Lucia Recio (voix), Xavier Garcia (sampler, traitement), Thierry Cousin (son).
Nous sommes à Stains (93), c'est Banlieues Bleues en 2002.
Le duo RECIO - GARCIA en est à sa première année d'existence.
Et c'est seulement en 2005 que sortira l'alboume "studio".
En attendant (d'acheter l'alboume par exemple chez les Allumés, sans négliger de vous renseigner sur le site de l'ARFI), voici un témoignage unique (un authentique "collector") de ce concert où nous plongeons dans une musique hors norme.
Qui dépasse presque tout ce que nous avons l'habitude d'écouter.
Qui peut se « comparer » aux expériences les plus extrêmes de SIDSEL ENDRESEN (avec Speeq, déjà évoqué par ici), voire même avec celles de MAJA RATKJE (avec "Voices", par exemple)
Et encore.
Ne pas oublier que Lucia RECIO est andalouse. D’où des « rencontres » stupéfiantes entre cette voix qui crise, chuchote, s’élève, gronde, feule, … et qui nous offre par fragments des chants profonds et sensuels dignes des plus grandes chanteuses « traditionnelles ».
Mais attention, rien n’est figé.
Le dialogue entre la « voix » et les drôles de machines est en perpétuel mouvement.
Là où parfois le passant s’attarde, aime nonchalamment cheminer en prenant le temps de choisir ses chemins en restant assez distrait, ici, c’est cette « folie » déconcertante et inouïe qui mène la sarabande. Cette folie qui nous foudroie d'une bacchanale sonore dans laquelle se heurtent ces sirènes si venimeuses et mortelles pour les esprits des marins sans boussoles.
Il y a du désordre dans les sons, et c’est tant mieux.
Il y a des chemins qui se referment derrière nous, et nous voilà dans l’incapacité de retourner sur nos pas.
Il y a parfois comme une appréhension de poursuivre plus avant, mais même l’immobilité nous est interdite.
Ce duo nous aspire, nous heurte, nous foudroie, nous croque, mais c’est pour mieux nous donner des vibrations dans un air sans cesse renouvelé par ce déluge sonore parfaitement maitrisé et toujours en rupture, la vraie rupture, la seule qui vaille : celle qui donne l’assaut à nos sens pour mieux nous soumettre pour nous pousser loin devant nous, hors de nous.
Marcher loin devant soi.
Lucia RECIO à Assier (festival estival un peu foutraque) en 2003 (en trio avec Régis HUBY et Philippe DESCHEPPER)
(lien là où vous savez)
1 commentaire:
http://rapidshare.com/files/114100535/DRG_LS_BB_2002.rar
Combien de temps, avant l'explosion ?
En attendant, ouvrez des espaces vierges. Foulez des terres nouvelles.
Pas pour conquérir, ni pour cultiver.
Simplement pour jouir de ces nouveaux paysages.
Bonne écoute, en passant.
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