19.7.07

219 - VA Potlatch 19 (une transition, une veille minimale)

1 Susanne ABBUEHL A.I.R. (All India Radio)
2 Shirley HORN And I love Him
3 Eric TRUFFAZ Gedech
4 Dianne REEVES Obsession
5 CINEMATIC ORCHESTRA & Fontella BASS Familiar Ground
6 Airelle BESSON & Sylvain CHIFFLET Eternité
7 Henry COW Teenbeat
8 John ZORN MASASA Kisofim (live)
9 Koby ISRAELITE Dror Ika
10 Arve HENRIKSEN Glacier descent
11 Emilie SIMON Le vieil Amant
12 Jean-Louis MURAT Aimer
13 SLAPP HAPPY Slow Moon's Rose


Elle : assise, se lève, très grande, très mince, pas maquillée, s'approche de lui, se penche, l'embrasse, longuement, ses très longs cheveux les préservent des regards. S'en va et revient. S'assoie. Ne parle pas, l'écoute beaucoup, ne voit que lui. Parfois tremble un peu, douceur du frisson.
L'obscurité est maintenant arrivée jusqu'au sol, laissant des lumières oubliées lutter pour créer d'autres volumes, moins sombres, des îlots menacés, des résistances éparses. Pour voir au fond des eaux les reflets des étoiles sur les ventres argentés des poissons.


Lui : massif, bouge très peu. Parle, discute, explique, raconte. S'il n'était sur une chaise, il serait au pied de l'arbre, conteur, mémoire, l'arbre plus mobile que le conteur. Ses mots sont des vies, plus nombreuses que toutes les feuilles de toutes les saisons de l'arbre géant.
Une réverbération insolite sur une bague, une perle d'oreille, un verre porté aux lèvres. Liquide sombre, nappe blanche, couverts nacrés. Repas. Un début d'ivressse nocturne, quelque chose qui prend à la gorge, cette terreur d'un autre destin.

Elle : se lève encore, l'embrasse, ivre des mots et du vin, se tait pour sentir le flux du vent sur son front. L'iris vibre, touché par la phrase. Les yeux sont les témoins des mots, une toute petite perle au coin, flux d'eau du corps. Que faire du bonheur quand il innonde les yeux ? Cet éternel présent invente des marées hautes.

Lui : garde encore son chapeau de paille, dans ce début de nuit. Tient un verre, le lève, l'examine et raconte qu'il marchera sur la plage de la marée haute du bonheur. Etre ange, sans cible. Ses mots touchent. Sa voix porte. Ses pas s'impriment déjà dans le sable. Sans bouger. C'est là que monte l'envie du sable mouillé. Sentir le souffle du désir passer par les pieds nus dans l'eau. Partir déjà ? S'enfoncer plus loin, ne plus rien voir, la marée haute brouille la vue, pique les yeux, raconte des histoires, invente des chemins pour quitter le bleu du froid, toucher l'eau du corps.

Elle : reste assise, le regarde s'éloigner vers l'eau inventée. Ne bouge pas, retourne en arrière, entend maintenant la musique, quelques mots portés par le silence. Penche légèrement la tête, pour mieux saisir la fin de l'histoire.

Lui : déjà très loin, en route vers d'autres marées inventées, porteur de mots, monteur de phrases, adossé éternellement à l'arbre géant, attendant... Elle.

(liens dans le commentaire)

3 commentaires:

EdkOb a dit…

http://www.mediafire.com/?2tm0syodz4g

http://www.mediafire.com/?fkwx1bed2yn

bonne écoute, pour les passants

Anonyme a dit…

Salut Edkob,

je suis très content qu'il y a un nouveau potlatch. Merci aussi pour la petite histoire. Je croix, qu'il sera beau d'écouter la musique de ce Potlatch et lire l'histoire de cet homme et de cette femme à la meme temps.
J'espère, que tu a eu des semaines jolies avec organiser le festival et avec écouter à la musique live.
L'idée du potlatch à besoin du deux cotés... Il faut, que le donataire riposte le cadeau avec un plus grand cadeau. Je suis très désolé, que je n'ai rien pour te donner en ce moment. Pardon.

EdkOb a dit…

Salut Sermo

Il n'y a pas d'obligations.
Pas de contre-dons.
Ecoute et partage, c'est tout.

L'histoire est authentique.

@ bientôt et bonne écoute en passant