2.1.08

303 - Petit bilan : 26 Potlatch... Un bilan, en somme (et un brouillon)

GIBBONS Beth Romance
ROCHELLE Laurent HAMEL Alima SCHILD Loïc L'Absence
DOMANCICH Lydia VASSALO Marthe Room Thirteen
HENRIKSEN Arve Koroi Yama
WILSON Cassandra Strange fruit
FANTAZIO Learn
HRADCANY Chjusella
SPAIN Untitled #1
GREAVES John CARON Elise Mélange
KAHLIL Rabih Abou COURTOIS Vincent Requiem
KIF KIF Stabat Mater
HALF ASLEEP D'Invisibles courtisants


Ceci n’est pas un CD, c’est une compil’, une suite d’extraits musicaux tous très différents mais avec l’envie très forte de réaliser un ensemble qui sonne juste. Là, c’est doux et lent (selon une approche strictement sonore).

Maintenant, « sonner » juste est un point de vue très personnel.
Au-delà de cet assemblage sonore, il y a le hasard qui s’en mêle (tiens ?), totalement imprévisible (c’est sa raison d’être) puisque cette compil’ va voyager chez des ami(e)s et des inconnu(e)s.

Potlatch

Il m’arrive (parfois) d’en laisser sur des bancs publics, des rebords de fenêtres, d’en semer au hasard… et surtout de ne pas trainer dans les parages, ne pas être vu, rester anonyme (mais parfois c’est raté).

Potlatch 1


GARBAREK Jan Last Rite
AKOSH S Solo 2
NDEGEOCELLO Meshell Aquarium
SOULREACTIVE Biou Biou
ROBERT Yves Let's Lay Down (la tendresse)
SCLAVIS Louis Divinazione Moderna II
Sixteen Haiku & Other Stories Introduction Robert Wyatt
Sixteen Haiku & Other Stories Haïku Ten Cat Power
HADEN Charlie Wayfaring Stranger
LOUREAU Julien Don't Save me
LOUREAU Julien A Stitch in Time
MONK'O'MAROK In Nomine
GARBAREK Jan The Moon over Mtatsminda
ROMANO Aldo SCLAVIS Louis TEXIER Henri Anabon
COULAIS Bruno Le fil bleu

Potlatch 2


HALF ASLEEP We used to fear you (and the drilling machine)
GIBBONS Beth Funny time of year
SPAIN Nobody has to know
The Official Robert Wyatt Fan Club Song
KANCHE Marcel Une épitaphe
ROCHELLE Laurent Chansons pour l'hiver
ROCHELLE Laurent Que ma joie se meure
HENRIKSEN Arve Time Lapse
EAUX FORTES Okhlam
HILLIOT Dana I'm not a drummer
CLOGS Lanterns
JOHANSSON Johan Odi et Amo
MADREDEUS Ao Longo o Mar (Astro' Reflect And Chill Mix)
POWER Cat The greatest
BARBER Patricia Opheus Sonnet
RESISTANCES trio Patria de multitudes

Potlatch 3


FLUGELSCHLAG Mendiani
A HAWK AND A HACKSHAW God bless the Ottoman empire
ASA-CHANG & JUNRAY Hana
BEIRUT Mount Wroclai (Idle days)
ICI Power Trio Seins voilés
SHIP Matthiew Orbit 2
BOESPFLUG MOREL LOPEZ Marche
PAAVOHARJU Puhuri
ZAZOU Hector Sahara Blue Lettre au directeur des messageries maritimes
WALLUMROD Christian Ensemble Eliasong II
MOLVAER Nils Peter Khmer
WELLE SCHNEIDER WHITEHEAD A soldier's shoulder
KONKI DUETS In the trees
IDA Late blues
PUERTO MUERTO Ginding bones
SMALL GOOD THING El mariachi loco
KING TH Tara Wavetable
CARLOTTI Barbara Anaïs

Potlatch 4


DAY ONE Ordinary man
SANDOVAL Hope & the warm intentions Clear day
ANDERSEN Arild Group Electra song
WALLUMROD Christian Ensemble Stompin' at Gagarin
WESSELTOFT Bugge Skog
MEHLDAU Brad August ending
COHEN Avishaï Nu Nu
HADOUK Trio Clef des brumes
PLANT Robert & ADAMS Justin Win my train fare home
ARTHUR H Sur la place
PORTISHEAD Roads
TINY (the) Second time around
Cor Nacional de Ninos de Argentina Alberto Balzanelli Airecillos de Belen
HILLIOT Dana Song for (piano version)
DOIRON Julie Pour toujours

Potlatch 5


CLOGS 235
SYLVIAN David 9 HORSES Atom and cell
JARBOE Lavender girl
GAÏA Kasbah
CARROLL Barton Scortched Earth
HOLLIS Mark Watershed
ANDERSEN Arild Group Clytemnestra's Entrance
AMANTS de JULIETTE No Prozac
ADAM Serge HUBY Régis If
HARVEY PJ You come through
VOICE OF THE 7 HOOD An hour before dawn
HOLCOMB Robin The graveyard song
BARBER Patricia Persephone
BOINE Marie Diamántta Spáilli
HUKKELBERG Hanne Words & a Piece of Paper (live)

Potlatch 6


MOLVAER Nils Peter Merciful 1
ABAJI Gibran
WHITE Jim Buzzard of love
LANOIS Daniel Oaxaca Agave Telco
ESSEN Von Eric Blues for me
ICI Power Trio Apparition
ZAZOU Hector Sahara Blue To a reason
DÜNE Herman Your name my game
GAINSBOURG Charlotte Tel que tu es
MOLVAER Nils Peter On stream
ARTHUR H Prélude & City of light
LEIBID Teita & DELGADO Luis La Sepultura
NATIONAL (the) Thirsty
WORKING WEEK Venceremos
WYATT Robert The sight of the wind
BEIRUT My Family's Role in the World Revolution
ANDERSEN Arild Group Chorus I II III IV
HENRIKSEN Arve Paralle action
GIBBONS Beth Tom the model
SYLVIAN David Sorrow the banality of evil
TINY (the) Lake
ARTHUR H Négresse blanche
BREGOVIC Goran In the deathcar & This is a film
BREGOVIC Goran Tales V (andante amoroso) & VI (adagio delicato)
REDMAN Joshua Elastic Band Lonely Woman
ESBJORN SVENSSON Trio Dodge the dodo
LIFE FORCE (the) Alice
MOLVAER Nils Peter Merciful 2

