thomas Bulfinch, My Heart's in the Highlands, Edimbourg, 1892.

Disque 1

01. Lanicum
02. Orodruin
03. Poco A Poco
04. Abaton


Disque 2
01. Icaria 1
02. Imke's
03. Icaria 2
04. Clio
05. Nova Solyma
06. Spensonia
07. Octavia
08. Icaria 3
09. Sonnante
10. The Scar Of Lotte
11. Turoine
12. Archaos
13. Ava's
14. Brobdingnag
15. Calonack
16. Precioso
17. Sekel
18. Izaura
19. Narnia


Compositrice et pianiste suisse exilée à New-York, Sylvie Courvoisier fait déjà le tour du monde que ce soit avec ses propres groupes (Mephista, ...) ou en tant que "side woman" aux côtés, entre autres de John Zorn, Tony Oxley, Fred Frith, Jacques Demierre... Grâce à un panel de formations variées, du duo au quintet, elle poursuit une recherche permanente autour du son et des tonalités, s'entourant d'instruments "classiques" et d'autres plus inattendus dans le jazz et la musique contemporaine, comme l'orgue de barbarie, le tuba ou les métronomes...
Pour cet album, son premier sur le label allemand ECM, on la retrouve au côté de Mark Feldman, l'un des violonistes contemporains les plus prolifiques (plus de deux cents enregistrements) et Erik Friedlander (déjà croisé lors du "MTV Unplugged" de Hole) pour une création en deux volets (et deux cds) découpée en quatre compositions et dix-neuf improvisations. Les libertés y sont le maître mot puisque Sylvie Courvoisier entend elle-même par composition une « improvisation, en beaucoup plus lent (...), plus réfléchie, revue et corrigée ».
Tout n'est alors que pièges et surprises. Formes, intervalles, tonalités, modulations, contrastes et styles disparaissent et permettent à l'auditeur attentif de découvrir une poésie et une lumière derrière toutes ces destructions. Le langage, même s'il semble étranger au premier abord, devient compréhensible car sensible, tactile... Devient-il alors un rêve ? Nul ne sait, mais vous entrez dans un sanctuaire où les clefs de la compréhension n'existent pas, seules les sensations, poussées dans leurs retranchements, demeurent.
En excluant les limites, Sylvie Courvoisier réalise sans doute avec Abaton un album déroutant pour un novice, pourtant cette réalisation est sans aucun doute l'un des plus beaux apports de cette fin d'année à la création contemporaine...
krinein


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236 - Just before the dawn...


Marty Ehrlich : clarinet, bass clarinet, alto sax, flute, wooden flutes
Vincent Chancey : French horn
Erik Friedlander : cello
Mark Helias : bass
Don Alias : percussion

Titres

1 Spirit of JAH
2 Thickets
3 Mudpie Anthem
4 Dance No. 1
5 Flight
6 The Folksinger
7 Side by Side
8 Underground/Overground
9 Eliahu


The second Darkwoods Ensemble recording for multi-woodwind instrumentalist/composer Ehrlich is a true winner, and a progressive jazz icon for the '90s. To paraphrase Ehrlich's own description of his music "Sounds startle the air... birds call across as if the light won't come... these sounds will find a center or the center will change... metal hued breath across strings... birds in the darkness, waiting for no one... open the door, wake these sounds, just before the dawn." Ehrlich is assisted in this quest by French horn player Vincent Chancey, bassist Mark Helias, cellist Erik Friedlander, and percussionist Don Alias. At their most free and uninhibited, the group digs in on "Side By Side" with Ehrlich's clarinet setting off some unison lines and a cello-bass-conga groove bridge, or there's the scatter shot improv, prompted by serious bass clarinet and goofy French horn, with terpsichorean tuneful unison during "Dance #1." Elephantine clarion calls from Chancey with other animals chattering on a freely associated "Underground/Overground" is a prelude for swooping bird sounds via the strings and quite soulful unison horns in this segmented piece. Also highly developed is the risky "Flight" starting as a whack waltz, going to multi-faceted lighthouse beam spotted melodies, and an intense, free bridge that suddenly stops, making way for introspective, collective meditations. As complexly written is "Thickets," with haunting cello, ethnic percussion, minimalist, repeated clarinet and NYC urgent traffic motifs. A more mournful bass/cello/alto sax informs "Mudpie Anthem" with additional chamber-like counterpoint. The most tuneful asides are the wood flute/percussion Afro-Cuban groove of "Spirit Of J.A.H." (for Julius Hemphill), the heavy bass/bass clarinet ostinato of "Eliahu," and the lilting, beautiful, tuneful flute/plucked cello/shaker percussion beaut "The Folksinger." This music needs to be heard by all who love a good joust from improvising musicians who fully understand shadings, nuance, power and glory. Highly recommended, and a high point in Ehrlich's substantial discography.
Michael G. Nastos, All Music Guide

