31.8.06

31 - 200 000 euros pour un festival bidon...en Sarkoland !

C'est dans la norme.

Un festival folklorique, le bien nommé...

Mais c'est moins que pour l'idole de l'ump

Un Juppé très généreux, certes, mais avec des gens certainement pas dans le besoin...

extrait :

Une subvention de 230 000 euros pour Johnny Hallyday, certainement confondu avec un modeste intermittent du spectacle. Une fois de plus, après de multiples protestations, le maire a reculé, la municipalité prenant toute de même à sa charge la mise à disposition du stade et quelques autres frais pour environ ... 230 000 euros ! Alain Juppé a donc à moitié réussi son coup ...

30 - Dans l'air du temps

Le droit de grève

Saviez-vous que le droit de grève a été interdit par trois pays:

La Russie du temps de Staline (en 1929)
L’Allemagne du temps d’Hitler (en 1933)...
...Et la France...

...du temps de la Révolution Française (en 1791), au nom du droit au travail.

Délit pénal jusqu’en 1864, le droit de grève est devenu simple délit contractuel (sanctionné principalement par le licenciement) jusqu’à la constitution de 1946 qui l’a rétabli dans son préambule.

Claude Lusinchi, historienne

... et dans l'esprit de monsieur Sarkozy (pour l'instant dans son esprit).

29 - En version originale


KIMMO POHJONEN & ERIC ECHAMPARD:

UumenRockadillo Records ZENCD 2100 Virallinen julkaisupäivä 1.4.2005Kimmo Pohjonen on yksi viime vuosien kansainvälisesti menestyksekkäimpiä suomalaisartisteja. Hanuristivelho on tuonut soittimensa uudelle vuosituhannelle soololevyllään Kielo, Kluster-duollaan Samuli Kosmisen kanssa ja muilla projekteillaan, joista eniten huomiota on herättänyt viime vuonna alkanut yhteistyö Kronos Quartetin kanssa.Pohjosen yhteistyö Euroopan jazz-eliitissä vaikuttavan ranskalaisrumpali Eric Echampardin kanssa alkoi jo vuonna 2000. Duo on esiintynyt melko harvakseen, mutta sitäkin täysipainoisemmin. Se teki Suomen kiertueen 2001, esiintyi Pori Jazzin Ultra Musicissa 2003 ja Amiensin jazzfestivaaleillaRanskassa 2004.Pohjosen ja Echampardin vuoden 2005 kiertueen kynnyksellä julkaistaan uusi CD Uumen, joka on Pohjosen itsensä mukaan loogista jatkoa vuonna 2002 ilmestyneelle Kluster -levylle. Duonpäämääränä on luoda improvisoitua musiikkia harjoittelematta suoraan yleisön edessä.- Tässä duossa kaksi täysin erilaista musiikkiperinnettä sukeltaa niin syviin uumeniin kuin se vain on tiedostamattomassa tilassa mahdollista, kuvailee Kimmo itse Uumen-levyn musiikkia.Levyä varten äänitettiin duon useita keikkoja, mutta loppujen lopuksi koko materiaali on peräisin viime vuoden Amiensin festivaalin konsertista. Talven mittaan materiaali editoitiin jamiksattiin Suomessa julkaisukuntoon.Kimmon tausta on nykykansanmusiikissa ja rockissa, Ericin puolestaan klassisessa musiikissa ja jazzissa. Heidän duotyöskentelynsä tarjoaa kuulijalle uniikin elämyksen melodioiden, energian sekä erilaisten jännitteiden ja vaikutteiden risteyskohdassa. On selvää, että rumpusettiä soittavan Ericin mukanaolo tekee Uumenesta “jazzillisimman” javapaamuotoisimman kaikista Pohjosen levyistä.Kimmo Pohjonen ja Eric Echampard tekevät keväällä laajan kiertueen, joka alkaa Mikkelistä 31. maaliskuuta. Suomen kahdeksan konsertin lisäksi duo esiintyy Tallinnan Jazzkaarfestivaaleilla 25.4. ja Bergenin Nattjazz -festivaaleilla 2.6. Suomen kiertueen päivät ja paikat ovat: 31.3. Mikkeli ammattikorkeakoulu Atrium-sali, 2.4. Jyväskylä Lutakko, 3.4. Ylivieskatalo, 4.4. Raahe Kauppaklubi, 5.4. Oulu NuKu, 6.4. Tampere-talo, 7.4. Helsinki Kanneltalo ja 8.4. Hämeenlinna Kulttuuritukku.Lisätiedot, haastattelu- ja kuvapyynnöt ym:Rockadillo Records / Lumi VesalaPuh: 03-213 1260records@rockadillo.fi www.rockadillo.fiwww.kimmopohjonen.com Jakelu: Warner Music Finland

Conseil perso : si vous trouvez cet enregistrement, n'hésitez pas. Encore une aventure essentielle.
(et faites-moi une copie, car pour le moment, je rame pour le trouver).
Comment je sais alors ? J'ai seulement écouté un seul morceau (compilation "Jazz from Finland 2005", presque introuvable, avec un luxueux livret de plus de 100 pages, très belles photos et bio et dico des musiciens), et ça me suffit pour estimer la totalité ? Oui.
Voilà.

Des photos ici et un avis en français

Je trouve que je m'en sors très bien.

30.8.06

28 - Arve de la Norvège



La musique nous offre parfois des albums déchirants de beauté. Combien de fois avons-nous du nous forcer pour aimer un disque, lui trouver des qualités plus grandes que celles que nos sens nous indiquent, pour "être" dans le moule, pour se conformer à ce que l'on nous dit devoir apprécier, aimer, acheter, consommer.

Ce disque, dès le début, nous captive / capture immédiatement, et cela jusqu'à la fin, et surtout longtemps après que la dernière note, que le dernier son a été joué. Cette musique durera aussi longtemps que nous.

Ce disque est un merveilleux et unique voyage au plus profond de nous, dans notre chair meurtrie, dans notre corps fragile, dans notre cœur en attente. Cette musique est fragile et vitale.



27 - Tranche de vie dans la ... patrie !

Ils défendent la différence SANS la séparation.

