Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché... Alors, on saura que l’argent ne se mange pas. GERONIMO
29.5.11
28.5.11
24.5.11
Tout change, rien ne change (*)
(*)
« Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change »
Le Guépard, Tomasi di Lampedusa
Potlatch 43 - Sans mots, écoutez-les. Nus.
01 - Charming Hostess - Hangman Devil Man
03 - Islaja - Ihmispuku
18.5.11
Le fascisme
[...]
Le fascisme, puisqu'il faut bien le nommer, est une pratique plus qu'une philosophie. Elle est, comme telle, souvent insidieuse, et beaucoup y participent de toute bonne foi sans s'en rendre compte. Pour ce qui nous occupe, cette pratique est simplement celle de la supériorité biologique supposée, qu'elle soit intellectuelle ou physique. Elle est l'essence du fascisme, son fondement parfois inconscient, parfois non. Il serait "justifié" que tel grand patron, par ses talents "extraordinaires" siphonne 100 fois ou plus le smic à la société : ce serait un être supérieur. Il est logique qu'on ne demande pas son avis au pervers pour le traiter, le castrer chimiquement, au schizophrène pour lui imposer sa camisole chimique, à l'enfant "hyperactif" pour lui modifier la cervelle avec des amphétamines : ils seraient biologiquement différents, ce qui justifie qu'on ne leur demande pas leur opinion, pas plus qu'on ne demande leur avis à des êtres non parlants... La parole de l'autre disparaît en même temps que son visage, derrière ces notions barbares de supériorité et de différence, comme l'avait bien vu Lévinas...
[...]
16.5.11
Fred Frith - Freedom In Fragments
- Rova Saxophone Quartet
- Bruce Ackley – soprano saxophone
- Steve Adams – alto saxophone
- Jon Raskin – baritone saxophone
- Larry Ochs – tenor saxophone, sopranino saxophone
- "Freedom is Your Friends" / "Some Assembly Required"
- "Advertising"
- "Song and Dance"
- "Void Where Prohibited" / "The Up and Up"
- "Boyan's Problem"
- "Ikue's Song"
- "T Square Park Lark (for Frank Zappa)"
- "Significant Restrictions Apply"
- "Hey René"
- "Chained to the Skyway"
- "Batteries Not Included" / " Nostalgia"
- "Water Under the Bridge (for Jimmy Giuffre)"
- "Freedom is Your Friends II"
Des morceaux de liberté, la liberté en morceaux, des fragments (faux-ami) en liberté, la liberté se disperse.
Bref, Fred Frith n'est pas que ce génial musicien, c'est aussi un compositeur / créateur magistral.
Pensez, c'est au Rova 4tet qu'il propose cette création.
Liberté éparse, liberté en miette, liberté à recomposer. Tout est dit, place à la musique, qui se passe des mots.
15.5.11
8.5.11
Les dix commandements du guitariste - Captain Beefheart - Ten Commandments For Guitarists
01 Écoutez les oiseaux
Toute la musique vient des oiseaux.
Eux savent comme elle doit sonner et d'où elle doit sortir.
Observez les colibris. Ils volent très vite, la plupart du temps pour aller nulle part.
02 Votre guitare n'est pas vraiment une guitare
Votre guitare est une baguette de sourcier.
Utilisez-la pour invoquer des esprits dans l'autre monde et les faire venir.
Une guitare est également une canne à pêche.
Si vous êtes bon, vous hameçonnerez du lourd.
03 Jouez devant un buisson
Attendez que la lune se lève puis sortez, mangez un quignon de pain complet
et jouez de votre guitare devant le buisson.
Si le buisson ne remue pas, mangez un autre morceau de pain.
04 Marchez avec le diable
Les vieux bluesmen du Delta appelaient leur ampli une "boîte du diable".
Ils avaient raison. Vous devez être un employeur qui ne fait pas de discrimination
à l'embauche quand vous ramenez quelqu'un de l'autre côté.
L'électricité attire les démons. Chaque instrument attire ses esprits.
Une guitare acoustique attire Casper. une mandoline attire Wendy.
Mais une guitare électrique attire Belzébuth.
05 Si vous êtes coupable de penser, vous êtes viré
Si votre cerveau intervient dans le processus, vous êtes en train de rater le truc.
Il faut essayer de jouer comme un type en train de se noyer et qui lutte pour atteindre le rivage.
Si vous réussissez à choper ce feeling, vous êtes couvert.
06 Ne pointez jamais votre guitare vers quelqu'un
Votre instrument a plus de pouvoir que la foudre.