Potlatch 7 (1)
Potlatch 7 (2)


ARTHUR H Avanti !
GOTAN PROJECT Amor portena
HARVEY PJ The wind
HARVEY PJ Is this desire !
BIRKIN Jane Strange melody
NERGARD Silje Japanese Blue
DEAR EUPHONIA Awaiting
SYLVIAN David 9 HORSES Wonderful world (Burnt Friedman remix)
WYATT Robert Shipbuilding
MOTIAN Paul FRISELL Bill CARTER Ron Pretty Polly
OLIVA Stephan Cécile seule
GUSTAVSEN Tord trio Graceful touch, variation
ARTHUR H Lily Dale
ARTHUR H Le jardin des délices
ZAZOU Hector Cold seas Yakut song
NAMTCHYLAK Sainkho Midnight blue
LANOIS Daniel Amazing grace

Potlatch 8


REEVES Dianne ALLEN Geri Maiden Voyage
OLIVA Stephan Marche antique
PETRUCCIANNI Michel COURTOIS Vincent Besame mucho
TOWNER Ralph Anthem
KOITE Habib Forobana
NAMTCHYLAK Sainkho Moon trance
TOUKARA Djelimady Mande Djeliou
BREGOVIC Goran Tango
SYLVIAN David 9 HORSES Birds sings for their lives
HENRY COW Nine funerals of the citizen king
GREAVES John L'aise aux ex-sans-triques
TIGRE des PLATANES Malada
SLAPP HAPPY The Owl
GAINSBOURG Serge Lola Rastaquouère
TIGRE des PLATANES Yekermo Sew

9 funérailles & 9 chevaux
des oiseaux qui ne peuvent que chanter
vivants ils chantent
chantons
soyons à l'aise et dilapidons nos corps
dansons noués
à l'ombre des platanes
ombres
dans les paysages sonores du nord
glacés
des marches des transes des gens nés
des revenants
des errants
des touches noires et blanches
la nuit
blanche
besame mucho

Potlatch 9


HERSH Kristin Piano 1
BREGOVIC Goran Ederlezi 1
HADEN Charlie ALLEN Geri MOTIAN Paul Lonely woman
WESTON Randy Boram Xam Xam
DOUGLAS Dave Facing west
BRAHEM Anouar Leila au pays du carroussel
FATEH ALI KHAN Nusrat BROOK Michael Lament
TCHAMITCHIAN Claude MOURADIAN Gaguik Voix part 1
RACHMANINOV Serguei The great doxology
TIM STORY After 4 O'Clock
BOGAERTS Jo WYATT Robert Kill me softly
HALF ASLEEP Marie 1 & Marie 2
SLAPP HAPPY Is it You
BREGOVIC Goran Ederlezi 2
HERSH Kristin Piano 2

Des boucles un retour sur soi le seul
retour qui existe
celui d'avant la vie
des petits riens
des manèges
des pas et de la poussière
des pas oubliés balayés soulevés
tes pas
je t'aime lentement
tu me tues doucement
deux fois
chaque fois
deux fois
oui, c'est toi
je sculpte
tu donnes vie
je t'envie
mes deux Marie

Potlatch 10


WILSON Cassandra Go to Mexico
ENDRESEN Sidsel Angel
NAMTCHYLAK Sainkho Naked spirit
MADREDEUS Ainda
BARBER Patricia The hours
BJÖRK Unison
GREAVES John How beautiful You are
POWER Cat Werewolf
MAZZY STAR Five strings serenade
ZAZOU Hector SIBERRY Jeanne She's like a swallow
ZAZOU Hector WILLEMARK Lena Havet stomarr
FAITHFULL Marianne There is a ghost
ENDRESEN Sidsel Dododo

12 voix
et
1 autre
que dire d'autre
que ce qu'elle chante
(j'aimerais quand même beaucoup
avoir le timbre des 12 voix, mais par hasard)

Potlatch 11


ANDERSEN Arild Group Gardsjenta
FOOD Exeter opening
SAARI Wimme Enchantment
LEE Jeanne & RAVA Enrico Short visit to Malena
SEIN Trygve Himmerland i Tidevand IV
SMITH Patti Ghoste dance
POULSEN Hasse London Girl
FANTAZIO Ganesh
FANTAZIO Adrie dreams
ARTHUR H & FEIST La chanson de Satie
FEIST & Jane BIRKIN The simple story
ABBHUEL Susanne Mane Na
BARBER Patricia Constantinople

Nous sommes redescendus à Berlin Tokyo Montréal
alors qu'il n'y avait plus de traces de son passage
ni même de souvenirs plus personne n'avait d'images
un oubli total un effacement final
un rêveur professionnel pourrait nous dire
mais je n'en connais pas en reste t'il encore
trouve vite un créateur
où chercher dans quels espaces imaginés
mais aurons-nous encore longtemps la capacité d'inventer
les vivants
les rêves qui suivent les pas les poumons dans lesquels
nous crachons nos colères qui crient l'oubli
souvenez-vous n'attendez pas d'avoir oublié car
vous ne saurez même plus que vous avez été
tu oublies
je te perds je ne te rêve plus tout est si simple
rendors-toi rendors toi rendors toi
rêve rêve rêve
ouverture fondu noir sommeil
soleil (c'est de la fiction)

Potlatch 12


SYLVIAN David World citizen
DEAR EUPHONIA Something great
BLEGVAD Peter How beautiful you are
WAITS Tom Soldier's thing
HARVEY PJ Oh my lover
BARBER Patricia Winter
FAITHFULL Marianne Lola R for ever (Lola Rastaquouère)
HORVITZ Wayne & HOLCOMB Robin Bonnie and Clyde
NDEGEOCELLO Meshell May this be love
GIBBONS Beth Funny time of year (live Berlin 2003)
REIJSEGER Ernst d'ANDREA Franco I love you so much it hurts
POWER Cat Lived in bars
WAITS Tom Sea of love
SYLVIAN David & FRIPP Robert The first day