26 - Room thirteen

Sunday green field scene, long ago
Can’t locate it now,
I remember uprooted trees, broken nerves ends
Heard a bell ringing out in a void
It toiled out its advice
It warned that you no longer belong here
You’re not welcome here at all

This what just the beginning

On a grey station platform,
Dead End Town,
Waiting for the steel cruel angel train,
Right on line,
For the scheduled predestined arrival on time,
Nowhere
Closing my eyes
Stratosphere
Ocean floor
Fighting off fear
Formula one hotel, Room thirteen
« Have a nice day now », Goodbye

What a sad way to end it

Texte de Pip Pyle
chanté par Marthe Vassallo
musique et piano Lydia Domancich

la photo de Pip Pyle est (C) Hélène Collon.

Extrait de la compilation pour les 10 ans des "Allumés du Jazz" la compilation

Pip Pyle vient de laisser ses tambours, ses baguettes, ses cymbales, son rire clair.

27.8.06

25 - Merci Monsieur Jack RALITE

Intervention de Monsieur Jack RALITE, sénateur, lors de la séance du 16 novembre 2005 :

Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous devions débattre des profonds problèmes de banlieue. Après le conseil des ministres exceptionnel de lundi, ce débat a été remplacé par l'examen d'une loi d'exception ultra-sécuritaire qui vise à enchaîner toute espèce de liberté en exagérant toute espèce de danger. Ce n'est pas l'ordre dans la République, c'est la République de l'ordre !

Car, monsieur le ministre d'État, votre loi, issue de la guerre d'Algérie, appliquée alors pour briser les résistances à l'ordre colonial, vise aujourd'hui à tout faire pour briser les résistances à l'ordre libéral. Cette loi n'autorise pas seulement le couvre-feu, mais aussi la définition de zones sécuritaires, les perquisitions de jour et de nuit, les assignations à résidence, les sanctions pénales expéditives.

Alors qu'il y a urgence sociale et humaine, vous répondez urgence sécuritaire et inhumaine.
Et ne nous parlez pas de discernement puisque, avant même le vote, vous avez rétabli la double peine, décidé l'expulsion administrative des étrangers et envisagé des restrictions aux regroupements familiaux. Vous « racisez » la question sociale.

Nous sommes contre votre loi : vous déclarez la guerre non à la pauvreté, mais aux pauvres. La banlieue mérite tout autre chose !

Mon intervention vise à sortir au visible les faits, méfaits et forfaits qui agressent les habitants de banlieue.

Je vis et milite depuis cinquante-trois ans à Aubervilliers, dans le 93, au milieu d'une population de travailleurs très divers. J'habite en HLM où, depuis tant d'années, j'entends monter une colère qui était prophétique. Je suis aussi membre du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées.

Témoin actif et combatif, j'estime nécessaire de dire ceci :

« Une idée neuve commence à faire son chemin : la banlieue n'est pas un monde à part. C'est pourtant une image qui lui colle à la peau : banlieue béton, banlieue ghetto, quartier d'exil, enfants des rues et de toutes les souffrances, lieu de tous les dangers.

« La banlieue, ainsi, est souvent mise en avant comme l'image même de la pauvreté des autres, de l'exclusion que chacun redoute pour soi. On est toujours la banlieue de quelqu'un. »

« Ce regard divise. Il est porteur de toutes les exclusions : exclusion de l'école des élèves "à problèmes", exclusion de la cité des familles "à problèmes", stigmatisation dans la ville des quartiers "à problèmes", comme si la crise de l'école, les difficultés de vie dans une cité, le développement de la toxicomanie ou la délinquance pouvaient se résoudre par la désignation de quelques coupables, voire de quelques boucs émissaires.

« Ce regard porte la peur, plus encore que la pitié. Du côté de ceux qu'il décrit, il alimente le ressentiment, parfois la haine, et cette quête amère d'exister contre l'autre, quête où la violence aveugle est plus souvent au rendez-vous que la libération humaine.

« C'est pourquoi nous devons le dire avec force : non, la banlieue n'est pas une maladie sociale, non, ceux qui souffrent et qui galèrent, qui y vivent plus démunis que d'autres, ne sont pas pour autant des gens à part. C'est la société tout entière qui est malade. »

Ce raisonnement appartient aux 700 participants des Rencontres pour la banlieue, qui se sont tenues en 1992 à Aubervilliers. Vous le constatez, nous parlions de ce qui se passe aujourd'hui. Mais personne ne nous a entendus !

Face à cette réalité qui étouffe la vie, où la pauvreté est considérée par ceux qui ne la vivent pas comme un « bacille », je n'entends venant de l'État et du pouvoir économique et financier que des « mots aventuriers ».

Les vôtres sont connus, monsieur le ministre, et ils ont fait le mal que chacun a pu constater. Mais ceux du capital le sont moins, ils sont comme cachés.

Écoutez la dirigeante du MEDEF, Mme Parisot : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? »

Écoutez le président des chambres de commerce et d'industrie : « La culture banlieue est relativement antinomique avec la culture de l'entreprise. »

Il s'agit là, de la part « d'ensorcelés de la faveur », comme dirait La Bruyère, d'une agression d'une violence inouïe.

Dans le premier cas, c'est un détournement hypocrite de la langue et un déni mensonger et fatalisant de la réalité. Oui, la vie est vulnérable ! Dès que l'on naît, on est dépendant et attaché aux autres.

Mais la précarité n'est pas la vulnérabilité. C'est un construit social et politique. Là est le fond de la pensée de la première dame du MEDEF : elle tente de « naturaliser » le statut de précaire. Il n'est que d'évoquer son rôle dans la création du contrat « nouvelles embauches » ! C'est transformer les hommes, les femmes, en êtres subsidiaires, en invités de raccroc, et mettre ainsi le monde à l'envers.

Dans le second cas, c'est une violence contre les banlieues, les humains et leurs idées. Le président des chambres de commerce et d'industrie veut un « prêt-à-penser » dévoué aux entreprises. C'est une ébauche d'une sécurité culturelle.

C'est cela, le mal vécu de millions de banlieusards que le patronat traite comme des « hommes à part », des « hommes dépréciés », des « habitants intermédiaires », des « citoyens de l'entre-deux ».

De ces deux déclarations patronales, qui veulent troubler la vue, brouiller l'entendement, paralyser la réflexion, je constate la gravité et l'ampleur provocatrice. Elles traitent les hommes comme des choses, les humilient, imprègnent leur vie comme « l'humidité imprègne le corps quand on n'a pas de feu », comme disait Simone Weil dans La Condition ouvrière.