Faites résonner un énorme accord et précipitez vous dehors écouter ce qui se passe.
Assurez-vous que vous n'êtes pas dans un champ trop exposé.
07 Ayez toujours un décapsuleur sur vous
C'est la clause la plus importante du contrat, celle qui vous permet de jouer avec qui vous voulez.
One String Sam, par exemple.
C'était un musicien de rue à Detroit qui jouait d'un instrument qu'il avait bricolé lui-même.
Sa chanson "I Need A Hundred Dollars" est un délice.
Hubert Sumlin, le guitariste de Howlin'Wolf, est un autre décapsuleur.
Il se tient là, comme la Statue de la Liberté,
et vous donne envie de regarder sous sa robe pour voir comment il fait.
08 N'essuyez pas la sueur de votre instrument
Vous devez laisser votre puanteur dessus.
Il est même indispensable de mettre cette puanteur dans votre musique.
09 Laissez votre guitare dans un lieu sombre
Quand vous n'en jouez pas, couvrez votre guitare et gardez-la dans un endroit sombre.
Si vous n'en jouez pas pendant plus d'une journée n'oubliez pas de lui laisser une écuelle d'eau.
10 Vous devez avoir un capot sur votre moteur
N'enlevez pas votre chapeau. Un chapeau est une cocotte-minute.
Si vous avez un toit sur votre maison, l'air chaud ne peut pas s'en échapper.
Même un flageolet doit être enroulé dans du papier humide pour pousser.
Don Van Vliet, dit Captain Beefheart (15 janvier 1941 - 17 décembre 2010)
7.5.11
Psychiatric Challenge plus Lol Coxhill - It's Just Noise
Ian Simpson - prepared guitar
Harry Gallimore - electronics
Neil Packer - guitar
Lewis Gill - guitar
Misha Gray - percussion
Tim Lyons - trumpet / voice
Ollie Brice - double bass
Dave Jackson - sax
Lol Coxhill - soprano sax
Free Download !!
4.5.11
Delphine Dora / Walt Whitman - Multitudes: Songs from Walt Whitman's Leaves of Grass (une femme, sa voix, son piano et quelques autres sons)
SAUNTERING the pavement, or riding the country by-road—lo! such faces! Faces of friendship, precision, caution, suavity, ideality; The spiritual, prescient face—the always welcome, common, benevolent face, The face of the singing of music—the grand faces of natural lawyers and judges, broad at the back-top; The faces of hunters and fishers, bulged at the brows—the shaved blanch’d faces of orthodox citizens;
The pure, extravagant, yearning, questioning artist’s face; The ugly face of some beautiful Soul, the handsome detested or despised face; The sacred faces of infants, the illuminated face of the mother of many children; The face of an amour, the face of veneration; The face as of a dream, the face of an immobile rock;
The face withdrawn of its good and bad, a castrated face; A wild hawk, his wings clipp’d by the clipper; A stallion that yielded at last to the thongs and knife of the gelder. Sauntering the pavement, thus, or crossing the ceaseless ferry, faces, and faces, and faces: I see them, and complain not, and am content with all.
Do you suppose I could be content with all, if I thought them their own finale? This now is too lamentable a face for a man; Some abject louse, asking leave to be—cringing for it; Some milk-nosed maggot, blessing what lets it wrig to its hole. This face is a dog’s snout, sniffing for garbage;
Snakes nest in that mouth—I hear the sibilant threat. This face is a haze more chill than the arctic sea; Its sleepy and wobbling icebergs crunch as they go. This is a face of bitter herbs—this an emetic—they need no label; And more of the drug-shelf, laudanum, caoutchouc, or hog’s-lard.
This face is an epilepsy, its wordless tongue gives out the unearthly cry, Its veins down the neck distended, its eyes roll till they show nothing but their whites, Its teeth grit, the palms of the hands are cut by the turn’d-in nails, The man falls struggling and foaming to the ground while he speculates well. This face is bitten by vermin and worms,
And this is some murderer’s knife, with a half-pull’d scabbard. This face owes to the sexton his dismalest fee; An unceasing death-bell tolls there.
Those then are really men—the bosses and tufts of the great round globe! Features of my equals, would you trick me with your creas’d and cadaverous march?
Well, you cannot trick me. I see your rounded, never-erased flow; I see neath the rims of your haggard and mean disguises. Splay and twist as you like—poke with the tangling fores of fishes or rats; You’ll be unmuzzled, you certainly will.
