Monsieur Trinité: selected objects
Luís Desirat: « Paiste » cimbals and drums
Hernâni Faustino: double bass
Jorge Lampreia: soprano saxophone, flute
João Pedro Viegas: bass clarinet
António Chaparreiro: electric guitar
Nuno Reis: trumpet, pocket trumpet, flugelhorn
and Guests:
Abdul Moiméme: tenor and alto saxophone
Olympia Boule: voice
Recorded live in May,11, 2007 by
Pedro Castello Lopes at Cefalópode
Produced by António Chaparreiro
Executive production by Potlatch
Potlatch / Rrose Sélavy:
Le nom du groupe est un programme en soi. Sa seule mention dépasse l'aspect performatif d'un rituel musical - plusieurs autres dimensions de la vie humaine, spirituelles ou matérielles, sont impliquées (par le passé comme de nos jours, la distribution de la nourriture et des richesses). Le but original des cérémonies de Potlatch parmi les peuples autochtones d'Amériques du nord et du sud est régulateur - sa nature festive peut sembler spontanée, mais sa finalité est d'organiser les fonctions sociales à l'intérieur d'une communauté et de réguler les rapports entre les tribus, d'établir une conduite pour le commerce des produits.
Ce lien non-linéaire et pas très évident entre les démarches "gouvernementales" et le divertissement a fasciné beaucoup d'intellectuels du Premier Monde, tel Claude Lévy-Strauss et Georges Bataille, et a été une inspiration pour les avant-gardes artistiques depuis les années 50 et les premières adoptions de ses principes par les "Lettristes". Il vient des temps ou les sociétés n'avaient aucun services d'État et où les fêtes communes, danses, jeux et banquets étaient les seules occasions où normaliser l'existence collective. Ceci - le retour à une société sans État - est une vieille aspiration des anarchistes de chaque tendance depuis le 19ème siècle. C'est sans surprise que nous retrouvons dans une musique libertaire comme le free jazz un intérêt déclaré pour ce scénario.
Potlatch, le groupe, a été constitué par le percussionniste et manipulateur d'objet Monsieur Trinité, artiste sonore d'inspiration Dada et Situationiste. Ses contributions à l'improvisation portugaise sont nombreuses - il a joué dans le groupe Plexus de Carlos Zíngaro pendant les années 70 et a travaillé pendant des années avec le trompettiste Sei Miguel, sans compter sa présence régulière au sein du Variable Geometry Orchestra d'Ernesto Rodrigues. Tous les autres improvisateurs lors de cet enregistrement, à l'exception de la chanteuse Olympia Boule et du batteur Luís Desirat, apparaissent habituellement durant les concerts du VGO.
Le saxophoniste soprano et flutiste Jorge Lampreia fut aussi membre de Plexus durant les années 80 et Luís Desirat a eu ces dernières années un duo avec l'un des saxophoniste majeurs de la scène free bop actuel, Rodrigo Amado. L'intention du nonet lors de cette apparition (avec Abdul Moimême aux saxophones tenor et alto remplaçant le tromboniste Marcello Maggi) a quelque chose à voir avec les goûts de l'ensemble d'art de Chicago et du Sun Ra Arkestra dans l'approche ritualiste et l'ambiance sonore.
C'est une musique organique, dense et bouillante, pleine des détails mais dirigée et syncopée. Musique de fête aussi, pour ouvrir la conscience et pour libérer l'expression des structures fixes. Rrose Sélavy (un calembour sur “Eros, c’est la vie”), l'alter-ego travesti de l'artiste Marcel Duchamp, immortalisé en 1921 par le photographe Man Ray, est le motif de cet enregistrement.
L'art en tant qu'eros, c'est le message,
et cette musique est vraiment érotique.
"Rui Eduardo Paes, Musicologue, Journaliste et Ecrivain"
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2 commentaires:
Tu connais le morceau de John Greaves, "La rose c'est la vie" ?
Oui, Hélène.
Très heureux de ton passage.
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