Je constate également l'étourdissant silence des médias sur ces déclarations. Le capital ne ferait-il pas partie du réel, alors même qu'il prétend être un acteur politique ? Plus qu'un cache, il y a là un refoulement organisé.

Je constate enfin le black out du Gouvernement sur ces propos. Devant le capital, le Premier ministre a perdu toute faculté d'irrespect, de critique. Tout en y pensant toujours, il l'oublie dans son analyse, tentant de l'innocenter dans le drame actuel qui vient de loin, et d'abord du règne sans rivage de l'argent.

Ce règne va jusque dans l'intimité. Il s'agit d'un véritable rouleau compresseur, dont les contenus et les formes nous ont valu un bon point du FMI.

Ainsi, c'est la privatisation d'Aéroport de Paris, des autoroutes, et bientôt d'EDF. Et les cheminots s'interrogent aussi légitimement !

Ce sont également les propos du MEDEF pour l'UNEDIC : dégressivité des allocations, raccourcissement du temps de leur perception.

C'est aussi le CV anonyme, avec le voilement des visages des migrants. Ce sont les nouvelles zones franches, où les patrons ont tous les droits et aucun devoir. C'est la discrimination à l'emploi dans presque toutes les entreprises. C'est le tribunal de Marseille déclarant illégale la grève des traminots, car leur préavis évoquait le risque de privatisation de la compagnie. C'est Hewlett-Packard condescendant à renoncer à 250 licenciements - il en reste 990 ! - par un chantage aux 35 heures. C'est le MEDEF retardant les négociations pour les intermittents du spectacle et faisant tout pour désarticuler le code du travail.

Tout cela s'ajoute aux licenciements violents dans des entreprises aux noms désormais bien connus : Celatex, Moulinex, Danone, Daewoo, Flodor, Thomson Multimédia, Metaleurop, etc.

Pourquoi ne pas déclarer le couvre-feu sur ces licenciements

C'est une proposition capitale : n'oubliez pas que perte d'emploi égale perte de soi.
Il y a quelque chose d'effarant dans l'histoire récente en France : tous les scrutins depuis 2002 disent que cela ne va plus, que c'est intolérable, mais vous restez sourds à leur sens comme aux manifestations populaires, telle celle des syndicats unanimes le 4 octobre. Non seulement vous ne changez rien, mais vous en rajoutez à ce contre quoi le peuple a voté et les travailleurs agis.
Et, comme si cela ne suffisait pas, il y a ce lepénisme sans Le Pen - voyez l'école obligatoire ramenée de seize à quatorze ans pour les jeunes des banlieues ! -, vous recourez à l'état d'exception, vous décidez de prolonger de trois mois la peur de type colonial sans qu'aucun des signes demandés n'ait reçu la moindre réponse.

La politique nationale devrait être exceptionnelle non pour frapper, réprimer, attiser la peur, mais pour construire une solidarité fondée sur une nouvelle logique sociale promouvant de nouveaux droits.

Le Président de la République déclarait la semaine passée : « Il faut rétablir l'ordre et respecter les banlieues ». Or non seulement vous ajoutez au désordre, mais vous vous moquez des banlieues en proposant de diminuer de 240 millions d'euros les crédits pour 2006 de la mission Ville et logement et en gelant les crédits de 2005 : 72 millions pour le logement, 46 millions pour la ville, 48 millions pour la jeunesse et les sports, 79 millions pour la santé et la cohésion sociale, 9 millions pour les transports collectifs et, surtout, 1,3 milliard pour l'emploi et le travail.
Pour les transports, vous bafouez, pour la Seine-Saint-Denis, le contrat de plan État-région, en oubliant une très grande partie de vos engagements financiers.

En 1992, nous nous demandions, à Aubervilliers : « Que veulent les banlieues ? ». Nous répondions : « Tout ! ». Aujourd'hui, votre autisme traduit votre réponse : « Rien ! »

Les citoyens se demandent « comment faire ».

Dans les banlieues, cette interrogation est d'autant plus forte que la violence de l'agression subie conduit à des souffrances insupportables, pour les sans-travail comme pour ceux qui en ont encore un, ou encore à « l'absurdité du devenir pour une jeunesse jaillissante », ainsi que l'écrit le psychanalyste Fethi Benslama.

Nous sommes à un moment « brèche », et la seule sortie, c'est l'insoumission.

Notre histoire nationale, de ce point de vue, nous fait réfléchir, comme cette lettre de 1789 de Babeuf : « Les maîtres, au lieu de nous policer, nous ont rendus barbares parce qu'ils le sont eux-mêmes. Ils récoltent et récolteront ce qu'ils ont semé. »

Et j'en appelle au commentaire de Jaurès : « Ô dirigeants d'aujourd'hui, méditez ces paroles et mettez dès maintenant dans les moeurs et dans les lois plus d'humanité qu'il se peut pour la retrouver aux jours inévitables des révolutions. Et vous, prolétaires, souvenez-vous que la cruauté est un reste de servitude car elle atteste que la barbarie en régime oppresseur est encore présente en vous ».

C'est ce qui se passe ! Les rappeurs l'avaient chanté : « Nous, qu'est-ce qu'on attend pour ne plus respecter les règles du jeu », les règles du jeu organisées par le capital avec le soutien gouvernemental, et singulièrement le vôtre, monsieur le ministre, qui fantasmez constamment sur l'étranger bouc émissaire !

Vous pouvez rêver, tempêter, être péremptoire, insulter, être arrogant, menacer.

C'est peut-être l'angle de vue de Neuilly, mais vous devriez relire A qui la faute, poème de Victor Hugo paru dans l'Année terrible :

Tu viens d'incendier la bibliothèque ? - Oui.

J'ai mis le feu là. - Mais c'est un crime inouï !

Crime commis par toi contre toi- même, infâme ! [...]

Le livre est ta richesse à toi ! C'est le savoir,

Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,

Le progrès, la raison dissipant tout délire.

Et tu détruis cela, toi ! - Je ne sais pas lire.

Ce n'est pas la façon d'Aubervilliers, où se déplisse la revendication des jeunes d'être citoyens à part entière dans leur diversité et non d'appartenir à tel ou tel groupe communautaire, ethnique ou religieux. La réponse à la racisation et à l'injustice de la question sociale est là, et elle a déjà mis de nouvelles marques humaines sur nos paysages, qui se sont agrandis.