Il avait semé le cailloux mais c'est seulement après plusieurs
années qu'il l'a retrouvé alors qu'il passait
son temps à chercher une idée plausible pour expliquer
comment tout était devenu si petit autour de lui
alors il se promène maintenant et il le tient toujours
serré dans sa main étroite aux longs doigts minces et
tellement noueux qu'il a du mal parfois
à soulever le vieux
couvercle qui protège les touches du piano alors il regarde
les photos étalées de tous les cailloux qu'il a longtemps
photographiés et semés partout autour de lui
quand il cherchait exactement le même
partout dans le monde celui qu'un soir il avait laissé et
qui devait le protéger
après qu'une drôle d'histoire était arrivée dans la journée
quand il a été retrouvé inconscient dans un bois
alors que la journée n'était ni trop chaude ni trop humide
après s'être sauvé de l'école
qu'il n'aimait pas pour vivre caché et loin de tout
et c'est à son retour qu'il a trouvé que tout était devenu
trop petit

Potlatch 13


HAMMILL Peter Alice (letting go)
WYATT Robert Love
NICO Julius Caesar (alternate version)
HENRIKSEN Arve Leaf and Rock
SANTAOLALLA Gustavo Motning Pray
FRITH Fred Rivers & Tides part VI
ANN Keren Liberty
ENDRESEN Sidsel MOLVAER Nils Peter Only these things count
GREAVES John WYATT Robert Kew.Rhone
LEE JONES Rickie Tired to be a man
BARBER Patricia Dansons la gigue
NATIONAL (The) Green gloves
BOINE Marie Reagákeahtes (Song for the unborn)
GAINSBOURG Charlotte Beauty mark
BJORK Bachelorette

Je les ai reçu lentement. C'est ma nature. (Je suis un lent). Je ne peux pas tous les accueillir en même temps. Mais j'y veille.
Ils viennent de si loin, effectuent un trajet difficile, se perdent, sont repris, trahis, rejetés, malmenés. Miraculés.
Certains sont plus fluides, plus souples, et arrivent un peu moins lentement. Mais ils ont tous besoin d'eux, d'eux tous. Ils n'ont de sens que tous réunis. Parfois, ils me parviennent presque intacts, parfois encore ils sont tellement défigurés, abîmés, qu'il est alors difficile de les reconnaître, de les dire. Ils sont muets, vides. Perte de substance. Comment dire l'inconnu ?
A leur arrivée, je n'ai pas toujours le temps de les écouter (je suis un lent), de les recevoir comme ils le méritent, de les comprendre, de les faire miens. Certains se sont remis seuls. D'autres pas. J'ai besoin de temps (je suis un lent), - temps au cours duquel d'autres arrivent, toujours lentement, isolés ou en groupes-, pour les restaurer, leur redonner leur éclat d'origine, leur sens véritable, leur vérité. Enlever la paille. Que le diamant éclate. Lumière.
Le passage du temps les a tous altérés. Certains arrivent à se retrouver, se regrouper, d'autres errent seuls, sans liens, isolés de leur raison, coupé de leur monde intérieur, de leur vie. Ils sont devenus si éloignés de leur vérité qu'ils en viennent à douter d'eux, se méfient, se refusent, s'enferment encore plus dans une douleur muette et indicible. Y a t'il pire douleur que celle qui ne peut se dire ?
La compréhension n'était même plus un souvenir que l'on peut faire émerger, mais un oubli, un trou. Permanent. Certains ne savent plus qui ils sont. Comment exprimer ses douleurs, quand il n'est plus possible de dire. Quand l'idée même de dire n'est plus.
Je suis un lent. Et je reçois très lentement. Mais je restaure. Toujours. Avec soin, patience. Pour les aider à revenir aux origines.
Je répare les mots. Pour qu'ils me disent. Et j'attends…(tes) mots…lentement.

Potlatch 14


PARISIEN Emile Quartet L'Amante religieuse
METHENY Pat MEHLDAU Brad 4tet A night away
NAMTCHYLAK SAINKHO Old Melodie
ENDRESEN Sidsel WESSELTOFT Bugge You might say
GOTAN PROJECT meets Chet BAKER Round about midnight
OLIVA Stephan SHARROCK Linda Solitude
WILSON Cassandra For the roses
CINEMATIC ORCHESTRA & WATSON Patrick To build a home
ODDWAY Here with me
THOMAS Rosie The One I love
COOPER Lindsay The Assasination Waltz
GREAVES John BELLING Susan Back where we began
ENDRESEN Sidsel Birds
ENDRESEN Sidsel Truth
LANOIS Daniel Flametop Green
LANOIS Daniel Dusty

les corps masqués le froid qui rend le souffle visible (le froid éprouve) la peau blanche les yeux d’eaux
vacille ! rend incertain ! doute ! la nature de la nuit
blanche la peau blanche la vie les eaux mouvantes qui glissent
les corps saisis chaloupés
pas de passeurs pas de rêveurs
des notes de bas de page des signes de passage des mots sur les ouvrages les larmes des mirages
la vie sans âge
action mouvement retour
mille nuits
et la dernière
donne prend dit
écoute pendant une minute 50 quand tout prend sens éclaire la brume des corps entourés
cachés par des épaules rondes et découvertes
la vie alentour
les yeux fermés
de retour
rester en attente respirer doucement écouter sentir garder les yeux fermés longtemps
respirer encore la minute éternelle
revenir au début
enfin saisir le temps de mes mains
le plaquer contre moi
étreindre l’éternité
garder mes rêves

Potlatch 15


TRUFFAZ Eric HARCOURT Ed Red Cloud
ADAM Serge HUBY Regis If
MICUS Stephan Passing clouds
GREAVES John How beautiful you are (2)
BARBER Patricia I could eat your words
COURTOIS Vincent ADDED Jeanne I carry your heart
HYMAS Tony Crazy horses
SHARROCK Linda PUSCHNIG Wolfgang Neko Ipak Mora
CAROLINE Ed l'épicier Alice R
HOLLMER Lars Dron
TIPPETTS Mind of a child
MOTIAN Paul FRISELL Bill LOVANO Joe In Remembrance of Things Past
TRUFFAZ Eric & CHRISTOPHE L'un dans l'autre

