3.6.09

901 - Bruire "L'âme de l'objet"




De toutes ces parutions j’avoue avoir été particulièrement séduit par celle du collectif Bruire. Après Le Barman a tort de sourire et Les fleurs de Léo, voici L’âme de l’objet. À l’exception de Michel F Côté qui en est le principal animateur, Bruire est une formation au visage changeant. Sur ce dernier-né on retrouve toujours Côté aux percussions qui, cette fois, s’est entouré de Serge Boisvert au chant et à la trompette, de Jean Derome aux instruments à vent, de Claude Fradette à la guitare et à la basse et de Martin Tétreault aux tourne-disques. Cette heureuse réunion a donc tout ce qu’il faut pour surprendre. Les percussions de Côté offrent des sonorités riches et sont employées de subtile façon. Messieurs Boisvert et Derome sont ici les auteurs de mélodies et de ritournelles des plus joyeuses. La basse et la guitare de Claude Fradette supportent d’intéressante manière cet ensemble devenant encore plus fou lors des interventions insoupçonnées d’un Martin Tétreault dont on savoure toujours l’inventivité. Le travail de Bruire s’inscrit à mon sens dans une tradition d’ensemble désireuse de mettre à l’avant-scène ce travail d’écoute et de dialogue poussant la musique vers un devenir se définissant dans l’acte même de l’exécution (peut témoigner de tout ceci la première plage du disque intitulée Les deux mégots). Résultat: des envolées rythmiques se dessinant comme des courses folles vers on ne sait où, des embarquées très prenantes sur fond de folklore (Prières), ambiances chaudes et ce je-ne-sais-quoi donnant à cette musique un air de fête. Le jeu des musiciens est tout simplement efficace, plein de ces surprises et de ces instants fous laissant apprécier toutes sortes d’agencements sonores d’un très grand intérêt. À noter également la beauté de certaines mélodies rappelant le monde du cirque (Gelsomina). Aussi, I’imaginaire propre au jeu émanant de la musique de Bruire reste tout de même d’une proximité étonnante avec le travail des Residents. À se procurer absolument lorsque vient le moment de rompre un tant soit peu avec les états d’âme trop objectifs. Animisme médicamenté que ce petit disque.
Éric Boulé in Musicworks

With L’âme de l’objet, percussionist Michel F Côté reached his artistic maturity, delivering his best achievement, at least with his project Bruire. For this third album, Bruire has really become a band, as the same group of musicians appear on every track: Jean Derome (sax, small instruments, flutes), Claude Fradette (guitars), Serge Boisvert (trumpet), Martin Tétreault (turntables) and Côté (drums, live electronics). Another change is the fact that the musical approach is now rooted in jazz instead of rock. Improvisation is now fully integrated to the writing. The music on L’âme de l’objet is strongly fed by Côté’s work for theater and dance performances, as it bears a remarkable plastic quality. One can feel the movement. All pieces (initially written by individual members and worked out by the whole band) are very atmospheric and often fitting a strange avant-gardist film noir mood, thanks mostly to the trumpet plus saxophone arrangements and Martin Tétreault’s remarkable performance (and highly original choice of LPs). Highlights include Les deux mégots (“The Two Cigarette Butts”) which opens the album with an excerpt from a “book-on-LP” version of Émile Zola’s sombre novel - L’Assommoir, Jean Derome’s slow-paced new-jazz number Prières (“Prayers”) and Joane Hétu’s Papillons de nuit, of which a version with vocals appears on her album Castor et Compagnie. The set of tray cards serving as a booklet also deserves mention for its artistic quality.
François Couture in All-Music Guide

1 commentaire:

EdkOb a dit…

Forcément musique nocturne. Pas possible d'imaginer d'écouter en plein jour, sauf en cas d'éclipse totale.
Sombre et puissant joyau, aléatoire et hasardeux, comme dans rencontre de passage.
Fortement recommandé, vu l'ambiance.

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Bonne écoute, en passant.