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19.8.07

235 - Madredeus (re-up & new)


L'alboume des remix de Madredeus.

Comment imaginer que cette splendide et majestueuse formation acoustique de fado assez anti-conformiste, magnifiée par la voix inouïe de Thérésa SALGUEIRO, puisse se préter au remix, aux machines, à la patte électronique de quelques DJ évoluant dans des mondes musicaux différents ?
Ce mélange est un coup de maître.
D'où ce re-up indispensable.

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13 titres intimistes, bouleversants, mélancoliques, nostalgiques.
Un rêve dont on ne voudrait qu'il ne cesse jamais ...

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234 - Anseio (Angoisse)



Greenpeace et Madredeus se sont associés pour produire un clip vidéo qui dénonce la destruction des dernières forêts anciennes du monde.

Le single de Madredeus, Anseio ("Angoisse"), est un chant passionné, qui exprime l'angoisse de l'homme face au devenir de l'humanité et le tourment causé par l'actuelle dégradation de la planète. Les images de ce clip proviennent de Greenpeace.

Soutenez Greepeace

Anseio
Pela visão
final
Da sociedade
Vagueio
Entre ilusões
Seguras
Soe a verdade

Confesso
A impressão
De pouca
Sensibilidade
E peço,
Numa canção
Um pouco de actualidade

Anseio
Pela visão
Total
Da nossa idade
Levada
Entre versões
Contrárias
Da realidade

Confesso
Que não perdi
Ainda
Toda a vontade
De ter
A fotografia
De toda
A humanidade

Anseio
Uma razão
No meio
Da confusão
E espero
Vir conversar
Contigo
Quando parar

18.8.07

233 - Chère An


An Pierlé vient de Belgique. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'An inspire à un maximum de subtilités. Outre son charisme naturel, cette petite frimousse possède beaucoup d'atouts pour émouvoir, à commencer par le caractère puissant de sa voix. La chanteuse, virtuose du piano, se fait accompagner de cordes vibrantes et ombrantes, à commencer par le titre "Sorry' qui ouvre "Helium Sunset' en côtoyant des mélodies familières qu'auraient certainement bien voulu écrire les Sixpence None The Richer...car c'est peu dire que Pierlé va plus loin, beaucoup plus loin. "Nobody's Fault' sans être un poil trip-hop vous catapultera très haut pour le reste de l'album, grâce à la voix de Koen constituant un duo mémorable. Le 2nd choc s'intitule "Medusa', s'assimilant à une véritable léthargie poignante, mélodieuse, immédiatement adoptée par vos sens... "Sing Song Sally' évoque de loin le "Peplum' de Blur et "Leave Me There' les chuchotements plaintifs de Sophie Moleta...Dans cet univers éclectique où tout converge vers la naïveté musicale et l'esthétisme mélodique, on s'aperçoit vite qu'Helium Sunset' est inclassable. Et belge, à l'image de ces culbuteurs marginaux que sont Deus et Zita Swoon. Vous y trouverez autant de trip-hop que de country, autant de folk apaisante que de rock torturant et brutal. A vrai dire, bientôt, lorsque vous réécouterez un de vos albums de Suzanne Vega ou de Nikka Costa... vous vous direz "Ah oui, ça ressemble à An Pierlé !'C'est tout simplement très fort.
Dude
Trip-hop

Coté sunset, le ton est donné par "Sorry", morceau jazzy servi dans son écrin de piano et de velours sur lequel An déborde de sensualité, l'inquiétant "Nobody's fault", le chaleureux "Kiss me". Sur ces trois morceaux-là, An Pierlé démontre l'ampleur de la relation passionnelle qu'elle entretient avec son piano, à la façon d'une Tori Amos. Enfin le tableau se complète par deux derniers morceaux "Leave me there" et "Walk ", qui, sur un goût de trip-hop acoustique, laissent définitivement tout le poids du soleil couchant sur les épaules.
Xavier Georges © Sefronia