Une belle lueur je mange tes mots tu portes mon coeur
Tenter d'établir une classification des nuages ne sera pas impossible tous passent au dessus de nous découpent la lumière tombent à terre
J'ai tendu d'immenses pièges pour en sauver certains pour scruter les sombres et m'en faire des habits de brume qui recouvrent toutes choses lointaines et si proches
Cachent tous les éclats des paroles éparses et dissipées celles qui s'accrochent encore dans les replis de soie des eaux légères qui laissent glisser sur ma peau la couleur du métal irisé et d'acier
Sans eux pas d'infinis
De nouvelles voies d'autres trajets des pentes douces des airs soudains
Des petits riens des mots graciles des notes fragiles des obstacles pour la sérénité des pas pour cheminer des sentes empruntées des voix pour aimer
Nous aurons encore le temps de mettre tous nos beaux chapeaux nos plus belles chemises pour accompagner sur ces voies passées tous les amis jamais oubliés
Fuir les lignes dures échapper aux lignes souples retrouver la ligne de fuite celle où tout se retrouve Là où nous serons là où je vais
Là où j'attends penché et patient
Déserteur du présent éclaireur de l'intonation
Loin très loin invisible dans mon habit de brume qu'un souffle léger dilue
En attente d'une respiration à plusieurs temps
La symphonie des vents
Complices
Pousseurs de nuages
Chemins de halages
Notre seule ligne de fuite

Potlatch 16


CINEMATIC ORCHESTRA & BASS Fontella Breathe
Sidsel ENDRESEN Here the Moon
BESSON Airelle & RIFFLET Sylvain Désert
BRUN Ane This Voice
ART BEARS Civilisation
COLLEEN Sun against my eyes
FORT Anat Just now, var 1
SYLVIAN David The Song Which Gives The Key To Perfection
TIPPETTS Julie Oceans and §Sky (and questions why)
LOULE SABRONDE Osperinet
FRANCIS Connie Siboney
ENDRESEN Sidsel Out here in there
NATIONAL (The) Gospel
SANDOVAL Hope Untitled
BARBER Patricia You gotta go home
CINEMATIC ORCHESTRA Ode to the big sea

Un chemin inconnu, figurant sur nulle carte, jamais indiqué, ne disant pas où il mène, d'où il vient, Je sais seulement que je l'emprunte parfois, sur une petite distance, étant merveilleusement effrayé par ce que j’imagine pouvoir découvrir si un jour je vais au bout. J’imagine toujours des futurs incertains, différents. Aujourd’hui, ce sera toi, qui sera au bout, là où je n’arriverai jamais (qui sait ?)
Je chemine le plus loin possible, là où mes pas ne m’ont pas encore déplacé. Encore une illusion.
Il y a des ornières, des bas-côtés en friche, riche du désordre organisé de la nature qui reprend le dessus sur la volonté spécifique de vouloir toujours se déplacer droit, de tailler dans la masse vivante, aller ailleurs trop vite, ne pas se figer dans une immobilité équivalant à un acte d’abandon, celui de nier le mouvement. Les sons bruts de toute la vie invisible parviennent à mes oreilles, je m’arrête parfois, désarçonné par de brefs moments de révélations, touchant fugitivement à des vérités passagères, les oubliant tout aussi vite, ne reste alors que cette vibration dans l’air, ce son inaudible qui est le signe que je dois reprendre la route. Je peux alors, seulement dans ces rares silences absolus, me remémorer le but de cette quête buissonnière et si puissante, celui de réussir à parvenir jusqu’à l’origine de la mémoire à venir, de ce que j’imagine être au bout du chemin. Je suppose que je peux aussi me retourner, pour vérifier cette hypothèse, mais cela sera aussi la fin immédiate et éternelle de mes déplacements. Et j’aperçois encore tant de si belles lumières au loin, je ne voudrais pas rester trop dans l’ombre qui me suit.
C’est toujours au bout des chemins inédits que les rencontres se réalisent.

Potlatch 17


BARBER Patricia Mourning Grace
BRAHEM Anouar Astrakan Cafe 1
SYLVIAN David Heartbeat (Tainai Kaiki II)
ELLIPSE The Rest is Silence
HAINES Emily Detective's Daughter
BLACK Jim AlasNoAxis Ambacharm
CRISPELL Marilyn Prayer
ZORN John / MASADA The Circle Maker Kisofim
HOLLMER Lars Kvar om igen
KOBY ISRAELITE For Emily
BRAHEM Anouar Astrakan Cafe 2
BARBER Patricia Dansons la Gigue (live)

Ton regard perdu est très éloquent, tes yeux scrutent les vagues absentes, comme perdus dans un ailleurs éternel, arriveras-tu à voir le maintenant présent, au lieu de te perdre dans l'ailleurs inconsistant ? Toutes le tempêtes du monde s'échouent devant tes yeux.
Drôle d'endroit pour une rencontre impossible, surtout que je t'espionne (non, en réalité j’accroche toujours et sans cesse ton être secret, la lueur de tes yeux, le souffle de tes mots, la force de ta présence) presque en permanence. Je me force terriblement à fuir cette braise (je voudrais tant m’y brûler, m’y réchauffer, m’y perdre). Tous ces gestes visuels vers toi, toujours vers toi, même quand tu quittes cette place, tes présences persistent, toutes les autres toi restent (une même toi), celles que je vois sans cesse. Rémanence, persistance de la vision.
Drôle d'endroit pour avouer cette permanence, cette obsédante passion, ici, à tous, comme un message lancé à vos visages et à vos sens, à tous vos sens. Ceci n'est pas un aveu, ni une confession, encore moins la reconnaissance d'une passion, car celle-ci m'est étrangère, elle ne vient pas de moi, elle m'a été imposée, je n'ai pas le choix, c'est ainsi que la passion arrive, d'ailleurs, de toi, là, qui regarde au loin, je ne sais où ni quoi, je ne sais rien. J’ai oublié. Je dérive. Sur ce lointain que tu ne vois pas. J’y suis seul.
Je laisse ici cette passion qui m'inspire et m'étouffe, me prend et me chavire, m'étreint et me guide, m'envahit et me touche, là, au plus profond de ma carcasse lourde et lente. L’émotion violente et brutale, la braise permanente, plus chaude que la flamme.
Je laisse ici et montre dans ce lieu secret tout ce qui me donne une foi insensée et j’apporte cette passion ni secrète ni dicible dans ce regard lointain qui navigue au plus loin du corps qui s'oublie et des sens qui par instants se montrent au détour d'un choc des yeux. Que racontent ces instants éternels ?
Même fermées, tes paupières n'arrêtent pas la braise de tes yeux, qui traverse toutes les épaisseurs millénaires des peaux rugueuses et parfois tannées des barrières érigées en guise d'ultimes défenses insensées.
Toute résistance est vaine, cruelle, terrible, magnifique. Je résisterais mille ans. J’attendrais l’éternité, le silence des océans féroces.

