L’enfant assassin des mouches n’a cependant rien à voir avec un concept album.
Quand Jean Claude Vannier passe chez Gainsbourg, un après-midi d’avril 72, pour lui faire écouter les instrumentaux qu’il a enregistrés au Studio des Dames, le mot mouche n’apparaît sur aucune des bandes. C’est un ensemble hétérogène d’instrumentaux, avec des saynètes bruitistes, des ruptures de ton, comme cette incursion dans le burlesque de la Danse de l’enfant et du roi des mouches, qui m’évoque certains thèmes de François de Roubaix.
C’est Gainsbourg, impressionné par ce qu’il entend, qui lui dit : « laisse moi passer la nuit dessus ». C’est ainsi que de la musique de Jean-Claude Vannier naît ce petit conte cruel et tordu d’un enfant assassin des mouches qui finit collé sur un papier tue-enfant (quelle horreur). La contribution de Gainsbourg peut paraître minime ; elle donne à cette suite d’instrumentaux brillants une cohérence qui la transforme en un projet fou à la liberté totale. Un disque où Marcel Azzola peut faire entendre un accordéon aussi inquiétant que sur Le papier tue-l’enfant est un disque rare. Et ça, il n’y a pas que les anglo-saxons qui l’ont compris.
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JPareil - La Blogothèque
The music on L'Enfant Assasin des Mouches can often seem so agitated and chaotic that it can become difficult to discern the figure of Vannier himself, unless the meticulously balanced discord can itself be taken to be his true signature. Occasionally the clouds do part enough to seemingly catch a recognizable glimpse of the artist, as when the choral passages of "Les Gardes Volent Au Secours Du Roi" provide a brief echo of Melody Nelson's "Cargo Culte".
By and large, however, Vannier best expresses himself by drawing hidden links between outwardly incompatible musical vocabularies, a strategy later to be reflected in the syncretic concepts of artists like Matmos, dj/Rupture, or Matthew Herbert. That Vannier was able to do so with such a high degree of melodicism, manic invention, and a contagious sense of wonder seems just so much extra frosting.
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Matthew Murphy, November 7, 2006- Pitchfork
1. L'Enfant la Mouche et les Allumettes
2. L'Enfant au Royaume des Mouches
3. Danse des Mouches Noires Gardes du Roi
4. Danse de L'Enfant et du Roi des Mouches
5. Le Roi des Mouches et la Confiture de Rose
6. L'Enfant Assassin des Mouches
7. Les Garde Volent au Secours du Roi
8. Mort du Roi des Mouches
9. Pattes de Mouches
10. Le Papier tue-Enfant
11. Petite Agonie de L'Enfant Assassin
Bonus tracks
12. Je M'appelle Geraldine (Mid-Tempo Version)
13. Je M'appelle Geraldine (Up-Tempo Version)
1 commentaire:
1972, autant dire la préhistoire, et pourtant.... Gérard Manset avait déjà publié « La Mort d'Orion », et Serge Gainsbourg son « Histoire de Melody Nelson ».
Dont l'arrangeur était Jean-Claude Vannier !
Voilà donc que sort tranquillement de l'ombre cette affreuse histoire d'un vilain enfant qui tue les mouches, au départ une suite de morceaux, sans véritable liens entre eux.
Et c'est Serge Gainsbourg lui-même qui donna des titres aux morceaux, créant ainsi un conte cruel et absurde, mettant en titres / en mots une musique incroyable.
Alboume absolument culte.
http://www.multiupload.com/EM0YPV0P3O
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