Parfois, le passant est perdu.
Toutes ces voies, ces chemins, ces pistes parcourues.
Et au bout, la perte.
Lentement, les sens absorbés par des visions sonores, le pas parfois hésitant.
Sans destination précise, sans envie réelle d’arriver, seulement guidé par une farouche attention aux accidents de rencontre.
C’est cela, le bonheur du passant. Ne pas avoir pour guide autre mentor qu’un pur hasard.
Comme d’autres, et soudainement, je réalise parfois que je suis perdu.
Perdu, car je ne sais comment je suis arrivé là.
Être perdu, ce n’est pas ignorer le chemin pour revenir, car nous savons comment bâtir des citadelles et surtout comment les rendre habitables.
Être perdu, c’est ne plus avoir connaissance du chemin emprunté.
Celui qui nous a mené là où nous sommes.
Ici.
Là où je suis. Aux côtés de tous.
Être perdu ne signifie pas ne pas savoir comment rentrer.
Je sais comment rentrer. Toujours.
Parfois, j’ai même marché droit devant.
Rarement, mais cela m’est arrivé.
C’est dans ces cas là qu’il y a toutes ces routes encombrées.
Là où parfois d’étranges semblables m’enjoignent au renoncement.
A la soumission.
Non.
Perdu.
Je suis perdu car j’ignore tout des méandres qui m’ont mené là où je suis.
Là où je suis perdu.
Là où j’ai récolté des sons & des voix sans savoir où je les ai récolté. Ni comment.
Être perdu, c’est ne pas savoir (se souvenir) d’où l’on vient, qui on est.
Être perdu, c’est oublier.
Oublier qui on est, la somme de tous les nous qui nous rend unique.
Comment nous sommes arrivés là ou nous sommes.
Tout en ayant glané des sons (des voix & des musiques).
Mais c’est aussi réel pour toutes le vies.
Celles qui sont meurtries.
Par ceux qui dictent des chemins nouveaux, qui trouvent leur origine dans des temps anciens, ceux de la démesure te de la compétition.
Des voix expriment cela nettement mieux que le passant.
Des voix posent l’horreur de l’oubli des chemins empruntés, qu’on nous force à emprunter puis à oublier que nous l’avons fait.
Mais ces voix sont de peu de poids, face à ceux qui nous volent nos chemins, nos sentiers.
Elles disent l’horreur de la perte, l’horreur de l’oubli et de l’unique chemin imposé.
Merci à toutes ces trop rares voix libres.
Se perdre, oublier d’où nous venons et comment nous y sommes arrivés est la pire chose qui nous arrive.
Car c’est se déplacer sans savoir.
C’est arriver nulle part. Dans un monde unique fait pour la multitude qu’il faut divertir.
Alors qu’il y a tant de dédales pour les uniques.
C’est marcher comme d’autres errent.
C’est surtout ne pas prendre le temps d’explorer d’autres voies, d’autres chemins.
Se perdre, c’est oublier le chemin qui nous a mené là où nous sommes, perdus.
C’est oublier nos pas, les chemins empruntés, les voies cheminées, les sentes foulées.
C’est ne pas savoir comment on parvient.
D’où on arrive.
Par quels chemins.
C’est l’histoire du poucet, petit, qui devait, pour ne pas se perdre, savoir quel chemin il empruntait.
Être perdu, c’est ne pas savoir d’où on vient.
C’est oublier de parler, c’est devenir amnésique, c’est ne plus savoir à qui parler, c’est perdre même la parole.
Être perdu, c’est devenir muet.
Être perdu, c’est la volonté de ceux qui nous fabriquent des stases et des métastases.
Ce monde est régit par des criminels passifs, uniquement concentrés sur des accumulations.
Il faut aller vite pour accumuler.
Le lent parfois est un danger, car il explore d’autres pistes et, parfois, entraîne avec lui d’autres passantEs.
Notre merveilleuse machine à souvenirs est encombrée par toutes les données fournies par les joueurs de flûtes de notre siècle entamé. Le Fleuve nous attend.
Toutes ces voies, ces chemins, ces pistes parcourues.
Et au bout, la perte.
Lentement, les sens absorbés par des visions sonores, le pas parfois hésitant.
Sans destination précise, sans envie réelle d’arriver, seulement guidé par une farouche attention aux accidents de rencontre.
C’est cela, le bonheur du passant. Ne pas avoir pour guide autre mentor qu’un pur hasard.
Comme d’autres, et soudainement, je réalise parfois que je suis perdu.
Perdu, car je ne sais comment je suis arrivé là.
Être perdu, ce n’est pas ignorer le chemin pour revenir, car nous savons comment bâtir des citadelles et surtout comment les rendre habitables.
Être perdu, c’est ne plus avoir connaissance du chemin emprunté.
Celui qui nous a mené là où nous sommes.
Ici.
Là où je suis. Aux côtés de tous.
Être perdu ne signifie pas ne pas savoir comment rentrer.
Je sais comment rentrer. Toujours.
Parfois, j’ai même marché droit devant.
Rarement, mais cela m’est arrivé.
C’est dans ces cas là qu’il y a toutes ces routes encombrées.
Là où parfois d’étranges semblables m’enjoignent au renoncement.
A la soumission.
Non.
Perdu.
Je suis perdu car j’ignore tout des méandres qui m’ont mené là où je suis.
Là où je suis perdu.
Là où j’ai récolté des sons & des voix sans savoir où je les ai récolté. Ni comment.
Être perdu, c’est ne pas savoir (se souvenir) d’où l’on vient, qui on est.
Être perdu, c’est oublier.
Oublier qui on est, la somme de tous les nous qui nous rend unique.
