Luc-Albert Moreau, Octobre 1917, attaque du Chemin des Dames, 1917, encre, Musée d'histoire contemporaine - BDIC, Paris.
Luc-Albert Moreau
Moreau (1882-1948) a combattu à Verdun, sur le Chemin des Dames, en Picardie. Plusieurs fois blessé, il est de ceux que la guerre marque de manière indélébile, à tel point que son oeuvre, dans les années 20 et 30, se compose pour une grande part de tableaux de Verdun, souvenirs qu'il évoque inlassablement à partir des dessins qu'il a pu tracer sur le front. Celui-ci, un corps empalé sur un tronc brisé par les obus, s'impose par sa simplicité et la force du graphisme en hachures. On y retrouve un spectacle dont les photographes ont eux aussi fixé l'horreur. On y reconnaît aussi ce que Léger a noté, la force d'expression des mains aux doigts écartés, crispés dans un spasme.
Moreau (1882-1948) a combattu à Verdun, sur le Chemin des Dames, en Picardie. Plusieurs fois blessé, il est de ceux que la guerre marque de manière indélébile, à tel point que son oeuvre, dans les années 20 et 30, se compose pour une grande part de tableaux de Verdun, souvenirs qu'il évoque inlassablement à partir des dessins qu'il a pu tracer sur le front. Celui-ci, un corps empalé sur un tronc brisé par les obus, s'impose par sa simplicité et la force du graphisme en hachures. On y retrouve un spectacle dont les photographes ont eux aussi fixé l'horreur. On y reconnaît aussi ce que Léger a noté, la force d'expression des mains aux doigts écartés, crispés dans un spasme.
Otto Dix, Gesehen am Steilang von Cléry-sur-Somme (Sur les pentes de Cléry-sur-Somme), 1924, gravure et aquatinte, 35,3 x 47,5 cm, Historial de la Grande Guerre, Péronne.
Otto Dix
L'autre manière de Dix : une minutie impassible, l'accumulation des éléments pour une description exhaustive de ce sujet : des cadavres abandonnés dans un abri détruit. Une plante a pris racine dans le crâne décalotté. Il manque un bras, une mâchoire. Une jambe s'est détachée du genou. Les ventres se sont vidés sur les étoffes et le sol. Le pourrissement s'accomplit. Jünger a décrit un spectacle peu différent. " Un jour que je me frayais un chemin, tout seul, à travers les broussailles, je fus surpris par un bruit léger, des sifflements et des gargouillis. Je m'approchai et tombai sur deux cadavres qui semblaient rappelés par la canicule à une vie funèbre. La nuit était lourde et silencieuse ; je restai longtemps, comme fasciné, devant ce spectacle troublant. "
La couleur des larmes, les peintres devant la première guerre mondiale
L'autre manière de Dix : une minutie impassible, l'accumulation des éléments pour une description exhaustive de ce sujet : des cadavres abandonnés dans un abri détruit. Une plante a pris racine dans le crâne décalotté. Il manque un bras, une mâchoire. Une jambe s'est détachée du genou. Les ventres se sont vidés sur les étoffes et le sol. Le pourrissement s'accomplit. Jünger a décrit un spectacle peu différent. " Un jour que je me frayais un chemin, tout seul, à travers les broussailles, je fus surpris par un bruit léger, des sifflements et des gargouillis. Je m'approchai et tombai sur deux cadavres qui semblaient rappelés par la canicule à une vie funèbre. La nuit était lourde et silencieuse ; je restai longtemps, comme fasciné, devant ce spectacle troublant. "
La couleur des larmes, les peintres devant la première guerre mondiale
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