C'est considérable quand le bougé exigé vient d'hommes et de femmes « effacés », « engloutis », à qui a été enjoint de se faire oublier, qui en sont venus à se considérer en trop dans la société, à avoir honte de soi, à n'avoir bientôt pour être indemnisés de leur malheur que leur vengeance imaginaire.

La violence est au bout de cette souffrance, violence contre soi et contre autrui. Comment ne pas être violent quand on est relégué hors de l'humain ? C'est faire disparaître sans tuer !

Tout cela aboutit à la mise en cause de la légitimité du capitalisme. D'ailleurs, plusieurs patrons, dont certains très importants, commencent à se poser des questions sur ce capitalisme de l'instant, qui, en voulant tout tout de suite, compromet l'avenir, son avenir, à moyen et long terme.

Au travail, le patronat rêve de travailleurs qui ne pensent pas. Le moi qui en résulte est « un moi congelé au bord du rien, un quasi-rien ». La vie devient invivable parce que mise entre parenthèses. L'homme, la femme sont inaccomplis. Or, comme disait René Char, « L'inaccompli bourdonne d'essentiel », c'est-à-dire de quête éperdue d'avenir.

C'est un travail gigantesque quand le Gouvernement et beaucoup de politiques se limitent à discuter du mini minimum d'aménagements, quand la vie nous enferme dans les petites histoires de tous les jours. Mais c'est un travail incontournable et urgent de trajets à tracer, d'actions exploratrices dans ce monde de dédales non repérés qui connaît chaos, complexité, instantanéité, impuissance.

À chaque détour de la ville où j'habite, j'écoute l'ordre et le désordre, l'encontre et la rencontre, ce qui rassemble et ce qui s'écarte, ce qui se pénètre et ce qui se croise, ce qui fait contact et ce qui fait contrat, ce qui efface des certitudes et emporte vers l'ailleurs.

J'ai rencontré de grands déracinements, des lieux de refuge temporaires, le grand écart entre emplois nouveaux, populations anciennes et populations nouvelles souvent paupérisées.
En tant que maire, j'ai été comme une cousette qui chaque jour faisait du tricot social souvent cisaillé dans l'instant suivant. J'ai essayé tous les microprojets en triant dans la galaxie de trucs prétendument miraculeux. J'ai refusé de substituer l'utopie technicienne à l'utopie sociale. Je me suis libéré de la manie de l'expertise émiettant tout et censurant le sens. J'ai vu le recul de la préoccupation de santé, notamment chez les jeunes. J'ai compris qu'il n'y avait pas de petite digue, qu'il fallait résister et que, dans ce mot, se trouvait l'une des sources du construire à ne jamais remettre au lendemain.

Voyez la Plaine Saint-Denis : Aubervilliers et Saint-Denis l'ont pensée et initiée malgré un État frileux au début et toujours distant. Nous avons beaucoup avancé, mais il reste une hantise : cette coupure, parfois cette défiance, qui peut aller jusqu'à une haine silencieuse entre ceux que cette Plaine Saint-Denis a fait aller de l'avant et ceux qu'elle a laissés de côté. Cela met à l'heure exacte de la conscience, mais impose surtout de rassembler audacieusement et courageusement.
Il ne s'agit pas de se clore dans un assemblement, mais de vivre ensemble conflictuellement avec des contradictions évolutives pour fabriquer des processus qui mèneront progressivement, en arrachant le chiendent de l'ignorance de l'autre, vers des bornes que l'on voudrait infranchissables pour protéger « l'irréductible humain ».

Les indicateurs de pauvreté sont au rouge, le surendettement en hausse de 22 %, les dispositifs d'accueil saturés, des familles fragilisées, les étrangers en situation toujours plus précaire et la précarisation des couches populaires et intermédiaires s'accroît.

À Aubervilliers, qui compte 63 132 habitants, c'est encore plus préoccupant. Le revenu moyen des foyers non imposables est de 465 euros, contre 529 euros en Île-de-France, 12,4 % des ménages sont au RMI, contre 3,7 % en Île-de-France, 18,3 % ont la CMU, contre 6,8 % en Île-de-France, et les aides de la caisse d'allocations familiales ont triplé en quatre ans.

Mais le mot désespoir n'est pas politique, et le mot respect n'a pas à connaître la pénurie. Il faut oser sortir dans la rue, la rue d'Ici, la rue d'Europe, la rue du Monde, et charger sur ses épaules les dissonances de la ville. Il y a là une socialité nouvelle.

Nous pouvons créer une société où le mot égalité ne serait plus un gros mot, une société où les « rejetés » et les « maintenus » se retrouveraient comme « individus de l'histoire du monde », conscients d'une « communauté qui vient », qui aurait une « citoyenneté sociale » permettant à chacune et à chacun de sortir de la délégation passive, de voir le bout de ses actes, de ne plus se dévaloriser, de prendre la parole, de promouvoir de nouveaux droits et une nouvelle logique sociale dans une nouvelle vie publique.

Mon expérience est heureuse de ce point de vue : il y a huit jours, nous fêtions le quarantième anniversaire du théâtre de la commune d'Aubervilliers. Hier soir, le conseil général du Val-de-Marne inaugurait à Vitry-sur-Seine un magnifique musée d'art contemporain, le premier de banlieue.

Dans les deux cas, c'était la foule, heureuse, acquerrant de nouvelles libertés au moment où vous prétendez lui en ôter.

Dans les nouvelles libertés à venir, dans ces droits qui de droit n'ont pas encore de droit, je vois mêler la sécurité sociale professionnelle, une politique mutualisée emploi-formation-production entre les entreprises d'une même branche, une régulation de l'actionnariat débridé, un rétablissement de tous les crédits gelés et supprimés et - pourquoi pas ? - un fonds national de réhumanisation de la banlieue et de tous les endroits de souffrance, la suppression du droit d'acheter la non-construction de logements sociaux et l'obligation de construction avec calendrier d'application dans les villes ségrégatives, l'abondement par l'État des finances des contrats de plan État-régions pour qu'ils soient respectés intégralement, la suppression des nouveaux allégements fiscaux aux privilégiés, les moyens suffisants à tous les services publics concernant l'emploi, la formation, la prévention, la santé, la culture, et bien sûr, ce que j'ai évoqué plus avant, le couvre-feu sur les licenciements.