Was macht die Ausstrahlung, den Erfolg von Sängerinnen wie Beth Gibbons, Björk oder Skye Edwards aus? Vielleicht setzen sie mit ihren Alltagsbeschreibungen, Geschichten und Träumen unserer immer ungeliebteren Welt eine poetische Sensibilität entgegen. Vielleicht bringen sie eine Ästhetik hervor, mit der man im Zeitalter des zunehmenden Zynismus etwas anfangen, der man sich hingeben kann. Eine neue Künstlerin mit einer vergleichbaren Persönlichkeit ist die Belgierin An Pierlé.
Pierlés Debutalbum "Mud Stories" erschien 1999. Obwohl es 23.000 Kopien allein in Belgien und Holland verkaufte, ließ sich die Newcomerin nicht darauf ein, das Rezept zu wiederholen. Im Januar unterschrieb sie einen Vertrag bei Artfull/Fulfill, dem Label von Future Sound Of London, The Devils, Gary Numan, Marc Almond und den Sparks. Pierlés dort unlängst erschienenes zweites Album "Helium Sunset" hat für Überraschung gesorgt. War "Mud Stories" ein vor Energie und Frohsinn strotzendes Werk, hat sich An Pierlé auf ihrem "schwierigen Sophomore-Album" als gereifte Künstlerin offenbart, die subtile musikalische Komplexitäten mit Pop-Appeal zu verbinden weiß.
Aus sicherer Quelle ist bekannt, dass die zwölf Songs von "Helium Sunset" in unzähligen, endlosen Nachmittagssessions von An Pierlé und ihrem Lebensgefährten Koen Gisen auf Keyboard und Gitarre komponiert wurden. Letzten Sommer schloss sich das Paar in einem zum Studio ausgebauten Dachboden in der Nähe des Hauptbahnhofs Gent-Dampoort ein. Zutritt hatten lediglich ihre Gastmusiker, Produzent Karel De Backer und Soundengineer Patrick Van Neck.
"Wir haben überwiegend akustisch aufgenommen,", beschreibt An Pierlé. "Mit viel live eingespieltem Schlagzeug aber genau so vielen Overdubs. Dabei kam es uns auf einige "Details" an", schmunzelt sie beim Erzählen. "So haben wir unseren Gastmusikern stellenweise Dinge aufgetragen, die ihnen eher schwer fielen." Ein Metal-Drummer etwa musste einen langsamen Beat mit Besen auf einem zerschossenen Jazz-Drumkit spielen. Einzelheiten wie diese haben dem Album eine gewisse Reibung und eine spezielle Atmosphäre verliehen.
"Helium Sunset" ist voller mysteriöser Zwischentöne. Die LP fasziniert mit ihren warmen Hintergründen und subtil arrangierten Melodien, in denen das Offensichtliche grundsätzlich vermieden wurde. Der Album-Opener "Sorry" ist eine dieser soften Balladen, auf denen das Piano mehr gestreichelt als angeschlagen wird. Der Text könnte ein kurzer Brief sein, den An ganz in sich versunken in einem Straßencafe geschrieben hat. Oder eine Nachricht, die sie, etwas neben sich stehend, auf jemandes Anrufbeantworter hinterlässt. "As Sudden Tears Fall" flirtet mit einer Art psychedelischem Alternative-Country-Feeling.
"Nobody´s Fault", ein Duett mit Koen Gisen, bringt chopinesque Akkorde in einen sehr, sehr langsamen, melancholischen und anrührenden Song. "Sister" treibt zwei Cellos, Gitarre und Piano in die Arme von Pop á la Roxy Music. Die wärmende Stille kehrt mit dem einfachen, tagträumenden "Kiss Me" zurück, in dem der Gesang so intim aufgenommen worden ist, das man schon fast das Gefühl hat, sie hauche einem diese Ballade direkt ins Ohr, während die Band wie in einer Bar spielt, in der gerade die Stühle hochgestellt werden. Der Titelsong "Helium Sunset" ist ein unter die Haut gehender Walpurgisnacht-Song, geheimnisvoll, mit "gotischen" verwarpten Akkordeon-Klängen und Waldgeistern, die auf kleine Trommeln schlagen. Leichtfüßige Lethargie macht auf "Medusa" ganz benommen, ein Titel, den Nick Cave bestimmt gern im Repertoire hätte, während "Once Again" eine Hommage an Neil Young und Nick Drake sein könnte. "Helium Sunset" ist warmer, unaufhaltsamer Treibsand, der einen mit seinen universellen Stories, immer in der Nähe der Ironie, schließlich und gänzlich einsaugt. Die sensible Seele von An Pierlé scheint alle Orte aufzusuchen, die wir selbst höchstens erahnen, uns jedoch nicht zu begehen trauen. Möglicherweise träumt sie bereits die Songs ihres nächsten Albums. Bis dahin reicht dieses noch eine ganze Weile.
An PIERLE interview