Potlatch 18


ABBHUEL Susanne AIR All India Radio)
HORN Shirley And I love him
TRUFFAZ Eric Gedech
REEVES Dianne Obsession
CINEMATIC ORCHESTRA & BASS Fontella Familiar Ground
BESSON Airelle & RIFFLET Sylvain Eternité
HENRY COW Teenbeat
ZORN John / MASADA Kisofim (live)
ISRAELITE Koby Dror Ika
HENRIKSEN Arve Glacier Descent
SIMON Emilie Le vieil amant
MURAT Jean-Louis Aimer
SLAPP HAPPY Slow Moon's Rose

Elle : assise, se lève, très grande, très mince, pas maquillée, s'approche de lui, se penche, l'embrasse, longuement, ses très longs cheveux les préservent des regards. S'en va et revient. S'assoie. Ne parle pas, l'écoute beaucoup, ne voit que lui. Parfois tremble un peu, douceur du frisson.
L'obscurité est maintenant arrivée jusqu'au sol, laissant des lumières oubliées lutter pour créer d'autres volumes, moins sombres, des îlots menacés, des résistances éparses. Pour voir au fond des eaux les reflets des étoiles sur les ventres argentés des poissons.

Lui : massif, bouge très peu. Parle, discute, explique, raconte. S'il n'était sur une chaise, il serait au pied de l'arbre, conteur, mémoire, l'arbre plus mobile que le conteur. Ses mots sont des vies, plus nombreuses que toutes les feuilles de toutes les saisons de l'arbre géant.
Une réverbération insolite sur une bague, une perle d'oreille, un verre porté aux lèvres. Liquide sombre, nappe blanche, couverts nacrés. Repas. Un début d'ivressse nocturne, quelque chose qui prend à la gorge, cette terreur d'un autre destin.

Elle : se lève encore, l'embrasse, ivre des mots et du vin, se tait pour sentir le flux du vent sur son front. L'iris vibre, touché par la phrase. Les yeux sont les témoins des mots, une toute petite perle au coin, flux d'eau du corps. Que faire du bonheur quand il innonde les yeux ? Cet éternel présent invente des marées hautes.

Lui : garde encore son chapeau de paille, dans ce début de nuit. Tient un verre, le lève, l'examine et raconte qu'il marchera sur la plage de la marée haute du bonheur. Etre ange, sans cible. Ses mots touchent. Sa voix porte. Ses pas s'impriment déjà dans le sable. Sans bouger. C'est là que monte l'envie du sable mouillé. Sentir le souffle du désir passer par les pieds nus dans l'eau. Partir déjà ? S'enfoncer plus loin, ne plus rien voir, la marée haute brouille la vue, pique les yeux, raconte des histoires, invente des chemins pour quitter le bleu du froid, toucher l'eau du corps.

Elle : reste assise, le regarde s'éloigner vers l'eau inventée. Ne bouge pas, retourne en arrière, entend maintenant la musique, quelques mots portés par le silence. Penche légèrement la tête, pour mieux saisir la fin de l'histoire.

Lui : déjà très loin, en route vers d'autres marées inventées, porteur de mots, monteur de phrases, adossé éternellement à l'arbre géant, attendant... Elle.

Potlatch 19


FE Pura You still Take
ERLICH Marty Spirit of Jah
MURAT Jean-Louis Fort Alamo
SEIM Trigve Mmball
MONK Meredith Braid 1 and Leaping song
AM4 The Sadness of Yuki
ENDRESEN Sidsel Distances
MAGONI Petra & SPINETTI Ferruccio Imagine
PORTISHEAD Roads (live 2005)
LINCOLN Abbey Down here below
MACLACHLAN Sara Dirty littel secret
HALF ASLEEP Sailors on Rafts
GASPARYAN Djivan A cool wind is blowing
DORA Delphine & The unexpected Something about the world

Je l'ai entendu lui dire : « Toutes les dernières plages me rendent triste ». Il est revenu avec la marée. De retour autour d'Elle, comme un rôdeur de passage, un amant évanoui.

Noter dans l'urgence pour ne pas oublier. Faire une liste, pour se souvenir des choses essentielles. Ne pas s'effacer dans le sommeil. Dresser le constat de l'urgence, des trésors quotidiens, des merveilles oubliées toutes les nuits qu'il faut redécouvrir le lendemain. Se souvenir et l’écrire. Pour mieux oublier.

Renaitre tous les jours, poser ses yeux sur Elle.


Ne pas suivre l'èbe, la précéder. Décrire exactement la puissance de sa couleur, l'intensité de son regard, l'ombre de ses pas. Voir sa joie, en doubler l’intensité. Rester.


Elle : son silence dit « I can see right through you ». Rêve nue. Revenue.
Lui : tu es celle qui m'empêche de me suffire, jusqu'à la fin des temps.
Un soupçon de lueur traverse leurs yeux, à peine un souffle, juste une note, une simple introduction à l'éternité de l'instant présent. L'eau de l'oeil voile le regard, une perle de bonheur s’évapore entre les deux corps. Se souvenir de tout ce que l'on sait, ne pas oublier le bleu, les voiles, les mots. Le fil invisible de leur union coupe le monde en deux, sépare la terre du ciel, libère l'eau des nuages et transforme les êtres de chairs en esprit désincarnés. Nul poids sur les épaules, que celui d'un regard qui voit l'autre, même dans l'obscurité. L'obscurité n'est plus qu'une idée, un fantôme, un vieux voile.
Et maintenant, les yeux grands ouverts nous voyons tous ces corps danser sur la dernière plage. Tourner les pages. Lire encore quand le livre est terminé. Vivre encore tous les matins renouvelés. Inventer de nouveaux chapitres.... Laisser les empreintes des pieds sur le sable lavé. L’empreinte des corps, dans les chairs des passants. Nos démons, nos merveilles.

