19.8.09

979 - Entretien avec Pierre Carles (2001)

Rencontre avec Pierre Carles, suite à la projection de ces deux films, Pas vu pas pris et La sociologie est un sport de combat ainsi que des débats qui les ont suivi. La sociologie... est un film consacré à Pierre Bourdieu chez qui il a trouvé des points d'appui théoriques, comme le préfigure en un sens Pas vu pas pris dans lequel sa pratique réflexive du journalisme l'amène à appliquer à son propre métier les méthodes de l'enquête journalistique. Voir Réponses Pour une anthropologie réflexive, de Pierre Bourdieu avec Loïc Wacquant [1992] dans lequel il aborde sa méthode d'étude des pratiques sociales qui implique une théorie de celles-ci tout autant qu'une théorie de la pratique théorique. D'où une conception de la sociologie qui l'assimile à un " art martial de l'esprit ".

Spam : On pourrait rapprocher ton film de celui sur Noam Chomsky : Les médias et les illusions nécessaires....

Pierre Carles : Oui et non. Oui dans la mesure où, comme dans le documentaire sur Chomsky, il s'agit d'un film qui va, me semble t-il, à l'encontre de ce que l'on pourrait appeler le discours dominant, et qui par conséquent lui ressemble ; non, si l'on considère que, dans La Sociologie est un sport de combat , le montage et la réalisation n'amènent pas le spectateur d'un point A à un point D en passant par un point B ou C, comme c'est le cas dans le film de Marle/Wyntonick, mais laissent au spectateur une relative marge de manœuvre, lui donne la possibilité de déambuler à sa guise dans la pensée de Bourdieu. Je ne voulais pas trop prendre le spectateur par la main, je tenais à éviter de le manipuler. Un point commun entre Chomsky et Bourdieu, c'est de ne guère être appréciés des cercles dirigeants et des grands médias. Pendant longtemps, en France, seuls de petits éditeurs comme Agone ou Sulliver publiaient des ouvrages de Chomsky. Ce dernier avait une image épouvantable depuis l'histoire Faurisson. C'est surtout le journal Le Monde qui a eu un comportement scandaleux dans cette affaire.

La suite, c'est par ici...
Bonne lecture !

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