Sorry

Say you will
Don't be shy
I'll ask nothing
But your time
In return
I'm concerned

I'm so sorry
I can't do this much better
In front of you
Though I try
I hurt you

By the strange things I never can tell
'Cause I've got them all covered so well
You can't name them nor solve them
Without getting involved

I'm surprised
never thought
I'd be shy
Always joke
Always smile
Showing off

I'm a jester
I'm not nice
I'm flirtatious
But I'm scared
Deep inside

Still the same things we never can tell
'Cause we've all got them covered so well
You can't name them or solve them
'Cause you're getting involved

Hahahahaa
Hahahahaa

No I'm serious
Thought I try
It's my search for
the things I hide from myself
Stupid me.



Nobody's fault

I've done it again
Something
Forced me to
Another piece in my collection
of plays with you

I've done it again
even
several times
I guess it really takes a lot of beating
before you cry

Alright, I've been blind
Some things won't ever change
And if I'm being inconsiderate
I'm ashamed

And it's always something different
The grass is greener on the other side
I guess I've always been a dreamer
With a dirty mind

But it's
Nobody's fault
And if
Someone arranged this for me
getting his kicks out of it
It's not my fault

I've done it again
I was
weak again
I guess I lost my chance of heaven
Before it came

Alright, I've been blind

If something ever happens
And I've no chance to say goodbye
This is my way to say I'm sorry
One last time
But it's nobody's fault


Kiss me

Oh my love
Cover me
Melting down
Chemistry
High above
Touching your skin
Till the last of the distance
fades in
I cover you up in your shell
Make us forget
Make us well

Ooh Kiss me down

Oh my love
Come to me
Make us watch
Make us weak
For Mr. Coolwind
offers to match at first sight
Sensory nerves say it's
alright

ooh kiss me down


Leave me there

Leave me there
By the fire
Cover me
with a blanket
over my dead body
Hold on
Take a sandwich
And keep me
company
'Till I
SSSSSSSleep
Over my dead body
I'm so cold

Leave me here
Think of nothing
Or tell me everything
About
Ussssssssss
I'm so cold

We're walking
Closely together
In the park
at night
almost full moon
for lunatics and lovers
I'm worth of you

Darling
I'm looking for protection
after ten days of rain
Everything is soaking wet
Baby does make me
Forget
He said: "Oh what a love"


Walk

So if you'd walk
a thousand miles
until you'd reach our home tonight
We'd set fire
for everything
So what d' you think

Through heavy snowfall
And bitter cold
I hope you're packed
in solid clothing
Your shiny mooses
don't need to rest
It's for the best

Maybe it is true
Love's to bleed
True love
Is to need
Sometimes
It flows to the sea
That's why you always come
Back to me

With jam & coffee
and toasted bread
On sunday morning
We'll talk and site
And we're surprised
That we are blessed
Such happiness

You're so attractive
You're salty smell
's my favourite flavour
I live to tell
That by tonight
You will be there
Come, I'm in need

True love
To need, we have
Agreed
True love don't need no receipt


Tracklist :
1. Sorry
2. As sudden tears fall
3. Nobody's fault
4. Sister
5. Kiss me
6. Helium sunset
7. Medusa
8. Once again
9. Sing song Sally
10. Leave me there
11. Walk

Bonus :
1. (Il est 5 heures) Paris s'éveille
2. Sing Song Sally
3. Sister
4. 18 Nicotene
5. Medusa
6. Nobody's fault
(lien dans le commentaire)

232 - David S Ware Quartet "Freedom Suite".... Salut Max

En 1958, Sonny ROLLINS (ténor) avec le bassiste Oscar PETTIFORD et le batteur Max ROACH, nous bousculent avec une Freedom Suite en quatre mouvements. Désormais un classique de jazz et de musique improvisée, une revendication furieuse et sans concessions pour les Droits civiques.