Elle : tu es ma merveille. Pour l'instant présent. Mon idéogramme éternel.
Lui : je mène des batailles quotidiennes et fracassantes contre le chagrin...

Potlatch 20


SHREE MA Praise
LARSSON Ellary (The Tiny) Closer
HAINES Emily Crowds surf off a cliff
JOHANSSON Elina (Dear Euphonia) Naked Befor You
AGOSSI Mina Vesoncio
FE Pura Folllow your heart's desire
BOINE Marie Liegga gokcas sis' (In a blanket of warmth)
NDEGEOCELLO Meshell Bitter
SANDOVAL Hope Suzanne
BIRKIN Jane & INOUE Yosui Canay Canary (Tokio version)
BARBER Patricia If I where Blue
ABBHUEL Susanne & OLIVA Stephan My One and Only Love
POWER Cat I Love You (Me Either) (Je T'Aime Moi Non Plus)
HUKKELBERG Hanne Pynt

La première page, les tous premiers mots. Par quoi commencer ? Quel sera le début ? Le grand livre est toujours posé au bout de la grande table . Parfois, il l'ouvre au hasard, survole les mots, les phrases. Tourne les pages, distrait, dérouté, absent. Ne trouve pas l'origine. Puis s'en retourne chevaucher les rouleaux, se hisser sur les vagues. Le livre de ses vies reste un mystère qu'il ne résoudra jamais, mais qu'il peut parfois tenir dans sa main grande ouverte. Toutes ses vies dans sa main... Elle : Remplace des pages. Change l'histoire. Ne modifie pas le volume, invente d'autres vies. Celles dont il rêve. Elle n'a pas toujours été silencieuse. Parfois même, Elle se souvient qu'autrefois Elle parlait de ses vies inventées. Mais pas à Lui. A d'autres. La roue tourne. C'est Elle maintenant qui forge des destins. Qui invente ses lendemains. Les oiseaux ont des ailes parce qu'ils volent, dit-Elle. Elle invente les ailes, pour l'envol de Lui. Toutes les nuits, Elle réécrit ses souvenirs. Tous les matins, il se souvient. Et raconte, sans fin, ces instants divins. Où qu'Elle soit, il lui parlera. La ligne floue du regard se perd, revient, cherche ses lieux de mémoires pour mieux y puiser de l'étonnement. Toujours surprendre, ne jamais se lasser des marées qui laissent sur la plage des mots à illuminer. Alors de retour vers ce grand livre immobile et changeant, il retrouve aussitôt le goût de la vie. Des débuts de sa vie, de son enfance lointaine qu'il découvre à nouveau, intacte, essentielle, puissante. De toutes les fois où il trouvait que les jours étaient trop lents, de toutes les fois où il s'époumonait à hurler dans le silence des après-midi, de toutes les fois où la crainte de l’après le rendait secret et insouciant. C’est le soir, il remet son chapeau, se dirige vers la table, et reprend une dernière fois pour aujourd’hui l’histoire changée de sa vie.
Demain, Elle aura à nouveau réécris son histoire. Demain, Elle aura façonné de ses rêves une nouvelle vie. Tous les jours sont des débuts. Tous les soirs des récits. Déjà, sur un coin de table, il dresse la liste des lumières et des bouée, entends les chants futurs des prochaines soirées, voit son regard vaciller dans la lueur des bougies, laissera les voix parler de toutes les passions, lui dira ce qu'Elle ne sait pas, rendra réel par Elle toutes les reines futures de nos paysages intérieurs.

Potlatch 21


HARPER Ben & The innocent Criminals Lifeline
HIGELIN Jacques Amor Doloroso
CAMISETAS Legend of the dangerous bean
RITA MITSOUKO Terminal Beauté
GASPARYAN Djivan & CHAKMAKIAN Armen Distant Lands
ENDRESEN Sidsel Bittertiles
COURVOISIER Sylvie FELDMAN Mark FRIEDLANDER Eric Icaria 3
SYLVIAN David Darkest Dreaming
BREUT Françoise L'Heure Bleue
LLOYD Charles Guman
ROMANO Aldo SCLAVIS Louis TEXIER Henri Anabon (live)
MAZUR Marilyn When I get to the Mountain
SYLVIAN David Krishna Blue
CALEXCICO The Guns of Brixton

Elle : le silence, la mise en scène du désir. Pour Lui laisser tous les mots de la passion et du temps pour revenir sur sa douleur et nommer ses peurs.
Lui : il explore sa caverne, ses peintures, les traces que sa vie a projetées sur la roche. Paradoxe minéral qui voit la roche grise teintée d'automne, ailes de papillons et coeur de sang. Il s'enivre légèrement, il lui faut pour survivre des musiques légères, des soirées heureuses, des silences sonores, des mélodies secrètes, des listes inachevées, des rêves. Tous les souvenirs ne sont que des émotions. Les liens sont puissants, car les émotions nous domptent inlassablement.
Doucement, délicatement, il pose sa veste sur le dossier de la chaise, puis s'assoie lentement, reprenant la conversation exactement là où il l'avait interrompue, à l'heure du rêve sombre, quand le soleil n'est qu'un souvenir de plus. La soirée reprend son rituel, forçant le destin modeste des amants de passage, peut-être condamnés à devoir éternellement se faire face par intermittence. L'éternité n'est pas une option, juste une hypothèse lointaine qui n’effleure les esprits que dans les espaces entre les silences, quand on retient son souffle. Elle n’a pas trop essayé de le dissuader, même s’il n’a pas réellement tenté de résister à l’ivresse.
Il reprend dans sa poche la liste des premières fois, cette liste là, oui, cette vieille liste naguère commencée, puis très vite oubliée. Combien de vies ? Elle est partout, dans cette liste, à l’origine de tous les états intermédiaires, de toutes les étapes, des milles et une ruses cachées au cœur des mots des amants. C’est Elle qui lui a appris ce langage, quand il n’était chez Lui qu’un babil hésitant. De son absolue transparence, Elle a modifié la nuance. Maintenant, il peut être à la fois Lui et Elle. Rêve d’éléphant, mémoire des amants, fusion des passions. Tous les discours, tous les fragments se réunissent et s’assemblent dans les regards, tard le soir, à la lueur douce et timide des bougies. Le silence de l’obscurité qui les entoure est plus fort que cent canons, plus doux que mille baisers. Faire UN est alors une technique de survie. Elle vit Lui.
Rester vivant. Toujours. Longtemps.

