13.2.08

358 - John BALKE et ses "Déclarations"



Haomanna / Butano / Rraka / Doublespeak / Pregoneras del bosque / Betong / Altiett / En vuelo / Pajaro / Whistleblower / Karagong / Unknown

Cet alboume est singulier et déroutant au passant débutant. Mais être dérouté reste une belle aventure, si c’est pour découvrir de telles contrées lointaines et surprenantes. Passons rapidement sur le son ECM, dont on sait qu’il est membre à part entière des œuvres musicales. C’est cliché et vrai. Ici, c'est un cran au-dessus.
Oui, au-dessus. John BALKE nous bluffe somp-tueusement.
Il écrit là une œuvre majeure.
Il évite le convenu, le « produit » léché attendu.
C’est même un parfait contre-pied aux habitudes prises.
Il use aussi de voix, de percussions en plus de ses claviers. Mais comme cela ne semble pas suffire, il prend avec lui pas moins de… 4 autres percussionnistes. Harald Skullerud, Helge Andreas Norbakken, Kenneth Ekornes et Ingar Zach. Et ça donne de suite une couleur assez étrange à cette “pulsion” dont on pourrait croire parfois qu’elle vient d’Afrique. Parfois seulement. Faudrait pas installer un autre cliché.
Mais attention, une fois cette pulsion installée, John BALKE va voir ailleurs.
Loin, très loin ailleurs. Et sans attendre. Car la percu ne fait pas tout. Là où il aurait pu rentabiliser l’accroche, il décroche de suite pour encore nous détourner.
Il faut des voix. Des mélanges de voix. Des voix blanches. Sidsel Endresen, tiens, tiens…. Sidsel que les passantEs connaissent depuis un moment et des voix noires, Miki N’Doye, carrément en wolof. Des bribes de voix, des bouts de voix, des voix éparses, collectées sur des ondes radio ou ailleurs. Des voix autres. Celles de Solveig Slettahjell, Jocely Sete, Camara Silva. Qui entourent en … passant (désolé, mais je n’ai pas trouvé mieux). Ces voix passent, s’imbriquent, parfument, enveloppent. Ne viennent de nulle part, de partout, des voiles de voix. Soutenues par ces rythmes ahurissants.
Alors ?
Imaginez alors que parfois (mais parfois seulement), ces voiles de voix sont délicatement agités (mais attention, pas obligatoirement dans les mêmes pièces) par Arve Henriksen (tiens, tiens, encore un connu des passantEs) à la trompette et Frode Nymo au saxophone alto. Comme si les échos des voix étaient soutenus par les autres instruments, à distance. D’ailleurs, tout se fait à distance, ce qui rend cet alboume aussi « entier ». J’ai rarement écouté un alboume aussi puissant et dense, tout en étant séduit par les touches gracieuses.
C’est une fois l’alboume entier écouté et réécouté et encore et encore qu’apparaît alors cet univers immense nommé « Déclarations » dont on mesure l’imbrication sans failles de toutes ses composantes après avoir longtemps cessé de l’écouter.
Et c’est alors que l’idée même de le faire « jouer » nous émerveille.
Un battement de vie.

(lien vous savez où)

1 commentaire:

EdkOb a dit…

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Pour les passantEs qui aiment changements de direction qui allongent le voyage.