With Lights in the Dark, Hector Zazou set out to create accessible versions of the ominous, sacred music of Ireland. Utilizing a talented cast of vocalists, Breda Mayock, Katie McMahon, and Lasairfhiona Ni Chonaola, Zazou keeps the music relatively quiet. Shimmering bells, plaintive flutes, and Mark Isham's mournful trumpet serve mostly as background noises to the passionate, female vocals. There are moments of great power, such as "Song of the Passion" and "In the Name of the Father May We Gain Victory," and other songs where there's just a few too many hallelujahs for most modern listeners. The title of the album is telling. The vocals are the lights in the dark (the music). The traditional songs are made quite scary, when Zazou isn't taking new age tangents. "Kenning of the Three Marys" sounds downright scary, though its subject matter deals with Christian themes. Most of the songs deal with the Virgin Mary in some respect, but many listeners won't know, since all of the vocals are Gaelic. Fans of Zazou's more gothic Dead Can Dance-like work won't be as interested in this as they were with Zazou's far more accessible earlier albums. Lights in the Dark is nearly overwhelming in its mysterious atmosphere, but there are ample rewards for patient listeners. ~ Tim DiGravina, All Music Guide Anneli Drecker, Lisa Gerrard, John Cale, Dominique Dalcan, Barbara Gogan, Samy Birnbach, Sussan Deihim, Khaled, Malka Spiegel, Ketema Mekonn (lead vocals), Brendan Perry (lead vocals, bodhran, percussions), Gérard Depardieu, Richard Bohringer (spoken words), Yuka Fujii (introduction vocals), Tim Simenon (beats & samples programming), Bill Laswell (bass guitar, effects, beats), Daniel Yvinec (bass guitar), Keith Leblanc, Steve Shehan (percussions), Kent Condon, Vincent Kenis, David Sylvian (guitars), Daniel Manzanas (acoustic guitars), Kenji Jammer (guitars & guitar effects), Denis Moulin (guitar & percussions), Nabil Khalidi (oud), Ryuichi Sakamoto (piano), Guy Sigsworth (keyboards), Christian Lechevretel (trombones, trumpets, organ, keyboards), Renaud Pion (clarinets, bass clarinet, saxophones, bass flute), Elisabeth Valletti (harp & backing vocals), Lightwave (Special effects), Matt Stein (computer programming, loops), Eric Henrion (additional drum), Hector Zazou (keyboards, electronics, guitar)
Lorsque l’on voit une chose s’éloigner, au risque de ne jamais plus pouvoir la rattraper, elle en devient plus précieuse encore, on mesure ce que l’on aurait à perdre si elle sortait de notre monde. (Par Daniel Yvinec)
Il en va peut-être ainsi des êtres humains aussi... Je ne sais pas. Ce matin à 10h, Hector Zazou a quitté le monde de ceux qui marchent debout. Il y a quelques semaines, un courrier venu de nulle part m’avait appris sa maladie, j’ignorais tout de son état, je l’avais un peu perdu de vue depuis quelque temps, occupé à d’autres choses - l’envie aussi, il faut le reconnaître, de me tenir à distance d’un musicien-producteur parfois difficilement déchiffrable dans ses intentions. Mais toujours, aussi, régulièrement, des retrouvailles, comme on revient près d’une balise après être allé voguer ailleurs.
J’ai dû faire une bonne dizaine de disques avec lui, peut-être plus, dans des conditions parfois assez rocambolesques qui me donnaient plus souvent l’impression d’être à New York ou Berlin qu’à Montreuil, où le plus souvent nous avons travaillé. Notre rencontre a eu lieu au studio Davout il y a longtemps maintenant, j’étais impressionné de me retrouver là, il avait glissé à une amie commune "Dis à ton Yvinec de passer au studido avec une basse. On s’était serré une bonne louche et il m’avait fait écouter un morceau sur lequel la voix de David Sylvian était lovée, m’avait demandé "Ça vous dirait d’essayer quelque chose là-dessus, sans réfléchir ?", je m’étais jeté dans le grand bain, et quelques minutes plus tard on s’attaquait à un truc avec John Cale.
Pas de nouvelles pendant quelques mois puis un matin, dans la boîte aux lettres Sahara Blue, un hommage, magnifique, à Arthur Rimbaud, avec un casting de dingue - Depardieu, Khaled, Laswell, Sylvian, Cale, Brendan Perry, Sakamoto, Boringher, Keith Leblanc, Lisa Gerrard etc etc. D’autres ont suivi, nombreux, je ne suis pas certain de les avoir encore tous ; pendant des années, j’étais de presque tous ses projets. L’observer au travail, dans la rapidité de ses prises de décisions parfois totalement inconscientes, le choix fantasque de ses invités, m’a appris une foule de choses, je me sentais petit garçon en train d’observer un Plus Grand, je ne savais pas alors que j’allais faire autre chose que jouer la musique des autres, que j’allais monter ma petite entreprise, mitonner mes disques, en produire...
Je sais depuis longtemps que sans le vouloir, sans doute, (quoique, allez savoir), il m’a aidé dans sa fausse candeur à ne pas me faire un Everest d’un projet, d’une décision... Ce n’est sans doute pas par hasard que lorsque, Recycling The Future enfin terminé, je suis passé à son studio pour le lui faire écouter ; pas pour rien non plus qu’il m’avait un peu décontenancé par sa réaction presque violente, dont il s’était excusé le lendemain. Notre rapport évoluait, c’est sans doute pour cela que je ne lui avais rien fait écouter avant que tout soit mixé et qu’on ne puisse plus y toucher un cheveu...
Voilà, en dehors des moments passés à se raconter nos vies, des histoires de petits coeurs et des idées folles, des moments partagés avec Harold Budd, David Sylvian et bien d’autres, avec sa petite équipe aussi dont beaucoup sont devenus des amis, Renaud Pion, Christian Lechevretel - lui aussi disparu, un autre être précieux et délicat - Jean-Michel Reusser, son manager et ami qui, probablement le connaissait mieux que quiconque, Gilles Martin...
Je savais que Zazou m’était précieux, je le sais encore aujourd’hui. J’ai pu le lui dire il y a quelque jours, lui et ses immenses pulls handmade (Zazou était un Grand Mec), ses chauffages au pétrole qui nous asphyxiaient entre deux prises, ses questions saugrenues et son air de ne pas y toucher.
Et cette capacité à faire un Tout à partir d’un rien, ce n’est pas rien.