Potlatch 22 (1)
Potlatch 22 (2)


LECLERCQ Valérie & HILLIOT Dana Why did God leaves us
SUSANNA & The Magical Orchestra Hallelujah
HALF ASLEEP Fourteen fourptints so you changed your mind
BREUT Françoiz Les bras le long du lit
ENDRESEN Sidsel & WESSELTOFT Bugge You call me
OI VA VOI Refugee
CHALARAMBIDES Pas el Agoa
SLAPP HAPPY Silent the Voice
FERRER Nino L'arbre noir
GUTEVOLK Ao To Kuro
BRIDGEWATER Dee Dee & SANGARE Oumou Oh my love (Diarabi)
KOKKONEN Merja (ISLAJA) aallot ja ääne
WYATT Robert & VASCONCELOS Monica Just as You are
SPAIN Dreaming of Love
HALF ASLEEP Whales

Tous ces cailloux qui roulent, deviennent poussière, tous ces mots oubliés.
Je gonfle mes joues, fais des provisions, pour des jours de parole, des jours meilleurs, chanteurs. Pour retrouver mes chemins. Déjouer les destins.
Je vois des ombres sur tes joues, tu retiens des mots ? De peur qu'ils ne se changent en sable, qu'ils volent avec le vent. J'aime (tes mots).
J'écris pour tous les collectionneurs, de vent et de sable. Tous les noceurs, ceux qui semblent incertains, mais dont le pas ne vacillera jamais. Les semeurs se perdent. Les tempêtes dispersent des sons. Les chants glorieux des pauses du temps se replient dans nos coeurs. Je garde les yeux grands ouverts sur les paroles des vivants qui osent franchir le seuil pour enfin se perdre, s’oublier. J’entends des voix timides qui sculptent les silences, prennent peur, peur de nos ombres, de nos joies, de nos jours. De nos peurs. Je dresserais la plus belle des tables imaginées, pour une réception de trouvailles, comme lorsqu'on reçoit un ami perdu de vue depuis des années. Comme lorsque des vivants se trouvent. J'inventerais une nouvelle langue, faite de silence, de musique, de paroles, d'éclats et de lueurs, de douceur, de lenteur. De temps.
Je raconterais les histoires des cailloux abandonnés, ramassés, retrouvés, partagés, voyageant dans nos mains, passant d'une bouche à l'autre, qui tendent les corps, qui trouvent parfois refuge dans nos coeurs et forment la structure exacte et précise de nos vies. De nos rêves. Nos nuits n’échappent pas au poids des processions de toutes les formes des mots. Nos lits sont de pierre. Je réserverais le prochain millénaire, et plus encore, pour laisser les respirations prendre la mesure authentique de l'instant présent, infini et pour toujours, car tels sont les instants des invités qui se retrouvent, ils sont toujours. Il y aura certes un début, « il était une fois », sauf que la fin n'est pas écrite, car l'histoire se déroule lentement, chevauche les flots du temps avec grâce et regards pétillants, lourds et lents. Je rédigerais toutes les invitations, dans la langue des mots des cailloux qui passent de mains en mains, polis par nos paumes, dont nos doigts évaluent les sinuosités, les arêtes. J’y puiserais la longue chaîne infinie des histoires des mains et des êtres.

Chaque invitation commencera ainsi : « Mon Ange, Ma Douleur, Mon Âme-Sœur, Mon Cœur, Mon Soleil, Ma Joie »

Potlatch 23 (1)
Potlatch 23 (2)


DOMANCICH Sophia & GOUBERT Simon Seagulls of Kristiansund
GREAVES jOHN DOMANCICH Sophia COURTOIS Vincent A lucky day
MITCHELL Joni If
LINCOLN Abbey Throw it away
WYATT Robert & GREAVES John Gegenstand
CINEMATIC ORCHESTRA Music Box
ARTHUR H & LHASA Indiana Lullaby
MICUS Stephan Night circles
FRITH Fred Trains and Boats and Planes
BIRKIN Jane & ZAZOU Hector Beauty
ESQUELIN Ellery La berceuse d'Angéla
WYATT Robert Alifib & Alife