L'un de mes amis, me parlant des problèmes de banlieue, m'a dit : « L'humanité peut très bien avoir à faire face dans un avenir proche au problème de sa réhumanisation. » Nous y sommes aujourd'hui !

Souvent notre langage est beau ; il est même salvateur. C'est déjà beaucoup. Cependant, c'est d'actes que nous avons désormais besoin, parce que le langage est arrivé à ses limites. Moi qui suis passionné de théâtre, je pense à Molière et, comme plusieurs de ses personnages immortels, pour retrouver, ou plutôt pour trouver le monde, je crie : « J'enrage ! »

26.8.06

24 - Une vie d'avatar

Ceci sera l'unique mise en scène

23 - Message perso

Voilà ce que je veux lui dire
aux couleurs de l'été indien
(hélas lien mort et vite remplacé par n'importe quoi, j'aurais du noter ce que je voulais lui dire, mieux, j'aurais du le dire...)

22 - J'aime ce qu'elle aime


Même si elle ne sait pas que j'aime ce qu'elle aime
Que je l'....

21.8.06

21 - Porteur de Vie


Des millions d'enfants
Venaient des quatre coins de la terre
On pouvait les voir depuis le toit du monde
A la queue leu leu
Comme des fourmis

Qui étaient-ils ?
Que voulaient-ils ?
Où allaient-ils donc ainsi ?

On les appelait les enfants des hommes
Les orphelins de l'humanité
Ils étaient en pèlerinage
Ils venaient voir le porteur
Le porteur de vie
Ils venaient pour une seule et même demande

Porteur de vie, Porteur de vie
Ne vois-tu pas comment la mienne m'écrase ?
Porteur de vie, Porteur de vie
Je viens à toi te confier la mienne
En échange d'une qui me serait légère
Porteur, ô Porteur ?

Je sais bien qu'à ma mesure, elle m'a été donnée

La vie n'est plus la vie
La vie ne décide plus d'elle-même
Ce sont les hommes qui décident à sa place
Les hommes sont capricieux
Les hommes sont égoïstes
La vie en devient insupportable
Porteur de vie, Porteur de vie
Ne vois-tu pas comment la mienne m'écrase

Alors le Porteur de vie prenait la leur
En échange d'une moins lourde
Plus facile à porter

Il arrivait cependant quelquefois que certains
S'en retournent chez eux
Sans avoir échangé leur vie

Il suffisait alors
De voir le Porteur de vie
Embrasser toutes les misères du Monde
Les petites comme les grandes
Pour que soudain
La nôtre nous semble moins lourde
Et plus facile à porter
Porteur de vie, Porteur de vie
Ne vois-tu pas comment la mienne m'écrase ?

Il est vrai qu'en ces temps là
Le malheur battait son plein de victimes
Frappant qui voulait, quand il voulait
Comme il voulait, où il voulait
Ajoutant la peur à la confusion
Où les êtres humains effrayés
Mettaient tout le monde dans le même sac

"Mettez-les tous dans le même sac
On n'a pas le temps de trier, personne n'a le temps !"

Pendant ce temps là
La vie patiemment se frayait en silence
Son petit chemin de vie
Un de ces passages de relais difficiles
Dont elle seule avait le secret

La vie prenait son temps de vivre
Il est vrai cependant que de mémoire de vie
Les hommes n'avaient jamais été autant déroutés, perdus

Le commerce du mensonge et de la cupidité
N'avait jamais été autant exacerbé
Au cœur des hommes de la vie !

Mais la vie ne reprendra-t-elle pas ses droits ?

Vincent COURTOIS : "les contes de Rose Manivelle"

Vincent COURTOIS : violoncelle, électronics
Zé JAM : voix
Louis SCAVIS : clarinette
Francis Le BRAS : piano, fender
François CHOISELAT : trombone
Olivier SENS : contrebasse
Guillaume DOMMARTIN : batterie

Production artistique : Vincent COURTOIS et Olivier SENS
Production exécutive : Vincent COURTOIS et VENT d'EST

Enregistré et mixé au cours de l'année 2003 au Studio La Buissonne
3 extraits ici, sur le Triton

20 - L'entonnoir rouge, récompense pour services rendus !




Question prix, celui-ci, l'entonnoir rouge, rouge comme le carton rouge du même nom qui vaut expulsion, je le décerne sans la moindre retenue à cet imposteur.
un "médiateur", disent-ils...

La réponse du RESF (Armelle Gardien, quel beau nom en l'espèce) :

Entretien avec Armelle Gardien, membre de RESF

Comment réagissez-vous à la déclaration d’Arno Klarsfeld qui estime que RESF a "une responsabilité vis-à-vis des familles qu’ils ont poussées à se déclarer à la préfecture alors qu’ils savaient qu’elles étaient hors champ de la circulaire" ?

- Pour nous, c’est le monde à l’envers. Arno Klarsfeld accuse RESF mais il ne faut pas oublier que ce sont bien les mesures du gouvernement qui poussent les familles à être expulsées et non notre association. RESF ne peut donc en aucun cas porter la responsabilité de ces expulsions. Le plus surprenant dans la déclaration d’Arno Klarsfeld, c’est l’emploi du terme "repérés". En parlant de repérage, le soi-disant médiateur montre bien que l’objectif prioritaire de la circulaire Sarkozy était bien l’identification des personnes à expulser et non leur régularisation. On voit bien qu’il y a un double discours : le discours "soft" est celui de la circulaire, alors que le discours "hard" est celui de la pratique répressive, et non les mesures exceptionnelles à caractère humanitaire dont Nicolas Sarkozy se prévaut. Faire croire que RESF pousse les familles à se déclarer est une contre vérité dont Arno Klarsfeld est coutumier.