I saw the face of the most smear’d and slobbering idiot they had at the asylum; And I knew for my consolation what they knew not; I knew of the agents that emptied and broke my brother, The same wait to clear the rubbish from the fallen tenement; And I shall look again in a score or two of ages,
The Lord advances, and yet advances; Always the shadow in front—always the reach’d hand bringing up the laggards. Out of this face emerge banners and horses—O superb! I see what is coming; I see the high pioneer-caps—I see the staves of runners clearing the way,
I hear victorious drums. This face is a life-boat; This is the face commanding and bearded, it asks no odds of the rest; This face is flavor’d fruit, ready for eating; This face of a healthy honest boy is the programme of all good.
These faces bear testimony, slumbering or awake; They show their descent from the Master himself. Off the word I have spoken, I except not one—red, white, black, are all deific; In each house is the ovum—it comes forth after a thousand years. Spots or cracks at the windows do not disturb me;
Tall and sufficient stand behind, and make signs to me; I read the promise, and patiently wait. This is a full-grown lily’s face, She speaks to the limber-hipp’d man near the garden pickets, Come here, she blushingly cries—Come nigh to me, limber-hipp’d man,
Stand at my side till I lean as high as I can upon you, Fill me with albescent honey, bend down to me, Rub to me with your chafing beard, rub to my breast and shoulders.
Lull’d and late is the smoke of the First-day morning, It hangs low over the rows of trees by the fences, It hangs thin by the sassafras, the wild-cherry, and the cat-brier under them. I saw the rich ladies in full dress at the soiree, I heard what the singers were singing so long,
Heard who sprang in crimson youth from the white froth and the water-blue, Behold a woman! She looks out from her quaker cap—her face is clearer and more beautiful than the sky. She sits in an arm-chair, under the shaded porch of the farmhouse, The sun just shines on her old white head.
Her ample gown is of cream-hued linen, Her grandsons raised the flax, and her granddaughters spun it with the distaff and the wheel. The melodious character of the earth, The finish beyond which philosophy cannot go, and does not wish to go, The justified mother of men.
3.5.11
Fukushima : 30 ans d'accidents et de mensonges
Mettre la catastrophe sous contrôle citoyen
Nous, citoyens du monde
Sommes extrêmement préoccupés par la gestion lamentable de la catastrophe de Fukushima par la firme TEPCO.
La firme a-t-elle voulu privilégier ses intérêts en visant une hypothétique remise en route de la centrale ? En tout cas, elle a agi dans le secret et n’a réuni qu’une partie des moyens pour préserver les riverains, le peuple japonais, l’ensemble des peuples et les écosystèmes de notre planète. Elle n’a pas appliqué le principe de précaution pour la prévention maximale du feu nucléaire et de la contamination de l’environnement.
En dépit de quelques protestations l’État japonais n’a fait que relayer les informations données par la firme, qui conduit ses actions de manière opaque. Des experts de divers pays ont été associés, sans prise sur les décisions. Les demandes des ONG présentes sur place, notamment Greenpeace et la CRIIRAD, pour une meilleure protection des populations et transparence dans les données, n’ont pas été plus entendues que celles des citoyens japonais.
Nous pensons qu’il y a urgence à ce que l’action de TEPCO soit placée sous contrôle international citoyen pour faire prévaloir les droits des humains et de l’environnement, de l’océan notamment.
Nous appelons les organisations citoyennes, les scientifiques, les États, les organismes inter-gouvernementaux, à un sursaut général pour exiger une prise en main internationale et civique de la réponse à la catastrophe de Fukushima et au delà, des établissements à risque majeur partout dans le monde.
Les États ont trop partie liée avec l’industrie nucléaire pour en être des freins efficaces. Les techniciens locaux ne peuvent plus être laissés seuls face aux difficultés, et sans instance de référence externe face aux incidents qui se multiplient et restent occultés.
La terre dans son ensemble est notre souci commun, elle constitue le socle de l’intérêt général qui doit prévaloir sur des logiques d’entreprise et les logiques étatiques de puissance. Il est temps que les citoyens puissent s’ingérer au niveau international dans les procédures d’expertises techniques qui président à la mise en place d’équipements qui compromettent son caractère habitable.
Les Nations Unies doivent aujourd’hui réorganiser la gouvernance de la catastrophe de Fukushima et prendre en compte toutes les coopérations techniques et politiques nécessaires, y compris non-gouvernementales. Ainsi pourra être préfigurée la mise en place de nouveaux dispositifs unissant scientifiques, techniciens et citoyens dans la prévention des risques majeurs et dans les choix industriels et énergétiques.
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