Je reste à la surface du sommeil.
Je vis deux vies, je mélange tout.
Je vis toutes mes vies, en une seule nuit.
Elle(s) reste(nt) là, les vies des nuits.
Chaque nuit vit mes vies.
Toutes mes vies, chaque nuit.
Je fais le mort, je revis.
La nuit.
Je m’en moque, je revis.
Des armées de vivants viennent toutes mes nuits.
Des absents nocturnes m’apportent des bouquets.
Des pétales rouges et noirs m’embrassent au cœur du soir.
De la nuit.
Suis-je une romance ?
Je reste un souvenir de mes rêves.
Une défaillance ?
Mon garde-manger reste vide.
Une renaissance ?
Au-delà des portes, écloses. J’avale la frappe et cogne la faim.
Une évidence ?
Des restes brumeux.
Des matins nuageux.
Des milliers de vols d’étourneaux, ces ailes noires dans le bleu, ces soirs tard de surface, ces nuits rares où j’enlace, ces matins où je me lasse.
Tant de bleu, tant de traces.
Une sirène nonchalante passe à l’orée, ombre d’un souvenir doré, âme d’une passante égarée, d’une couleur d’automne, jaune, rouge.
Les feuilles meurent en couleur.
Regardez comme ma mort est belle, approchez pour assister à mon dernier spectacle, ma dernière saison !
Ma vie ne connaît que trois saisons, la plus belle est la dernière.
Je termine immobile, mordorée, sous le vent et le ciel.
IL n’y a rien entre moi et le ciel, il n’y a rien entre la feuille et la couleur, il n’y a rien entre la couleur et la douleur.
Je rêve en noir et blanc.
Je revis à temps.
Je noircis les blancs.
Je suspends le temps.
Chaque matin, j’ouvre des yeux étonnés, je grave mes nuits sur la pierre, je soulève des paupières, pas les miennes, pour constater le regard aveugle des souvenirs des rêves, ceux qui me donnent toutes ces vies, le temps d’une nuit.
J’ai ouvert des portes, laissé des seuils, forgé des escaliers, rejoint les couleurs, seules, là-haut.
J’ai des stocks d’escaliers, par milliers.
Rejoindre les feuilles.
Tourner les pages.
Dormir, face au noroît.
Aller à l’abordage, enfin.
Contempler toutes les œuvres mortes des océans immobiles.
Revoir la mer.
Les feuilles tombent doucement en couleur,
dans mes nuits en nuances de gris.

Potlatch 24 (1)
Potlatch 24 (2)


VOLAPÜK Valse chinoise
WATSON Patrick Bright shiny lights
HALF ASLEEP Secret side
RHODES Lou They say
ABBUEHL Susanne & OLIVA Stephan Lonely woman
OLIVA Stephan La traversée
FRIEDLANDER Erik & DANI Roberto Night ; train
ORANGE BLOSSOM Tyazaman
SYLVIAN David Words with the shaman, part 1 Ancient evening
WATSON Patrick Luscious life
POWER Cat Names
COWBOYS JUNKIES Working on a building
WYATT Robert Stay tuned
ENDRESEN Sidsel Travelling still
HARVEY PJ Dear darkness

En exergue.

Je ne suis pas aveuglé.
Mais ébloui.
Totalement.
Les yeux plissés.
Presque entièrement fermés.
Ne discernant que l’ombre.
La silhouette.
Et toi.
Toute toi.

Mise en exergue.

Carton découpé.
Pâte à papier.
Support.
Verbe.

Dessiner les contours.
De la silhouette.
Cisailler la lumière, petite ombre lente.
Ombrelle.

Tailler des éclats.
Perdre la vue.

Mise à plat.
Sur la feuille.
Au fusain.
Pour les traits.

Du parfum.
Qui claque.

Des matins.
Des destins.
Des lointains.

Mise en sac.
Des vies.
De toutes les nuits.
Mise en vrac.
Dans les nuits.
Des vies.
De la vie.

Le parfum précède la fleur.
L’idée la rumeur.
La parole la douleur.
Le bonheur.

Je trouve des noms, des instants.

Choisir et partir.
Devenir de partir.
Partir et revenir, s’en aller.

Tourner, valser.


Potlatch 25 (1)
Potlatch 25 (2)


EXTENZ'O Jatropha 1
ACHIARY Benat LOPEZ Ramon De EZCURRA Philippe Dos hermanos
CAMISETAS No radio
4 WALLS Fine wather (poem by Ho Chi Mihn)
VIGROUX Franck Et j'ai vu dans le miroir
ART ENSEMBLE OF CHICAGO Promenade Cote Bamako II
CHEMIRANI Bijan& DALY Ross Gulistan
BOINE Marie Mu Ustit, Engeliid Sogalas
CHALARAMBIDES Do you see
RIBOT's Marc CERAMIC DOG I Found a love
SVALASTOG White oak white pine
REPP Corrina I'll walk you out
SUSANNA & The Magical Orchestra Love will tear us appart
WESSELTOFT Bugge Yoyk
MURAT Jean-Louis Dordogne

Vaguement lié à la contemplation de l’horizon offert, et en même subjugué par les déplacements des fulgurances lumineuses nocturnes en face interne de mes paupières, je cherche des chocs étroits et proches. Coups de hache, bois fendu, copeaux, éclats, grumes et scies.

J’ai soudé mes sens
Accrochés à une étoile qui file.
Innocent.
J’assiste ébahi et stupéfait à la diffusion de ce parfum suave qui accompagne les poussières.
Mesure la force de traînée lumineuse qui statufie les corps composés.
La chute de la lumière reste un spectacle total
Les dernières lueurs sont toujours silencieuses.
Ecouter la lumière.
Entendre la lueur.
Pas la dernière.
Celle d’après.

Je ne (te) vois que dans l’obscurité.

Décomptez-moi. Diminuez la quantité d’une unité. Respectez les quotas. Certains doivent pouvoir ne pas appartenir. Rester entre deux eaux, deux mondes, l’un assoupi, l’autre qui frémit ou bouillonne.

Etre dans la vie, se tenir en dehors, attentif. Entier et partagé. Il n’y a qu’une étoile dans mes nuits, il n’y a qu’une nuit pour les étoiles.

La lumière, juste une idée, pour qui vit sous les eaux vives. Si le silence s’absente, c’est encore du silence. Si la vie se retire, c’est aussi la vie. Mais les étoiles ? Mêmes mortes, elles sont encore lumineuses. Le souvenir de l’étoile nous illumine autant.

Je chute des lointaines contrées, je chemine sur ma voie toute tracée, arc de lumière sombre et plate. Je resterai ce trait lumineux aussi longtemps que tu seras stupéfait et ébahi. Je franchirais aussi les abysses. Même ton repos dans les eaux mortes sera lumineux. Et tu ne sais encore rien des bruits des infrarouges. Des musiques qui bougent. Rouge sang. Poussière de lumière, clartés obscures, traits dans le noir. Ondes et brouillards.

J’entends les silences alentour et les présences lointaines
Les puissances sereines.
Mes âmes et mes peines.

Potlatch 26

389 titres. Un bout de vie.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Iako ne znam francuski, a ni ti vjeroajtno ne znas hrvatski, puno hvala na svoj predivnoj muzici.

EdkOb a dit…

Welcome, even if we do not succeed in understanding each other.

Music is universal.