Par ce biais, il veut soutenir l’application de la circulaire Sarkozy et faire semblant d’en être le médiateur. Les exemples qu’il met en avant se révèlent faux. Lorsqu’il a cherché à justifier l’expulsion de la famille ukrainienne, il a mis en avant le fait que la mère avait des notions élémentaires de français et a affirmé que le père ne parlait pas du tout le français. Lorsque RESF les a interviewés, nous nous sommes rendus compte, comme par hasard, que la mère parlait très bien et que si le père parlait moins bien, il s’exprimait quand même correctement… Vis-à-vis d’Arno Klarsfeld, nous sommes très étonnés de voir qu’il continue à jouer sur deux tableaux. D’un côté, il se veut médiateur en assurant la répression et de l’autre, il appelle les familles à se cacher… A quoi joue-t-il ? Il cautionne une circulaire qui vise à expulser des gens et en même temps, incite ces mêmes personnes à se mettre hors-la-loi… En se salissant les mains dans cette chasse à l’enfant, Arno Klarsfeld adopte un comportement tout à fait dommageable pour ses parents. Le nom de Klarsfeld faisant davantage référence à la protection qu’à la répression. Pour conclure sur Arno Klarsfeld, la dernière phrase de sa déclaration montre bien sa vraie nature. En affirmant qu’il trouve Sarkozy "pragmatique, équitable, énergique, courageux" et qu’il est prêt à le soutenir dans la campagne présidentielle, il affiche clairement ses convictions. En prenant ouvertement partie pour un homme et un système répressif, il apparaît davantage comme une groupie de Sarkozy que comme son médiateur…

Nicolas Sarkozy avait prévenu dès le départ que toutes les demandes de régularisation ne seraient pas acceptées. Sachant cela, RESF n’a t-il pas joué un jeu dangereux en incitant les familles à déposer une demande de régularisation ?

- RESF n’a poussé aucune famille à se déclarer. C’est d’ailleurs la première règle du rapport que nous entretenons avec les familles. Dès le début, on les a prévenues de la dangerosité d’une demande de régularisation. Notre discours envers les familles était simple et sans ambiguïté : "Si vous gagnez, on gagne tous. Si vous perdez, vous êtes les seules à perdre". Beaucoup de familles ont d’ailleurs hésité à déposer un dossier de régularisation. Certaines ont senti le piège et ne se sont pas déclarées. En fait, dès le départ de la circulaire, nous avons mis en avant les trois critères subjectifs sur lesquels reposait la circulaire Sarkozy : la présence ou non d’attache dans le pays d’origine -le terme d’"attache" est ambigu-, la contribution effective à l’éducation de l’enfant -certaines préfectures se sont plus attachées à l’aspect matériel, d’autres à l’aspect éducatif- et la preuve de volonté d’intégration. Ces trois critères, sur lesquels les préfets devaient se baser pour juger de l’expulsion ou non d’un enfant, sont peu clairs. Ils peuvent être interprétés différemment et permettent des interprétations arbitraires de la part des préfets. RESF a directement senti le piège et l’a fait savoir dès le départ. Aujourd’hui, on a la preuve de cette subjectivité puisque des refus de régularisation ne sont pas motivés. D’une préfecture à l’autre, entre deux familles ayant sensiblement les mêmes dossiers, l’une va être régularisée et pas l’autre, ce qui prouve l’existence de quotas. Sarkozy avait parlé de 6.000 régularisations et il se tient à ce chiffre.

Si comme l’affirme Arno Klarsfeld, ces 24.000 personnes sont effectivement frappées d’un "arrêté de reconduite à la frontière", allez-vous réagir ? Quelles sont les actions à venir de RESF ?

- Concrètement, RESF va mener des actions de contentieux dans les dossiers faisant état d’inégalités de traitement. Evidemment, RESF ne va pas accepter des expulsions, que ce soit en octobre 2005, en juin 2006 ou en septembre 2006. Pour nous comme pour les parents, les enseignements ou l’opinion publique, le combat continue ! Nous ne voulons aucune expulsion. L’opinion publique doit prendre conscience de la politique répressive à laquelle se livre le gouvernement. L’exemple de l’expulsion du squat de Cachan le montre : sous couvert du problème d’insalubrité, le gouvernement veut identifier les sans-papiers présents à Cachan. Nous savons d’ailleurs que des contrôles de police ont eu lieu dans les hôtels où les personnes ont été relogées…

Propos recueillis par Alexandre Lemarié (le lundi 21 août 2006)


Car finalement, qui expulse ? Qui fixe des quotas, selon un caprice fort suspect ? D'où viennent les chiffres que doivent atteindre les services d'expulsions ? Et ce "médiateur" qui se presse de la sorte pour permettre à l'apprenti-guide d'atteindre son quota.

(se souvenir de la tâche de ce monsieur K, avocat et pipeule, contre les fragiles)

19 - Pour Hélène BRESCHAND

Photo (c) Hélène Collon
le site d'Hélène Collon

Pour 2006, voilà déja un choix.
Le disque s'appelle "le goût du sel".
Encore un disque à emporter partout.

18 - Solo(s)


Bien sur ce n'est pas une nouveauté, mais cette brève chronique n'a pas vocation à être critique "dès la sortie". Je peux tout aussi bien vous parler de Centipède. Hélas, je ne possède plus depuis longtemps le moindre témoignage vinylique des "cent-pattes", mais je sais qu'il y a au moins une réédition chez Voiceprint fidèle à l'enregistrement studio d'il y a … quelques années. Note en passant : quel dommage de ne pas avoir de disque enregistré en public…

Et voilà comment je passe d'un orchestre à 50 (environ), représentant au début des années 1970 tout ce qui était à l'avant-garde de la musique inventive en GB à un disque … solo. Rien de mieux pour mettre en parallèle le contraste.

Hubert Dupont n'est pas que le contrebassiste qui se "cache" derrière son instrument (poncif amusant, mais assez inexact), c'est également un créateur au sens "risqué" du terme, car il nous propose un joyau, une suite de 15 pièces, seul face et avec son instrument. Cela fait déjà des années qu'il arpente les scènes d'ici et d'ailleurs, celles dédiées au jazz et à la musique improvisée, avec ses comparses, Steve Lacy, Robin Eubanks… et qu'il est à l'origine de la création ou joue dans Thot et Kartet par exemple, pour ne citer qu'eux et ne pas faire la bio intégrale.

Voilà. "Ultraboles", le disque solo du contrebassiste Hubert Dupont est exactement ce qu'il doit être : un voyage, un exercice de style, une épure, thèmes écrits ou improvisés. Disque inclassifiable, par excellence, et c'est là qu'Hubert Dupont est grand : à défier les lois du genre.

Des extraits sur le site d'Hubert Dupont, pour ensuite acheter l'album, aller l'écouter, et qui sait, le programmer

Allez, disons tout net, et sans détours : si j'avais le temps d'établir une liste des CD de 2005, disons de ceux que j'emporte dans un lieu de paix (ça, c'est déja un sacré défi), j'emporte "Ultraboles".

17 - Des galets et des mots (2500 galets exactement !)