Comment nous sommes arrivés là ou nous sommes.
Tout en ayant glané des sons (des voix & des musiques).
Mais c’est aussi réel pour toutes le vies.
Celles qui sont meurtries.
Par ceux qui dictent des chemins nouveaux, qui trouvent leur origine dans des temps anciens, ceux de la démesure te de la compétition.
Des voix expriment cela nettement mieux que le passant.
Des voix posent l’horreur de l’oubli des chemins empruntés, qu’on nous force à emprunter puis à oublier que nous l’avons fait.
Mais ces voix sont de peu de poids, face à ceux qui nous volent nos chemins, nos sentiers.
Elles disent l’horreur de la perte, l’horreur de l’oubli et de l’unique chemin imposé.
Merci à toutes ces trop rares voix libres.
Se perdre, oublier d’où nous venons et comment nous y sommes arrivés est la pire chose qui nous arrive.
Car c’est se déplacer sans savoir.
C’est arriver nulle part. Dans un monde unique fait pour la multitude qu’il faut divertir.
Alors qu’il y a tant de dédales pour les uniques.
C’est marcher comme d’autres errent.
C’est surtout ne pas prendre le temps d’explorer d’autres voies, d’autres chemins.
Se perdre, c’est oublier le chemin qui nous a mené là où nous sommes, perdus.
C’est oublier nos pas, les chemins empruntés, les voies cheminées, les sentes foulées.
C’est ne pas savoir comment on parvient.
D’où on arrive.
Par quels chemins.
C’est l’histoire du poucet, petit, qui devait, pour ne pas se perdre, savoir quel chemin il empruntait.
Être perdu, c’est ne pas savoir d’où on vient.
C’est oublier de parler, c’est devenir amnésique, c’est ne plus savoir à qui parler, c’est perdre même la parole.
Être perdu, c’est devenir muet.
Être perdu, c’est la volonté de ceux qui nous fabriquent des stases et des métastases.
Ce monde est régit par des criminels passifs, uniquement concentrés sur des accumulations.
Il faut aller vite pour accumuler.
Le lent parfois est un danger, car il explore d’autres pistes et, parfois, entraîne avec lui d’autres passantEs.
Notre merveilleuse machine à souvenirs est encombrée par toutes les données fournies par les joueurs de flûtes de notre siècle entamé. Le Fleuve nous attend.
8 commentaires:
Le fleuve, nous attend, le fleuve nous emmène… Là nous nous retrouvons tous.
Un bateau ? Une arche ?
Le salut ?
Bel écrit en passant… Merci.
Merci pour votre lecture.
Dans mon propos (pessimiste), le fleuve est celui de notre noyade collective.
Mais j'aime bien votre idée d'Arche.
Sommes-nous collectivement en mesure de nous délivrer de nos démons ?
Certainement oui, mais cela reste une affaire de bande-son. De musique...
@ bientôt, ici ou là.
Comme d'habitude, j'arrive en retard. Oui, M. EdKob (beni soit votre nom, soit dit en passant...), votre propos etait pessimiste; pessimiste, mais tellement bien dit que je me suis reconnu la-dedans. Mais heureusement il y a les phil./b pour nous rappeler (a l'ordre?): il y a tjrs un arche. Et en plus c'est vrai - car il y a tjrs un M. EdKob, aussi, qui nous fait partager des merveilles.
On est tous perdu. Y en a qui le savent pas; y a qui qui le savent que trop bien. Moi, j'avais peur que M.EdKob nous quitte - si ce n'etait que virtuellement. Il ne le fait pas, donc je redeviens content. J'aime bien me perdre en compagnie de M.EdKob - et de M. phil, aussi...
@ anonyme
Se perdre pour se retrouver, c'est possible.
Mais pas tout seul.
Nous sommes (ce nous collectif) partie prenante d'une multitude qui est soumise à des aléas parfois routiniers, de pacotille et qui nous mènent sur des voies sans issues.
Juste pour nous égarer.
Pour mieux nous diluer, nous amoindrir.
Et c'est là qu'il est urgent de se saborder.
Ouvrons les écoutilles..
Je ne suppose pas le pessimisme, il est indépendamment de nos agissement, j'avance simplement dans un monde cruel qui réclame d'être armé.
Armé pas pour blesser ni tuer, armé pour résister.
Mais je suis comme d'autres souvent désorienté et démuni.
Cette faiblesse doit devenir une force. Sinon, les issues disparaissent.
C'est à nous de trouver ces issues.
C'est à nous de les préserver.
Nous ne sommes que des héritiers, et nous ne pouvons pas dilapider cet héritage, ni le saborder, ni l'exclure.
Le don de la vie fait de nous des témoins actifs.
C'est bien ca, M.EdKob - se perdre pour se retrouver. Et a preserver les issues.
Vous me rechauffez le coeur, M.EdKob. Merci - encore!
@ anonyme
Les issues sont dans les interstices.
Celles que nous arrivons à créer.
Pour mieux nous retrouver.
C'est exactement là, dans ces béances, que nous sommes.
Libres.
L'arche que j'évoquais témoigne de mon "altruisme"… (le vôtre aussi ?)
Se perde pour se retrouver… oui… se reconstruire "mais pas seul".
Résister "pour les autres" - comme d'autres auparavant ont résisté - ou bien nous ne serions pas là (?) -.
La liberté n'est - même - plus une porte que l'on pousse de l'épaule… Il s'agit bien d'interstices voler au quotidien… Je confirme ;-)
Voilà pourquoi je crois à l'idée de se perdre.
Pour refuser d'emprunter les voies officielles.
Il en existe encore beaucoup qui ne mènent pas à l'absurde perte de nos raisons.
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