En 1960, Max ROACH insiste : "We insist, Freedeom Now Suite".



Et puis arrive David S WARE, qui reprend la "Freedom Suite" de Sonny ROLLINS, en quartet.
Enregistrement hommage essentiel, indispensable, autant que les deux précédents.
David S WARE est bien le continuateur de ROLLINS, AYLER, COLTRANE...

David S Ware : tenor
Matthew Shipp : piano
William Parker : contrebasse
Guillermo E. Brown : batterie



Max Roach est mort mercredi 15 août à New York, à l'âge de 83 ans. Salut l'ami.

16.8.07

231 - Hear Emily...

Les notes de la pochette du premier album solo d'Emily HAINES sont de .... Robert WYATT.
Mais cet album n'est pas seulement indispensable pour ce motif, car en plus, c'est un alboume totalement réussi, de partout.

Emily illustre par sa voix et sa musique l'expression "tomber sous le charme". Et une fois tombé, que c'est beau...

(lien dans le commentaire)

230 - Trio


Parfois, au détour d'un instant de silence intérieur, il est possible d'être en désaccord avec soi-même, de sentir une rupture importante, une disharmonie. Cela n’est pas du « spleen » (car même en pleine lumière éclatante et entouré d’amiEs bienveillantEs, on n’y échappe pas), ni une forme de nostalgie (ce n’était pas mieux avant, et ce ne sera pas meilleur demain, il faut en terminer avec ses croyances banales et linéaires), mais simplement une respiration.

Parfois douce, ou à d’autres moments brutale, cette chute du soi, cette division marquante nous éloigne autant de nous-même que des autres, de l’Autre.

Alors, il est temps d’écouter Trio. Ce sera là le remède, l’unique et magnifique remède à la disharmonie intérieure qui peu parfois vous toucher.

Marcin Wasilewski (piano), Slawomir Kurkiewicz (contrebasse) et Michal Miskiewicz (batterie) forment depuis quelques années l’immense trio qui accompagne Tomasz STANKO sur ses 3 derniers alboumes.

Et voici donc le moment pour eux de jouer « solo » en trio. Une merveille de douceur, de cohérence paisible et d’harmonie retrouvée pour celui qui prête l’oreille, et se laisse emporter dans cette sérénité.

Ce paysage musical est un réparateur d’âme. N’hésitez pas à y plonger.

(lien dans le commentaire)

229 - D'étranges Reines Futures, si belles... Future Queens volume 7 / VA Potlatch 21



C'est Semo, de ce blog magique et musique, Prostrate before a periwinkle, qui est à l'origine. Aux débuts.

Depuis quelques temps, déjà, il mène ses compilations "Future Queens" (
voir l'origine des Future Queens) vers des rivages étonnants, nous faisant chaque fois découvrir des paysages musicaux uniquement féminins. Ses compilations recèlent cette part inavouée qui est en nous tous, et c'est aussi pour cela que ce choix délibéré de ne proposer que des voix féminines est aussi beau.

Ainsi, un jour, Semo me propose une rencontre "Future Queens /Potlatch". Comme c'est quelqu'un de très discret et en même temps de très respectueux, il me fait le cadeau de la première publication, et de la magnifique pochette. Je suis très touché par cette rencontre, merci encore, cher Semo.

Et c'est avec beaucoup de plaisir que je vous propose donc, ici, maintenant, 2 compilations.