Et l'histoire est celle d'un Poucet perdu !

20.8.06

16 - C'est encore un secret ?

Les travaillistes sont d'accord : Bush est de la merde

The Independent le 18 août 2006 article original : "Labour agrees: Bush is crap"

la suite c'est par là :
Bush is crap

Mais cela a quand même demandé des années avant d'arriver à cette révélation. Pourquoi les "élus travaillistes" n'ont pas écoutés les centaines de milliers de manifestants opposés à la guerre : nom désormais donné aux bombardements des populations civiles qui sont les victimes impuissantes de la terreur.

Cette prise de conscience tardive est assez lamentable.

19.8.06

15 - Rappeur ou Premier Ministre, c'est très différent

Un jour, un élu UMP des Pyrénées orientales décida de porter plainte, contre un rappeur (tiens, je m'ennuie un peu ces temps-ci…) : Monsieur R (alias Richard MAKELA) devant le tribunal de Melun pour insulte à la République et «diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité accessible à un mineur».

Ils sont marrants, ces élus, à se prendre ainsi au sérieux. Ils comblent peut-être un vide, celui d'exister autrement que par la perpétuelle politique anti-aspérité qu'ils mènent sans relâche. Tous pareils, et les tribunaux enfin seront préservés des "saintes" colères des élus. Mais avant de nous rendre tous pareils, il y a du boulot. Et pareil comment, hein ? J'ai ma petite idée…

Voyons, ce rappeur a fortement "choqué" l'élu des Pyrénées qui a du recevoir tellement de plaintes de "ses" administrés, en pleine nuit, qu'il s'est décidé à agir contre le rappeur. Ca occupe, non ? Et ça change de l'ours (je ne sais pas s'il ya des ours dans les Pyrénées orientales, mais si ce n'est pas le cas, vous remplacez "ours" par tout autre sujet plus chaud : chômage, précarité,...). Il est plus facile de mener un rappeur au tribunal que de se faire une opinion au sujet de l'ours. Alors haro sur le rappeur.

Avant de citer les passages heurtant la sensible âme pure et flottante de cet élu, osons une théorie, comme ça. Admettons qu'un rappeur use de la métaphore, disons comme tout autre artiste. Après tout, les si pâles clones jeunes et déjà usées qui reprennent des "textes" dans des télévisées programmes vides usent aussi de la métaphore (mais peut-être sans le savoir), celle des textes qu'ils massacrent, pourquoi dénier cette figure de style à un rappeur ?

Or, ce rappeur est poursuivi pour des paroles d'une chanson (nomme t'on "chanson" un texte chanté / parle d'un rappeur ?) extraite de l'album Politikment Incorrekt, paroles qui disent «La France est une garce, n'oublie pas de la baiser jusqu'à l'épuiser, comme une salope faut la traiter, mec.»

Voici ce qu'a dit ce rappeur à la barre : "En tant qu'artiste, j'utilise des métaphores. Quand Brassens dit : "J'aime les gendarmes sous forme de macchabée", ça n'en fait pas un tueur de gendarme. J'espère que la liberté d'expression vaincra et que les artistes se sentiront libres d'écrire leurs textes, parfois violents c'est vrai, mais la vie des cités est violente".

Son avocate, Maître Dominique Tricaud a précisé la métaphore, des fois que les personnes en charge d'estimer l'outrage ressenti par l'élu des Pyrénées orientales n'arrivent pas à saisir le sens de ces paroles : «Monsieur R nous dit que la France est une mère indigne qui a laissé ses enfants sur le trottoir, et c'est tout naturellement que ces propos sont illustrés par des images de femmes indignes.»

Je ne sais pas où en est le résultat de la plainte de l'élu des Pyrénées orientales, ni le résultat sur ce rappeur. En revanche, je vois bien que la liberté d'expression, sournoisement, en prend un sacré coup.

Souvenons-nous des mâles paroles d'un ministre premier, il n'y a pas si longtemps. "La France a envie qu'on la prenne. Ça la démange dans le bassin. ...". La métaphore est très claire, pour l'adulé et autoproclamé "poète" d'état : la France est une prostituée, juste "bonne" à être prise.

Entre les enfants de la France "laissé sur le trottoir", donc à l'abandon selon Monsieur R, et cette "France qui a envie qu'on la prenne", comme une prostituée, selon De Villepin, seuls les propos de Monsieur R choquent notre élu des Pyrénées orientales.

Pas de commentaires sur le choqué élu, ni sur les mâles paroles de De Villepin.

16.8.06

14 - la "richesse " des nations

« Aucune société ne peut prospérer et être heureuse, dans laquelle la plus grande partie des membres est pauvre et misérable. »[Adam Smith] - Extrait des Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations

Pour quelqu'un qui a prôné la primeur de la main "invisible" du marché, et de la prééminence de l'intérêt individuel qui "profite" à l'intérêt général, voilà une déroutante citation allant à contre sens, surtout au vu des résultats de "l'intérêt individuel" qui NE profite PAS à l'intérêt général.

"On n'a jamais vu de chien faire de propos délibéré l'échange d'un os avec un autre chien".

13 - de la "rupture"

En terme de pratiques politiques nommées "de rupture", telles que veut nous l'imposer Nicolas Sarkozy, il faut savoir que cette "rupture" là est celle qui vient des Etats Stupides d'Amériques (© Mike Moore). D'où l'ire parfois incontrôlée (verbalement s'entend) de l'apprenti guide dès qu'on lui parle "Droits de l'Homme".

Cette colère froide apparaît encore très clairement quand ce potentiel Président reprend l'expression "droit-de-l'hommiste" si chère au guide du Front National.

Comme le DROIT du Travail, ceux de l'Homme seront traités à l'identique. Nous avons une image très précise d'une société fragmentée, éclatée, dans laquelle l'Homme n'est plus qu'un instrument marchand au service forcé d'une minorité. Le paradis terrestre existe, nous le rencontrons tous les jours en regardant l'immense majorité de la population être utilisée pour les besoins en bonheur d'une poignée d'individus sans scrupules.

Voilà le "projet" de société du porteur de "rupture". Et cela passe par un renforcement de l'arsenal policier : faut bien se préparer à mater les émeutes, ce qui était très clairement décrit dans le TCE.

14.8.06

11 - La destruction de la culture

La victime de ce jeu stupide est partie avec 1500 €. Voilà le salaire du ridicule, qui ne tue pas, comme nous le savons, mais qui rapporte.
J'imagine les voyeurs normés devant leur poste, riant de la bêtise de la réponse.

