31.5.09

898 - Milicien un jour, milicien toujours : la "chasse" à l'humain est ouverte (demain, les camps !)

Miliciens toulousains qui glissent sur des trottoirs proprement désinfectés (agent orange ? zyklon B ?) sous l'oeil des marchands de gants et de bérets (mains propres et tête haute).

Excédés, des riverains nettoient le camp de Roms.


Des riverains, excédés par les nuisances derrière la médiathèque, ont jeté du produit désinfectant.


L'affaire a dégénéré dans la journée du mercredi 20 mai, vers 13 heures. Ils étaient trois riverains, vêtus de vêtements sanitaires, et armés d'un gros bidon pulvérisateur rempli de produit désinfectant. Devant une vingtaine de témoins, ils ont aspergé de liquide désinfectant le campement de ces immigrants d'origine roumaine, qui vivent sur place depuis plusieurs mois. Ils ont jeté sur le trottoir leurs matelas et couvertures.

«C'est la milice», ont-ils répondu à une mère de famille du quartier, qui a voulu s'interposer.

Ils auraient également projeté du désinfectant près du visage d'une des Roms, âgée d'une soixantaine d'années, qui a été légèrement incommodée. La police municipale est intervenue pour mettre fin à l'opération.
Sur cette place de la Légion d'Honneur, derrière la médiathèque Cabanis, la situation des Roms stagne depuis plusieurs mois. Ils se sont installés là, car les petits halls d'entrée de ces bâtiments neufs leur permettent d'être à l'abri de la pluie. Certains ont trouvé refuge dans le parking souterrain réservé aux résidents. «il faut Des sanctions exemplaires» «C'en était trop, raconte une riveraine. Je n'ai pas participé directement à l'opération, mais je la soutiens. Personne ne nous a écoutés. Nous avons écrit à la mairie, au Grand Toulouse, à la préfecture. Ils préfèrent laisser pourrir la situation. Et qu'on ne dise pas que tout va bien, que ces Roms sont propres. C'est un bidonville. Nous faisons appel à des sociétés de nettoyage pour enlever leurs excréments, dans le parking et ailleurs. Ils jouent au foot et font du bruit, tard le soir. Ils font la manche partout.»

De son côté, la section toulousaine de la Ligue des Droits de l'Homme dénonce fortement cette action, et demande au parquet d'ouvrir une enquête. «Si la justice ne fait rien, c'est un feu vert qui est donné à la constitution de ce genre de milices. Il faut que le parquet prenne des sanctions exemplaires», explique un responsable. «C'est la première fois que de tels faits se produisent, dit un représentant du collectif SDF toulousain. Des riverains qui se réunissent, préméditent une telle action, ça fait peur.» Hier, la communauté urbaine du Grand Toulouse a demandé, devant le tribunal d'instance, l'expulsion d'une vingtaine de ces Roms, en situation irrégulière. Une trentaine d'entre eux a déjà été ramenée en Roumanie le 11 mai dernier.

«J'assume totalement» Il est à l'origine de l'opération. Ce responsable de conseil syndical, et résident de la place où se trouvent les Roms, «en a eu assez». «J'assume totalement mon geste. Il s'agissait avant tout d'attirer l'attention des pouvoirs publics. Ils ne font rien. Ce trottoir est devenu une zone de non-droit. Ces Roms ne sont pas agressifs, on a parlé avec eux, on leur a dit qu'ils ne pouvaient pas rester là, comme ça. Mais dans le quartier, les balcons sont visités, les poubelles fouillées. C'est devenu insupportable. Oui, nous avons aspergé le trottoir avec du désinfectant. Non, nous n'avons pas pulvérisé le visage d'une Rom. Nous n'avons touché personne. Et non, nous ne craignons pas les poursuites.»

La Depeche du Midi du 30 / 05 / 2009

1 commentaire:

ouam a dit…

Je m'étonne du manque de commentaire...