25.4.09

864 - Volapük "Polyglöt"


Guigou Chenevier (vocals, sanza, keyboards, marimba, drums); Takumi Fukushima (vocals, violin); Guillaume Saurel (cello, flute); Michel Mandel (clarinet, taragot).

Sans doute pour en finir sur le sempiternel débat qui oppose les partisans d’une langue unique universelle à ceux qui encouragent au pluralisme linguistique, le groupe français VOLAPÜK a intitulé son troisième album Polyglöt, manière de dire que l’invention d’un langage neuf implique la pratique de plusieurs langues. Depuis sa création au festival de jazz de Grenoble en 1993, VOLAPÜK propose un savoureux amalgame de rock, de jazz et de musique contemporaine sous forme d’un trio de "musique de chambre in opposition" .

Polyglottes, les membres de VOLAPÜK le sont incontestablement, et ils le prouvent encore avec ce nouvel opus, riche de nouvelles couleurs. A la batterie et aux claviers de Guigou CHENEVIER (ETRON FOU LELOUBLAN, ENCORE + GRANDE, LES BATTERIES, OCTAVO…), aux clarinettes de Michel MANDEL (auteur d’un CD chez Gazul) et au violoncelle de Guillaume SAUREL (PINCE OREILLE) sont venues s’ajouter, depuis deux ans, les cordes du violon de TAKUMI FUKUSHIMA, qui s’était illustrée au début des années 90 dans le groupe de la chanteuse japonaise HACO, AFTER DINNER, et qui se produit aussi actuellement avec la compagnie française de danse KUBILAÏ KHAN et le groupe tchèque RÂLE.

C’est avec beaucoup de naturel et de finesse que le violon s’ajoute à la palette instrumentale de VOLAPÜK, ce qui nous vaut de beaux contrepoints avec le violoncelle, par exemple, mais aussi un étonnant duo (Medication & Yoghurt) avec la marimba (xylophone d’origine africaine) jouée par Guigou CHENEVIER ! Autre surprise, ce dernier joue aussi de la sanza ! Les deux instruments africains prêtent du reste chacun leur nom à un morceau tandis qu’ailleurs Michel MANDEL use du taragot (hautbois est-européen). C’est dire si le rock de chambre "volapükien" s’est paré de consonances ethniques immanquables, allant jusqu’à adopter une teinte fortement orientale sur Nusrat (clin d’œil à l’imposant chanteur de qawwali pakistanais Nusrat Fateh ALI KHAN) et bien sûr dans Valse chinoise.

Avec cet humour et cette insolence qui lui sont propres, VOLAPÜK digère ainsi sonorités et mélodies empruntées aux quatre coins de la planète, et même le compositeur suédois Lars HOLLMER (SAMLA MAMMAS MANNA) s’est pris au jeu puisqu’il a offert au groupe un morceau qui lui va comme un gant et judicieusement intitulé Voilà Pük !

L’album s’achève sur un grand classique de VOLAPÜK, L’œuf d’Apük, une fable "rocam-burlesque" à la morale en queue de poisson qui fait se demander si VOLAPÜK ne se prend pas pour le nombril des langues du monde ! C’est assez compréhensible, après tout !

Traverses

3 commentaires:

EdkOb a dit…

Musique de chambre, donc, par les sonorités des instruments.
Et quelques (non, beaucoup) apports d'un peu partout.
Les titres s'enchaînent, et chaque fois, c'est une manière autre de proposer une voie très singulière.
Ici, on adore !

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Anonyme a dit…

Haha il n'y a pas de hasard, juste des tremblements de correspondance..J'ai écrit polyglotte dans le précédent commentaire.. et voici kil est écrit sur la pochette du CD suivant : tout est écrit, comme disait Novalis le monde est empli de signes à déchiffrer..les dessins sur les galets des plages....RAVALBRE

EdkOb a dit…

Et hop, RAVALBRE, je t'ai reconnu.
Et tant pis si je me trompe ;)

Pour les mots (de passe oubliés), rien d'important.
Un mot, ça passe toujours.
Sans nez de clown, sans trémo(T)los ni grelots.
Passe le mot.
@ bientôt (en passant)