Mais le "public" présent a grandement aidé cette "victime" à 1500 € dans sa tâche ingrate.

Voyez la scène plus en détail :
Source : You tube
(tiens, le lien n'est plus valide...)

10 - Salut Ramon

Photo (c) Joel LUMIEN
samedi 16 juillet 2005
"Assier dans tous ses états"

C'est un coup de coeur, donc non-maîtrisable.

9 - Ce n'est donc que de la musique (suite)

Voici un avis d'expert sur le disque proposé ci-dessous (rappel : cet alboume s'appelle "Songs of the Spanish Civil War")

La période de la guerre civile en Espagne (1936-1939) a déjà été évoquée par le monde du jazz au sens large, en particulier par Charlie Haden avec son Liberation Music Orchestra (thématique alors étendue à l'Amérique latine par le musicien), qui a arrangé des chants révolutionnaires, ou par le collectif Los Incontrolados dans un portrait de l'anarchiste Buenaventura Durruti.

Ramon Lopez, batteur et percussionniste, né à Alicante, devenu en quelques années un interlocuteur recherché (avec Denis Colin, François Cotinaud, l'ONJ, Lousadzak de Claude Tchamitchian...) est remonté aux sources de ce répertoire, à savoir des airs traditionnels rendant compte de précédentes révoltes au XIXè siècle, bases mélodiques auxquelles on été ajoutés ou substitués des textes circonstanciés.

Evitant l'emphase qui surlignerait l'aspect martial propre au «genre», préférant la citation rapide à une fidélité systématique, Ramon Lopez fait oeuvre d'arrangeur en valorisant des détails mélodiques et donne à ses compagnons de musique (Daunik Lazro aux saxophones, Thierry Madiot au trombone basse, Paul Rogers à la contrebasse et, ponctuellement, la voix de Beñat Achiary) un espace de liberté formelle que son sujet appelle. Tous musiciens improvisateurs qui donnent d'El Quinto regimiento, La Santa Espina ou Los Cuatro generales des versions lyriques, vibrantes, habitées, sans visée exotique ou virée vers le goût du jour.

SYLVAIN SICLIER. LE MONDE 20/1/2001 (France)

8 - Ce n'est donc que de la musique ? J'en doute...










LEO RECORDS CD LR 299 dist. ORKHÊSTRA 2000

Daunik Lazro : alto and baritone saxophone
Thierry Madiot : bass trombone
Paul Rogers : five strings double bass
Beñat Achiary : vocal on 1, 5 and 9
Ramon Lopez : drums

Et comme je ne suis pas critique de musique improvisée, ni spécialiste en histoire des chants révolutionnaires de la guerre civile d'Espagne (perdue par les Républicains) en raison d'une sale poussière dans les yeux des dirigeants français et anglais, alors que les nazis et les fascistes portaient d'excellentes lunettes anti-République, je vous invite à écouter ce disque.

Voilà.

7 - Les textes, les images, les mots, de la force de la voix

Rendez-vous l'an prochain, ou même avant, ici ou là.

http://www.lectures-et-lecteurs.com/

De la puissance de la parole quand elle n'accompagne pas la fuite en avant suicidaire qui est (presque) la norme actuelle.

@ bientôt mes amis.

6 - premier avis (suite)

Rien de bien neuf, mais en parler est déjà une étape.

La vie du Liban n'est pas terminée : la fatalité admise / imposée est une énorme et criminelle attitude.

http://beirut.streamtime.org/

13.8.06

5 - L'Île aux Fleurs

A projeter à vos amis et relations, en guise de soirées diapos des vacances.

4 - Du bambou, des girouettes

Photo (C) Rollmop's

Merci à mon camarade Rollmop's (C) pour ces venteuses amitiés.
Ne pas s'imaginer qu'en cas d'absence de vent, point d'amitié.
Il y a toujours un soufle, celui de l'air que l'on respire.

Il a bien un site, mais peu accessible actuellement. Ses pages sont des feuilles au vent.

3 - Je n'ai jamais su ce qui se cache derrière




















Possibles.
Silences mis en scène, mots en sons.

Ne pas minimiser les impacts.
S'il faut un début, pourquoi pas sous un ciel puissant ?

2 - Les avis sont partagés

Quel serait le verbatim d'une journée d'un soldat ? S'il devait disposer d'une période pour faire son métier de soldat, puis d'une autre pour la retranscrire pour les générations actuelles et futures, je ne suis pas certain que l'exemple serve.

Si ce n'est à disqualifier cette activité qui consiste à servir de terrain d'expérimentation à la soumission (les ordres qui ne se refusent pas), aux dégâts des armes (toutes plus nouvelles jours après jours), et à l'insensibilisation très largement partagée par celles et ceux qui ne sont pas sur le terrain.

Nous disposons pourtant dans la littérature d'une abondante production de témoignages en tous genres, des plus glorieux (eh oui, il existe des gens fiers de la guerre qu'ils ont menés, et parfois c'est légitime de lutter contre des barbares) au plus cruels, ceux qui ne sont que la "chair à canon" envoyé au sol, au front, à l'avant, la nuit.

Mais cela ne suffit pas. Et jamais ces livres ne stopperont les brutes galonnées ivres de terreur, de sang, de morts.

C'est dans la nature humaine de se conduire ainsi, mais c'est aussi dans la nature humaine de s'opposer à ces actes.

Quelle est la vraie nature humaine ?

1 - premier avis (en passant)




Il existe beaucoup de manière de faire disparaître un peuple, le silence étant la pire.

Dans les différents recoins de cette planète, réels ET virtuels, nous pouvons quantifier les "espèces" humaines réduites à des souvenirs dans des mémoires sujettes à caution.

Le pire est bien entendu d'accompagner cette disparition par un silence complice, de cette complicité redoutable qui nous donne immédiatement le statut de serviteurs.

J'ai l'honneur de vous présenter un résistant, musicien de son état, dessinateur de fait, et immense humain, de ceux que le drame rend le plus humain possible.

Ce résistant qui utilise la parole, la musique, le dessin nous montre ce que peut devenir un être ordinaire lorsqu'il ne se plie pas au bruit des armes.

Merci à Mazen KERBAJ, dont voici l'adresse :
http://mazenkerblog.blogspot.com/