"Future Queens" volume 7 :

1 Zeena PARKINS The Butcher Shop. A Month Later. Morning. Amalia And Mariana Are Working. Clemente Is In His Crib
2 Pauline FALKNER Dliab is a Gottesgob
3 BRITTA Ho Chi Minh
4 Balzima CIMITDORZIEVA & IRINA Untitled
5 The SOVIETTES Paranoia Cha Cha Cha
6 Bebel GILBERTO Samba da Benção
7 Elsa ALBONICO Le Scarpette
8 Cleoma FALCON Mon bon vieux mari
9 QUARKS Königin
10 Jeanne ADDED & Vincent COURTOIS I carry your heart
11 Evelyn PETROVA & Simon NABATOV Posidelki
12 GOD IS MY CO-PILOT Vot Vot Ja Niin Niin
13 MELT BANANA Ketchp-mess
14 Cathy BERBERIAN Sequenza III (Frauenstimme)
15 The 5678s Woo Hoo
16 DEB'BORA & Steve BERESFORD Sentimental Journey
17 BEBE Malo
18. L7 Diet Pill
19. Iva BITTOVA & Vladimír VACLAVEK Sto
20. Ann MAGNUSON & John CALE Helmut Newton Told Me...

Potlatch 21 :


1 SHREE MA praise
2 The TINY closer
3 Emily HAINES crowd surf off a cliff
4 DEAR EUPHONIA naked befor you
5 Mina AGOSSI vesoncio
6 Pura FE Follow your heart's desire
7 Marie BOINE Liegga gokcas sis' (In a blanket of warmth)
8 Meshell NDEGEOCELLO bitter
9 Hope SANDOVAL susanne
10 Jane BIRKIN & Yosui INOUE canary canary (tokio version)
11 Patricia BARBER if i where blue
12 Susanne ABBUEHL & Stephan OLIVA my one and only love
13 Cat POWER I Love You (Me Either)/Je T'Aime Moi Non Plus
14 Hanne HUKKELBERG pynt







La première page, les tous premiers mots. Par quoi commencer ? Quel sera le début ? Le grand livre est toujours posé au bout de la grande table . Parfois, il l'ouvre au hasard, survole les mots, les phrases. Tourne les pages, distrait, dérouté, absent. Ne trouve pas l'origine. Puis s'en retourne chevaucher les rouleaux, se hisser sur les vagues. Le livre de ses vies reste un mystère qu'il ne résoudra jamais, mais qu'il peut parfois tenir dans sa main grande ouverte. Toutes ses vies dans sa main...

Elle : Remplace des pages. Change l'histoire. Ne modifie pas le volume, invente d'autres vies. Celles dont il rêve. Elle n'a pas toujours été silencieuse. Parfois même, Elle se souvient qu'autrefois Elle parlait de ses vies inventées. Mais pas à Lui. A d'autres. La roue tourne. C'est Elle maintenant qui forge des destins. Qui invente ses lendemains.

Les oiseaux ont des ailes parce qu'ils volent, dit-Elle. Elle invente les ailes, pour l'envol de Lui. Toutes les nuits, Elle réécrit ses souvenirs. Tous les matins, il se souvient. Et raconte, sans fin, ces instants divins. Où qu'Elle soit, il lui parlera. La ligne floue du regard se perd, revient, cherche ses lieux de mémoires pour mieux y puiser de l'étonnement.

Toujours surprendre, ne jamais se lasser des marées qui laissent sur la plage des mots à illuminer. Alors de retour vers ce grand livre immobile et changeant, il retrouve aussitôt le goût de la vie. Des débuts de sa vie, de son enfance lointaine qu'il découvre à nouveau, intacte, essentielle, puissante. De toutes les fois où il trouvait que les jours étaient trop lents, de toutes les fois où il s'époumonait à hurler dans le silence des après-midi, de toutes les fois où la crainte de l’après le rendait secret et insouciant.

C’est le soir, il remet son chapeau, se dirige vers la table, et reprend une dernière fois pour aujourd’hui l’histoire changée de sa vie.
Demain, Elle aura à nouveau réécris son histoire. Demain, Elle aura façonné de ses rêves une nouvelle vie. Tous les jours sont des débuts. Tous les soirs des récits. Déjà, sur un coin de table, il dresse la liste des lumières et des bouée, entends les chants futurs des prochaines soirées, voit son regard vaciller dans la lueur des bougies, laissera les voix parler de toutes les passions, lui dira ce qu'Elle ne sait pas, rendra réel par Elle toutes les reines futures de nos paysages intérieurs.


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