Jazz poem de et par Enzo Cormann
Avec : Jean-Marie Machado (composition, piano), Jean-Marc Padovani (composition, saxophone ténor et soprano)
Texte complet disponible sur le site d'Enzo Cormann.
La plupart des débuts se ressemblent.
Comme la plupart des romans.
La plupart des vies s'efforcent de ressembler aux romans qui imitent la vie.
Ma vie est une catastrophe.
Mes romans ressemblent à la catastrophe de ma vie, qui ne ressemble à rien.
Comme la plupart de mes débuts.
Texte complet disponible sur le site d'Enzo Cormann.
Fervent admirateur des grandes figures de la scène jazzistique américaine des années cinquante, l'auteur de Sur la route a souvent relaté dans ses récits les soirées passées à boire et à écouter de la musique dans les clubs de la 52è On sait moins qu'il aimait à grimper sur l'estrade pour interprêter ses poèmes (parfois même les improviser) en compagnie de ses musiciens préférés. Quelques rares enregistrements ont conservé la trace de ces fins de soirées homériques. D'autres ont été réalisés en studio, avec des artistes tels que Steve Allen, Al Cohn, Zoot Sims…
En 1957, Max Gordon, propriétaire du fameux "Village Vanguard", impressionné par sa réputation de lecteur, lui signa un engagement de plusieurs semaines. Entrant soûl chaque soir en scène, afin d'anesthésier son trac, Jack en vint à redouter ces lectures publiques, saluées de sifflets et de ricanements. Pour tâcher de reconquérir un public hostile, il lut des textes d'Allen Ginsberg et de Gregory Corso, des prières, des mantras, improvisa des sermons bouddhiques ou des éloges à l'œuvre de Thoreau ou de Joyce… Rien n'y fit : les new-yorkais branchés venaient contempler la déchéance de l'homme qui s'était fixé pour programme essentiel d'habiter "l'Amérique comme poème, au lieu de l'Amérique comme endroit où se débattre et suer". Ce pathétique épisode de la vie tumultueuse de Jack Kerouac fournit le cadre et le point de départ du "Dit de la Chute", qui tire son titre d'un passage des "Anges de la désolation", roman-récit de 1965 : "Quelle est la Lumière qui nous pousse — La Lumière de la Chute — Les Anges sont encore en train de Chuter — Une explication de ce genre, pas vraiment le genre de truc pour un séminaire à New-York University, m'a permis de tenir pour que je puisse chuter avec l'homme, avec Lucifer, jusqu'à l'idéal excentrique de l'humilité de Bouddha — (Après tout, pourquoi Kafka a-t-il écrit qu'il était un Insecte aussi gros)—" (p326, dans la trad. française de Pierre Guglielmina, Denoël, 1998.) Production et premières représentations : Théâtre d'Auxerre, mai 2003. Reprise : Paris, Maison de la Poésie 15 sept/10 oct 2004. Tournée : Metz, Douai, Blois, TNP (Villeurbanne), festival de Blaye, Figeac, Chateauvallon, Pont-à-Mousson...
En 1957, Max Gordon, propriétaire du fameux "Village Vanguard", impressionné par sa réputation de lecteur, lui signa un engagement de plusieurs semaines. Entrant soûl chaque soir en scène, afin d'anesthésier son trac, Jack en vint à redouter ces lectures publiques, saluées de sifflets et de ricanements. Pour tâcher de reconquérir un public hostile, il lut des textes d'Allen Ginsberg et de Gregory Corso, des prières, des mantras, improvisa des sermons bouddhiques ou des éloges à l'œuvre de Thoreau ou de Joyce… Rien n'y fit : les new-yorkais branchés venaient contempler la déchéance de l'homme qui s'était fixé pour programme essentiel d'habiter "l'Amérique comme poème, au lieu de l'Amérique comme endroit où se débattre et suer". Ce pathétique épisode de la vie tumultueuse de Jack Kerouac fournit le cadre et le point de départ du "Dit de la Chute", qui tire son titre d'un passage des "Anges de la désolation", roman-récit de 1965 : "Quelle est la Lumière qui nous pousse — La Lumière de la Chute — Les Anges sont encore en train de Chuter — Une explication de ce genre, pas vraiment le genre de truc pour un séminaire à New-York University, m'a permis de tenir pour que je puisse chuter avec l'homme, avec Lucifer, jusqu'à l'idéal excentrique de l'humilité de Bouddha — (Après tout, pourquoi Kafka a-t-il écrit qu'il était un Insecte aussi gros)—" (p326, dans la trad. française de Pierre Guglielmina, Denoël, 1998.) Production et premières représentations : Théâtre d'Auxerre, mai 2003. Reprise : Paris, Maison de la Poésie 15 sept/10 oct 2004. Tournée : Metz, Douai, Blois, TNP (Villeurbanne), festival de Blaye, Figeac, Chateauvallon, Pont-à-Mousson...
Jazz poem, pour reprendre l'expression d'Enzo Cormann qui, avec 2 musiciens issus du jazz, Jean-Marc Padovani et Jean-Marie Machado, revisite Jack Kerouac avec une dramaturgie lyrique et nue.
Nus, les mots.
Nue, la musique.
Nues, les émotions.
Nos corps sont râpes par la toile abrasive de cette oeuvre, comme nos sens sont touchés par les encres noires des mots dits par Jack Kerouac.
Cet alboume sera le témoin d'une oeuvre dense, qui nous fait prendre conscience du poids de nos corps, quand ils tentent de s'arracher du sol pour aller vers les étoiles.
Seuls les mots et les sons s'élèvent.
C'est notre manière à nous d'échapper à la gravité.
Cet alboume rare fait partie d'une trilogie consacrée à ce "routard émotif et universel".
(lien là où vous savez)
Nus, les mots.
Nue, la musique.
Nues, les émotions.
Nos corps sont râpes par la toile abrasive de cette oeuvre, comme nos sens sont touchés par les encres noires des mots dits par Jack Kerouac.
Cet alboume sera le témoin d'une oeuvre dense, qui nous fait prendre conscience du poids de nos corps, quand ils tentent de s'arracher du sol pour aller vers les étoiles.
Seuls les mots et les sons s'élèvent.
C'est notre manière à nous d'échapper à la gravité.
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3 commentaires:
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Que les passantEs croisent les "dits" d'Enzo Cormann.
C'est un souhait.
Mots et musique arrivent aussi à tisser des cordes solides et rugueuses, pour faire contrepoint à la fragilité des Anges, nos gardiens.
waou! merci!
Et encore, il est parfois possible de croiser pour de vrai certains dits d'Enzo, accompagné par ces musiciens là !
Et là, c'est réellement plonger dans un univers stupéfiant.
La force des mots est ce qu'il y a de plus magique.
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