21.8.06

21 - Porteur de Vie


Des millions d'enfants
Venaient des quatre coins de la terre
On pouvait les voir depuis le toit du monde
A la queue leu leu
Comme des fourmis

Qui étaient-ils ?
Que voulaient-ils ?
Où allaient-ils donc ainsi ?

On les appelait les enfants des hommes
Les orphelins de l'humanité
Ils étaient en pèlerinage
Ils venaient voir le porteur
Le porteur de vie
Ils venaient pour une seule et même demande

Porteur de vie, Porteur de vie
Ne vois-tu pas comment la mienne m'écrase ?
Porteur de vie, Porteur de vie
Je viens à toi te confier la mienne
En échange d'une qui me serait légère
Porteur, ô Porteur ?

Je sais bien qu'à ma mesure, elle m'a été donnée

La vie n'est plus la vie
La vie ne décide plus d'elle-même
Ce sont les hommes qui décident à sa place
Les hommes sont capricieux
Les hommes sont égoïstes
La vie en devient insupportable
Porteur de vie, Porteur de vie
Ne vois-tu pas comment la mienne m'écrase

Alors le Porteur de vie prenait la leur
En échange d'une moins lourde
Plus facile à porter

Il arrivait cependant quelquefois que certains
S'en retournent chez eux
Sans avoir échangé leur vie

Il suffisait alors
De voir le Porteur de vie
Embrasser toutes les misères du Monde
Les petites comme les grandes
Pour que soudain
La nôtre nous semble moins lourde
Et plus facile à porter
Porteur de vie, Porteur de vie
Ne vois-tu pas comment la mienne m'écrase ?

Il est vrai qu'en ces temps là
Le malheur battait son plein de victimes
Frappant qui voulait, quand il voulait
Comme il voulait, où il voulait
Ajoutant la peur à la confusion
Où les êtres humains effrayés
Mettaient tout le monde dans le même sac

"Mettez-les tous dans le même sac
On n'a pas le temps de trier, personne n'a le temps !"

Pendant ce temps là
La vie patiemment se frayait en silence
Son petit chemin de vie
Un de ces passages de relais difficiles
Dont elle seule avait le secret

La vie prenait son temps de vivre
Il est vrai cependant que de mémoire de vie
Les hommes n'avaient jamais été autant déroutés, perdus

Le commerce du mensonge et de la cupidité
N'avait jamais été autant exacerbé
Au cœur des hommes de la vie !

Mais la vie ne reprendra-t-elle pas ses droits ?

Vincent COURTOIS : "les contes de Rose Manivelle"

Vincent COURTOIS : violoncelle, électronics
Zé JAM : voix
Louis SCAVIS : clarinette
Francis Le BRAS : piano, fender
François CHOISELAT : trombone
Olivier SENS : contrebasse
Guillaume DOMMARTIN : batterie

Production artistique : Vincent COURTOIS et Olivier SENS
Production exécutive : Vincent COURTOIS et VENT d'EST

Enregistré et mixé au cours de l'année 2003 au Studio La Buissonne
3 extraits ici, sur le Triton